Ruines de l'église San Martino à Gattico
Selon la page du site Internet « Chiese
Romaniche e Gotiche del Piemonte »
relative à ce monument, page écrite en italien et obtenue en
français par un traducteur en ligne :
« Période
prédominante :
XIIe siècle.
Généralités : les
vestiges de la façade, de l’abside et d’une partie des
nefs datent du premier quart du XIIe siècle et
on sait que l’édifice était dans un état précaire dès le
début du XVIIe siècle. Elle a un plan basilical
à trois nefs terminées par autant d’absides et séparées
par six arcs ronds reposant sur des piliers
quadrangulaires.
Extérieur : le
portail d’entrée rectangulaire a une architrave
trapézoïdale, de réutilisation probable, avec la lunette
superposée (image
9). La
façade devait être à pignon et a une maçonnerie de blocs
carrés et reliés avec un soin particulier ; dans la partie
inférieure (du pignon),
le reste d’une arche suspendue (arcature lombarde)
est visible (image
8). Les
absides sont bien reliées les unes aux autres et montrent
une maçonnerie irrégulière en pierre et en cailloux, elles
sont percées par des fenêtres à une seule lancette et à
double ébrasement : deux dans l’abside principale et une
dans chacune des absidioles ; deux entrées s’ouvraient
dans les allées. »
Nous n'avons pas visité cette église. Les images ci-dessous
ont pour source Internet.
Quelques explications au sujet du texte ci-dessus.
Concernant la façade Ouest, « l'architrave
trapézoïdale » du portail ne serait autre que le
linteau en bâtière de l'image
9. Ce linteau est protégé par un arc de décharge.
Le demi-disque entre les deux est ce que les italiens
appellent « lunette
». « L'arche
suspendue » est ce que nous appelons « arcature
lombarde » (image 8).
En fait, on ne devrait dire, ni « arcs suspendus », ni «
arcature lombarde », car les trois blocs représentés ici ne
sont pas de vrais arcs mais des pierres creusées en forme
d'arc demi-circulaire. Pour quelle raison est-il écrit
que « l'architrave
trapézoïdale » est « de
réutilisation probable » ? L'ensemble nous semble
cohérent sans utilisation d'une pièce en réemploi.
L'explication est peut-être la suivante : dès le début, il
est affirmé que l'église date du XIIe siècle. Or
une telle datation ne correspond pas à celle du linteau en
bâtière que nous-mêmes et, sans doute l'auteur du texte,
estimons antérieure à l'an mille. D'où l'idée que ce linteau
préroman a été utilisé en réemploi.
Nous avons une autre explication possible : la façade ne
serait pas du XIIe siècle, mais bien antérieure à
cette période. À l'appui de cette thèse, nous avons
l'exemple révélé par une des pages précédentes décrivant l'église San Secondo de
Cortazzone. Nous y trouvons les mêmes fausses
arcatures lombardes (pierres taillées en forme d'arc). Mais
dans le cas de Cortazzone, ces pierres sont signées par leur
décor d'entrelacs « carolingiens ».
Ce n'est pas seulement la façade qui pourrait être
antérieure à l'an mille. En fait, tous les éléments
caractéristiques de cet édifice (dans la structure de la nef
: nef à trois vaisseaux charpentés, piliers rectangulaires
de type R0000,
arcs à simple rouleau reliant les piliers ; dans le plan
d'ensemble : absence de transept, trois absides dans le
prolongement des trois vaisseaux de nef) permettent de
classer cet édifice parmi ceux bien antérieurs à l'an mille.
Datation
envisagée pour l'église San Martino de Gattico :
an 750 avec un écart de 200 ans.