Diverses églises de Côte d’Or susceptibles de dater du 1er millénaire (page 3/4)
Les édifices étudiés dans cette page
ainsi que dans la suivante, du même chapitre concernant le
département de la Côte d’Or, n’ont pas été visités. Leurs
images, en général des copies d’écran Internet, servent à
expliquer et à justifier les datations. Ces images ne
peuvent remplacer une visite in situ.
Remarque :
Ce site n’est pas seulement destiné à fournir des
informations à un visiteur éventuel. Il sert aussi à usage
interne en vue de faciliter nos propres recherches. En
conséquence, on ne s’étonnera pas que l’étude de certains
monuments s’écarte parfois du cadre préalablement fixé.
Les cinq églises décrites dans cette page sont : l’église
Notre-Dame-de-la-Nativité de La Rochepot, l’église
Saint-Didier de Laignes, l’église
Saint-Vorles de Marcenay, l’église
Saint-Jean-Baptiste de Mont-Saint-Jean, l’église
Saint-Apollinaire de Saint-Apollinaire.
Voici ce que dit sur cette église le
site Internet consacré à la Bourgogne Romane : « L’église
était celle d’un prieuré bénédictin fondé par l’abbaye de
Flavigny à une époque inconnue. Le seul vestige du prieuré
disparu est la priorale dédiée autrefois à Saint-Georges.
Cette église romane a été vraisemblablement construite
vers le milieu du XIIe siècle. Le prieuré
dépend de Couches depuis le début du XIVe
siècle. En 1352, les seigneurs du château fondent une
chapelle dédiée à Sainte-Catherine dans le croisillon Nord
de la priorale. »
L’église est actuellement charpentée, mais des restes de
pilastres adossés aux piliers font envisager qu’elle était
auparavant voûtée. Les piliers sont de type R1111
et les arcs entre piliers sont doubles et brisés.
Le chapiteau de l'image 6
représente la scène de l’Annonciation. Les scènes du
Nouveau Testament sont plus fréquentes vers la fin de la
période romane. Ce résultat est en accord avec
l’architecture.
Datation envisagée
pour l’église Notre-Dame-de-la-Nativité de La Rochepot : an
1150 avec un écart de 75 ans.
Voici ce que dit sur cette église le
site Internet Wikipedia qui lui est consacré : « L'église
Saint-Didier, de style roman, date du début du XIIIesiècle
pour la nef et les collatéraux et de la fin du XVesiècle
pour la partie haute, avec un chœur polygonal et un double
transept gothique avec baies. La tour du clocher, bâtie
sur la croisée, est surmontée d'un toit en pavillon et
d'une flèche. »
Il est difficile de dater cette église à partir de ces
quelques images. Les piliers sont de type R0101.
Cependant, il est fort possible que les piliers primitifs
aient été de type R0000.
Ils seraient devenus plus tard de type R0101
par adjonction de colonnes adossées portant les arcs
doubleaux, qui à leur tour portent les voûtes.
Datation envisagée
pour l’église Saint-Didier de Laignes : an 1075 avec un
écart de 75 ans.
L’église
Saint-Vorles de Marcenay
Voici ce que dit sur cette église le
site Internet Bucema (Bulletin du Centre d’Études Médiévales
d’Auxerre). «
L’église
Saint-Vorles de Marcenay (Côte-d’Or),
campagne d’études 2009-2010 :
Vanessa Hontcharenko, avec la collaboration de Fabrice
Henrion et Christian Sapin.
1. Notre
intervention de décembre-janvier 2009-2010 clôt la
campagne de restauration engagée depuis 2005 à l’église
Saint-Vorles de Marcenay, sous la direction de Dominique
Jouffroy, architecte du patrimoine à Dijon ...
2. Concernant
la question d’un bâtiment antérieur à l’église
Saint-Vorles de Marcenay, les choses deviennent plus
lisibles, bien qu’il n’y ait aucune réponse claire. La
présence de sarcophages de la fin du VIe- début
du VIIe siècle pressent cette réalité
matérielle. De même, les irrégularités du plan, que nous
avons pu observer au niveau de la croisée du transept,
évoquent l’existence d’un obstacle bâti. En témoigne
également le mur Nord-Sud retrouvé au niveau du bas-côté
Sud, sans lien avec le bâtiment en élévation.
3. Le
premier état des élévations, datable du Xe
siècle, est largement représenté en partie occidentale de
l’édifice, nef et transept, derrière les multiples
chemisages et bouchages. Introduite par un massif
occidental étagé, l’église primitive se divisait alors en
une nef sur trois travées, flanquée de bas-côtés ouvrant
sur un transept peu saillant. L’abside du chœur est
introduite par une travée droite carrée, tandis que les
bras du transept débouchent sur de petites absidioles. Un
incendie a fortement détérioré cet édifice, diffus d’Ouest
en Est.
4. Compte
tenu de cet incident, le mur Ouest de la nef, percé d’une
large ouverture cintrée, offre une prévention structurelle
aux problèmes de fragilité de la voûte calcinée. Le dessin
de l’arc est en léger retrait par rapport aux piédroits,
ce qui fait l’effet d’un arc outrepassé que l’on peut
rencontrer encore au XIe siècle, datation que
confirme l’analyse au C14 du mortier.
5. La
partie haute de cet arc a été largement reprise au siècle
suivant. Les claveaux de l’arc restauré, parfois fragments
de sarcophages en remploi, arborent des traces de rayons
propres à une taille in situ, avec gabarits de courbures
réelles. Cette technique n’est pas sans rappeler les
œuvres du début du XII e siècle. Durant cet
état, un ravalement systématique de l’édifice a été
réalisé au moyen d’un épais badigeon blanc.
6.
Il
semblerait que cette phase de travaux ait également
concerné la charpente de l’édifice, ou du moins celle de
la nef. Les analyses dendrochronologiques d’un entrait
englobé dans le mur oriental de la nef et d’autres pièces
en remploi ont rapporté une datation du début du XII
e siècle. Ces bois appartiennent à un ensemble
novateur caractéristique de cette période, à éléments
travaillant en compression, qui marque un renouvellement
complet du système de charpente de la nef et pas
uniquement une réparation ponctuelle.
7. Quant
à l’édification du chœur, elle date du XIIIe-
XIVe siècle. [...]
20. D’après
la Vita sancti Veroli, rédigée vers 1030 par Aganon,
chanoine châtillonnais, Vorles serait un prêtre né à
Marcenay dans le deuxième quart du VIe siècle
et y ayant exercé son ministère. Quelques miracles lui
sont rapportés. Mort et inhumé à Marcenay en 591, ses
reliques furent transférées à Châtillon en 868, sous la
conduite d’Isaac le Bon, évêque de Langres.
21. La
construction du Xe siècle à Marcenay apparaît
alors comme un lieu de mémoire perpétuant la dévotion à
Vorles. Elle s’inscrit pleinement dans le contexte
historique religieux du diocèse de Langres de cette
période, démontrant une vénération des reliques et une
mise en avant des saints locaux dans la promotion de la
politique épiscopale au cours des IXe- XI
e siècles. Dans cette mouvance cultuelle, le lien
intrinsèque avec l’église Saint-Vorles de Châtillon est
indéniable, architecturalement parlant, malgré les deux
âges des bâtiments, mais aussi du point de vue des
reliques : l’un vénère le saint, l’autre sa mémoire.
»
Les images 10 et 12 de
cette église ainsi que le plan de l'image
11 sont insuffisants pour permettre d’imaginer une
datation cohérente. Il faut donc se fier aux écrits
précédents. On note que les archéologues ont utilisé des
méthodes scientifiques de datation comme la
dendrochronologie ou le C14, analyses que nous ne sommes pas
en mesure de faire. Cependant, il faut savoir que dans le
cas de bâtiments, ces analyses ne sont pas déterminantes.
D’une part, elles sont entachées d’une certaine imprécision,
d’autre part ces analyses ponctuelles peuvent être faussées.
Ainsi la charpente d’une toiture a pu être changée à
plusieurs reprises au cours du deuxième millénaire.
L’auteure de l’article ci-dessus, Vanessa Hontcharenko, date
du Xesiècle une partie de l’édifice. Nous ne
savons comment elle a trouvé cette datation : la datation au
C14 est du XIesiècle. Et celle par
dendrochronologie est du XIIesiècle. Nous pensons
que cette datation du Xesiècle est un peu «
conjecturelle ». L’auteure a estimé à partir de
l’architecture que l’église était antérieure à l’an mille et
s’est arrêté au Xesiècle.
Datation envisagée pour
l’église Saint-Vorles de Marcenay : an 900 avec un écart de
150 ans.
Cette église a fait l'objet d'une étude en février 2019,
sans que nous l'ayons auparavant visitée, mais en utilisant
des textes ou des images principalement recueillis sur
Internet. Voici ce qui était écrit à ce moment-là :
Voici ce que dit sur cette église le site Internet consacré
à la Bourgogne Romane : «
Le touchant village médiéval de Mont-Saint-Jean est dominé
par la butte de son château et son église. L’église
romane, construite au XIIe siècle comme
chapelle castrale, fut convertie en paroissiale au XV
e siècle. Elle avait alors une double
consécration, à Saint-Jean-Baptiste, puis à
Sainte-Pélagie, dont les reliques rapportées de Palestine
furent conservées dans la crypte romane sous le chœur.
Peut-être antérieure au XIIe siècle, celle-ci
présente trois nefs, aux voûtes d’arêtes retombant sur des
colonnes aux chapiteaux nus, et des absides orientales. On
y conserve deux sarcophages dont le plus grand avec une
peinture romane représentant un évêque ou abbé. Le chœur
supérieur est du XIIe siècle avec sa travée en
berceau, son abside centrale restaurée et ses absidioles.
Le chevet conserve des modillons sculptés de têtes
humaines et d’animaux. Le beau clocher latéral présente
deux étages de baies géminées avec colonnettes. Le support
central de deux baies supérieures se compose de quatre
colonnes hélicoïdales d’un effet très original. La nef a
été reconstruite au XVe siècle avec de nombreux
remaniements au XIXe siècle. Arcades d’un
bas-côté et plusieurs chapiteaux au décor végétal. »
Le chevet (images 13 et 14)
est doté de deux absides, mais il devait y en avoir trois à
l’origine. Il est regrettable que l’on n’ait pas pu avoir
des images de l’intérieur. La nef a été reconstruite, mais
il resterait une travée (la plus près du chœur) de
l’ancienne nef.
Datation envisagée
pour l’église Saint-Jean-Baptiste de Mont-Saint-Jean : an
1050 avec un écart de plus de 100 ans.
Le portail Sud (image 19) est surmonté d'un tympan (image 20). Nous ne sommes pas certains de son ancienneté. Il en est de même pour le linteau de l'image 22. Si le motif de croix pattée ou croix hospitalière est ancien, la forme même du linteau apparaît plus récente, du XIXe siècle.
Dans cet ensemble, un peu trop restauré à notre goût, la partie la plus ancienne pourrait se distinguer au premier étage du clocher avec une belle fenêtre romane sur la façade Nord (image 21) et une autre fenêtre romane obturée surmontée d'un grand arc de décharge sur la façade Ouest (image 24).
La nef est construite à cette époque. L'église est consacrée en 1453.
Le clocher se divise en trois étages. Seuls les deux derniers sont percés sur chaque face de baies géminées. Le troisième étage, très soigné, présente à chaque baie des colonnettes hélicoïdales très rares.
Une crypte s'étend sous l'abside. Elle daterait du Xe siècle. »
À la suite de cette description, nous étions peu tentés de visiter cette église dont la nef aurait été construite entre 1448 et 1453. C'est un peu par hasard que nous sommes allés chercher des images de l'intérieur sur Internet. Le vaisseau central est porté par des piliers de type R0000 et des arcs en berceau plein cintre et à un seul rouleau. Le vaisseau central est charpenté (images 25 et 26). Les vaisseaux secondaires sont quant à eux voûtés sur croisées d'ogives, les ogives reposant sur des consoles accrochées aux murs (caractéristiques d'un gothique tardif : image 27).
La crypte, quant à elle, est voûtée en voûtes d’arêtes (image 29). Nous pensons que, comme cela arrive souvent, elle a été construite à l'intérieur d'une église existante comme on construit une mezzanine, en partageant l'espace en deux parties par un plancher horizontal.
Nous n'avons pas su définir ce qui était représenté sur l'image 30 : un autel ? Un sarcophage ? Un sarcophage portant une table d'autel ?
Une question se pose : comment se fait-il que la nef de l'église qui, à part les voûtes des collatéraux, n'a rien de gothique, ni même de roman, soit estimée du milieu du XVe siècle ? Nous pensons que cela tient au fait que l'église a été consacrée en 1453. Les auteurs du texte de ce panneau auraient confondu consécration et inauguration. Ils auraient pensé que la date de 1453 pouvait être celle de l'inauguration de la nef. Or une consécration peut être toute autre chose que l'inauguration d'un bâtiment neuf.
Ces nouvelles images de l'intérieur de l'église nous incitent à modifier sa datation par rapport à celle vue auparavant.
Datation envisagée pour l’église Saint-Jean-Baptiste de Mont-Saint-Jean : an 750 avec un écart de 150 ans.
L’église Saint-Apollinaire de Saint-Apollinaire
Nous n’avons pas obtenu de renseignement
sur cette église.
Nous l’avons seulement sélectionnée parmi d’autres parce que
son chevet est à arcatures lombardes (image
33).
Datation envisagée pour
l’église Saint-Apollinaire de Saint-Apollinaire : an
1025 avec un écart de 75 ans.