L'église Saint-André de Worms
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Nous n'avons pas visité cette église.
Notre étude de cet édifice s'est inspirée de pages
d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries
d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier
abondamment consulté le site Internet http
: //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli
les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site
traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons
conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette
période, mais ce site, dont le nom se traduit en français
par « Trésors
romans », est beaucoup plus riche en monuments et
nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous
sont extraites de ce site Internet.
Nous nous sommes aussi en partie inspirés du livre Palatinat
Roman de la collection Zodiaque,
écrit par Dithard von Winterfeld, Professeur de l'Histoire
de l'Art de l'Université de Mayence. Nous en conseillons la
lecture.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« Historique
La plus ancienne mention de l'abbaye collégiale
Saint-André remonte à 1016.
Vers 1020, l'évêque Burchard déplaça le monastère
Saint-André dans l'enceinte murale qu'il avait restaurée,
à l'endroit où se trouvent encore aujourd'hui les
bâtiments. Le mur de la ville formait la limite sud du
complexe de bâtiments. Pour que cela se produise, il faut
qu’une église ait déjà existé à cet endroit. Cependant, en
raison du nouveau bâtiment qui a suivi, presque rien n’est
visiblement conservé aujourd’hui. Une petite abside dans
la crypte pourrait provenir de cet édifice d’origine,
ainsi que des parties des fondations de l’église actuelle.
[...]
De
tout le XIe siècle, aucune autre preuve écrite
de l’abbaye Saint-André n’est conservée.
En 1141, Mgr Burchard II réglementa les revenus et les
possessions du diocèse dans le sens de la contrefaçon
datée de 1068. [...]
Un
nouveau bâtiment de l’église Saint-André a été construit à
partir de 1130/1140 comme une basilique romane à trois
nefs avec une extrémité de chœur droite entre deux tours
carrées à l’Est et sans transept d’Est en Ouest. Des
similitudes entre le chœur Ouest de la cathédrale
Saint-Pierre et le portail Nord de l'église Saint-André
suggèrent que cette section a été construite à la même
époque, vers 1200. Après un incendie en 1200, elle fut
reconstruite. [...]
Deux
ailes du cloître roman ont été conservées, les deux autres
ont été perdues à une date inconnue. »
Commentaires de ce texte
Notons d'abord le passage « Le
mur de la ville formait la limite sud du complexe de
bâtiments. Pour que cela se produise, il faut qu’une
église ait déjà existé à cet endroit. » qui
laisse penser qu'une église existait avant la construction
du mur de la ville donc très probablement avant le XIIe
siècle. La
suite du texte, « Cependant,
en raison du nouveau bâtiment qui a suivi, presque rien
n’est visiblement conservé aujourd’hui. » nous
invite à croire que cette église qui existait auparavant a
totalement disparu. Elle aurait été remplacée par une autre
église, l'église actuelle (« Un
nouveau bâtiment de l’église Saint-André a été construit à
partir de 1130/1140... »). Remarquons que cette
dernière assertion n'est accompagnée d'aucune preuve. Par la
suite, le texte de Wikipédia (nous n'en avons reproduit
qu'une partie) ne parle pas de nouvelle construction.
Pourtant, le voûtement en croisée d'ogives de la nef qui ne
date pas du XIIe siècle, mais du XVe,
voire XVIe siècle, aurait dû être signalé.
Nos observations
Nous savons tout d'abord à partir de l'image par satellite
(non reproduite sur cette page) que l'orientation de
l'église était de 32° côté Sud, par rapport à la direction
Ouest-Est. Il s'agit là d'une orientation supérieure à la
normale. Les églises de Worms précédemment étudiées, la
cathédrale et la Magnuskirche avaient elles aussi une
orientation supérieure à la normale, de l'ordre de 40°,
toujours côté Sud. Y a-t-il une anomalie ? Et si oui, quelle
en est l'explication ? Peut-être est-elle tout à fait banale
? Comme, par exemple, une orientation des églises qui serait
liée à l'orientation des rues.
Le plan de l'image 5 ainsi
que les images 6, 7, 8 montrent
que la nef de l'église d'origine était à trois vaisseaux.
Ces trois vaisseaux devaient être charpentés. Les voûtes ont
été installées plus tard, au XVe ou XVIe
siècle, estimation faite à partir des faisceaux de voûtains
reposant par l'intermédiaire de chapiteaux polygonaux sur
des consoles accrochées aux murs.
Le fait que le vaisseau central soit porté par des piliers
de type R0000 et
des arcs en plein cintre à un seul rouleau est signe
d'ancienneté pour cette nef primitive.
Il y a cependant une particularité dans cette nef : la
travée la plus proche du chœur (image
6 et à droite sur l'image
7) est double : la voûte en croisée d'ogives repose
sur six piliers définissant deux travées. Alors que les
travées suivantes sont simples (image
8). Cette première travée fait penser à un système
lié (une travée de vaisseau central correspond à deux
travées des collatéraux). Ce type de construction est selon
nous postérieur à celui des travées suivantes. Et, dans le
cas présent, il ne correspondrait pas à un système lié.
Cette double travée voisine du chœur fait plutôt penser à un
transept. Mais à un transept non débordant. Par ailleurs,
d'après le plan de l'image
5, cette
double travée a les mêmes dimensions que deux travées
simples conjointes. Notre hypothèse est la suivante : la nef
d'origine devait avoir six travées identiques simples.
Postérieurement, il a été décidé de transformer les deux
travées les plus proches du chœur en un transept. Avec
probablement une croisée de transept et une tour de croisée.
En effet, on constate sur l'image
7 que le pilier Nord-Ouest a été renforcé par un
pilastre. Et il en est de même des trois autres piliers. On
serait donc en présence d'un des premiers transepts
construits à l'intérieur de nefs érigées auparavant.
Dernière remarque : Nous n'avons pas suffisamment d'images
du chevet de l'intérieur des absides. Cependant, d'après le
plan de l'image 5, nous pensons qu'il
pourrait être très ancien, peut-être contemporain à la nef.
En effet, les absidioles qui sont en prolongement des
bas-côtés (signe d'ancienneté) sont insérées dans la
maçonnerie (autre signe d'ancienneté). Normalement, ces
absidioles devraient être disposées en fin de construction
côté Est. Or on constate qu'elles sont suivies d'autres
salles, bases des tours (image
2). On en déduit que ces tours ont été construites
après. Il reste l’abside principale à chevet plat. Elle est
percée d'une grande fenêtre gothique. Mais cette fenêtre a
été très probablement percée ultérieurement car l'ensemble
pourrait être préroman. Voir à l'extérieur les arcatures
lombardes (image 2).
Datation
envisagée pour l'église Saint-André de Worms : an
850 avec un écart de 150 ans.