La cathédrale Saint-Pierre d'Osnabrück  

• Allemagne - Autriche - Suisse    • Article précédent    • Article suivant   


Nous n'avons pas visité cette cathédrale. Notre étude de cet édifice s'est inspirée de pages d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier abondamment consulté le site Internet http : //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette période, mais ce site, dont le nom se traduit en français par « Trésors romans », est beaucoup plus riche en monuments et nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous sont extraites de ce site Internet.

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette cathédrale nous apprend ceci :

« Histoire et architecture

Quinze ans après la fondation du diocèse par Charlemagne, la première église est construite en 785. Après avoir été détruite par les Normands en 890, elle a été restaurée. Avec presque autant de superficie que l’église d’aujourd’hui, elle a été était couverte par la basilique du XIe siècle. Elle avait un plan au sol cruciforme et un ouvrage Ouest à plusieurs étages entre deux tours. La maçonnerie dans la partie inférieure de la façade Ouest en a été préservée.

Vers 1140, le chœur Ouest est agrandi et doté d’une voûte d'arêtes. Au cours du même siècle, la tour de croisée a probablement également été construite.

À partir de 1218, la plupart des parties de la nef sont remaniées : d’abord le transept est remplacé, puis la nef, achevée en 1272. Dans son système relié 1, la nef centrale comprend trois travées entre le bâtiment Ouest et la croisée, les bas-côtés six chacun. Depuis lors, les murs extérieurs ont eu des ouvertures de portes et de fenêtres en plein cintre, comme c’est typique de la période romane, mais toutes les voûtes de la nef et du transept sont des voûtes nervurées sur des arcs brisés, comme c’est le cas du gothique. Les arcades entre la nef centrale et les bas-côtés et tous les arcs de ceinture ont également des arcs brisés. Il est à noter que les voûtes en dôme de la nef centrale ont la même hauteur que les piliers qui les soutiennent. En raison de la position des impostes des voûtes de la nef centrale, leurs forces de poussée latérale sont si profondes que l’on pourrait oser se passer des arcs de soutien.

Un incendie de 1254 a nécessité des réparations considérables, la croisée a été revoûtée et les piliers de la croisée ont été renforcés. Le chœur rectangulaire actuel, qui était alors commencé, a été achevé en 1270, et le nouveau maître-autel a été consacré en 1277. Cependant, le déambulatoire et la chapelle Sainte-Marie n’ont été ajoutés que 150 ans plus tard, de 1434 à 1444.
[...]

Le cloître

Le cloître jouxte la nef au Sud. Il a des arcades à piliers ouverts en trois parties. Dans l’aile Est, il y a des chapiteaux cubiques qui correspondent à ceux de l’ancien chœur ouest de 1140.
[...] »

Note 1 : Le système lié ou relié. Il est tel qu'une travée du vaisseau central correspond à deux travées des collatéraux. Nous pensons que l'invention de ce système n'est pas lié à l'esthétique architecturale mais à une amélioration de l'architecture. Et aussi peut-être à une sorte de standardisation. Si le vaisseau central est de largeur L, on prend la même valeur pour largeur d'une travée. Si bien que, en plan, cette travée est carrée. La travée d'un collatéral sera de largeur L/2 et, en plan, cette travée de collatéral sera aussi carrée de côté L/2.


Commentaires sur ce texte

«Quinze ans après la fondation du diocèse par Charlemagne, la première église est construite en 785. ». Nous pensons que cette phrase est probablement issue de documents authentiques. Il doit en être de même de la phrase suivante : « Après avoir été détruite par les Normands en 890, elle a été restaurée. ». Nous sommes cependant un peu circonspects quand à son interprétation : le mot « détruite » est un mot fort qui peut être compris dans le sens d'un anéantissement. Or il semblerait bien que les Vikings aient été plus des pilleurs que des anéantisseurs.

Cette partie de texte, « Depuis lors, les murs extérieurs ont eu des ouvertures de portes et de fenêtres en plein cintre, comme c’est typique de la période romane, mais toutes les voûtes de la nef et du transept sont des voûtes nervurées sur des arcs brisés, comme c’est le cas du gothique. Les arcades entre la nef centrale et les bas-côtés et tous les arcs de ceinture ont également des arcs brisés. », nécessite une explication. L'auteur constate en effet que les murs extérieurs sont romans (image 2), mais qu'à l'intérieur (image 4), les voûtes sont gothiques. Il le constate, ne semble pas s'en étonner, et, en tout cas, ne propose pas d'explication. Pourtant l'explication est fort simple. Elle consiste à dire que la nef initiale romane était charpentée. Elle a été par la suite (à l'époque gothique) voûtée. On repère facilement sur l'image 4, tous les deux piliers de nef, et plaqués sur ces piliers, les faisceaux de pilastres et de colonnettes qui s'élèvent vers le toit et portent les nervures des voûtes. Deux siècles au moins séparent les constructions de la nef romane et des voûtes gothiques.

Un certain paradoxe se détache de ce texte de Wikipédia. Nous venons de voir que son auteur n'a pas réalisé que la nef avait pu subir des modifications permettant d'expliquer la coexistence des styles roman et gothique. Pourtant, quelques lignes auparavant, il a écrit ceci : « À partir de 1218, la plupart des parties de la nef sont remaniées : d’abord le transept est remplacé, puis la nef, achevée en 1272. ». Sans doute ces informations sont tirées de textes authentiques. Il suffit de les comprendre autrement. La nef n'a pas été remplacée après 1218 mais remaniée (réalisation du voûtement). La date de 1272 pour l'achèvement des voûtes gothiques nous semble convenable.

Nous ne parlerons pas du cloître d'art roman tardif (image 8).

Nous ne parlerons pas non plus des fonts baptismaux (image 9) car nous ne disposons pas de suffisamment d'images pour les commenter.


Datation

La partie la plus ancienne pourrait être l'ouvrage Ouest : si, sur l'image 6, on considère le mur Nord (à droite de l'orgue), on peut voir un grand arc en plein cintre et à un seul rouleau porté par un pilier rectangulaire par l'intermédiaire d'une imposte. Cet arc pourrait être un reste d'une église primitive (peut-être pas celle citée en 785).

Cependant, cette image est insuffisamment révélatrice et nous ne chercherons à dater que la nef (images 4 et 5). Cette nef qui aurait remplacé la nef primitive devait être à trois vaisseaux. Le vaisseau principal devait être charpenté. Nous ignorons pour les autres vaisseaux, mais nous pensons qu'ils devaient être voûtés. Les piliers étaient de type R1010 ou R1110 (nous pensons plutôt à ce dernier type). Les arcs reliant les piliers étaient doubles. Ultérieurement (vers l'an 1260), cette nef aurait été voûtée (un pilier sur deux serait devenu de type R1112). Nous pensons que, d'après son style, la nef d'origine est transitoire entre le préroman et le roman.

Datation envisagée pour la nef de la cathédrale Saint-Pierre d'Osnabrück : an 1025 avec un écart de 100 ans.