La basilique paléochrétienne Panayia Chrysopolitissa de Paphos (Chypre) 

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Il existe en fait plusieurs églises, à plan basilical, situées dans les ruines de Paphos. Le plan de l'image 3 permet d’en repérer trois.

Il y a d’abord une grande basilique (en noir sur le plan). C’était une église dotée d’une grande nef à 5 vaisseaux (ou bien une nef à 3 vaisseaux mais entourée d’une galerie). Le vaisseau principal était séparé de chacun des collatéraux par un grand mur porté par une colonnade formée de colonnes à fût cylindrique. Très probablement des linteaux ou architraves rectilignes et en bois étaient posés sur ces colonnes afin de supporter le mur. Le sol était recouvert d’un pavement orné de poissons ou de croix, symboles d’appartenance au christianisme.


Le deuxième édifice (en bleu sur le plan) est, tout comme la grande basilique, lui aussi ruiné. D’après la documentation, cet édifice serait gothique. Cette information nous surprend quelque peu car le plan de l’édifice (nef triple avec absides en prolongement des vaisseaux et piliers quadrangulaires) n’est pas celui d’une église gothique. Surtout dans cette région du Proche-Orient où les églises de l’époque gothique ont eu des plans en croix.

Il en est de même pour la troisième église, Agia Kyriaki Chysopolitissa (en rouge sur le plan). Cette église, encore debout, a été attribuée à une époque relativement récente (vers 1500 selon certaines sources). Son plan est néanmoins celui d’un édifice plus ancien, peut-être antérieur à l’an 1000.


Datation

La première église (en noir sur le plan) est bien paléochrétienne. Elle pourrait même être, selon nous, antérieure aux édits de Constantin (vers 330) qui ont reconnu le catholicisme comme religion d’état.

Les deux autres églises pourraient elles aussi dater du premier millénaire. Du moins leurs bases, car dans cette région sismique, beaucoup de monuments ont dû subir des réparations au cours des siècles.

Ceci étant, le fruit de ces dernières réflexions est le résultat d’observations effectuées à plusieurs milliers de kilomètres de là, en Europe Occidentale. Il est possible qu’en Proche-Orient les évolutions n’aient pas suivi le même chemin.