Autres églises de Poitiers susceptibles de dater du Ier millénaire (page 1/2)
Les deux églises de Poitiers étudiées
dans cette page sont : l’église
Notre-Dame-la-Grande et l’église
Saint-Porchaire.
L’église
Notre-Dame-la-Grande
La page du site Internet Wikipedia
consacrée à l’église Notre-Dame-la-Grande nous apprend ceci
: « Notre-Dame-la-Grande
est mentionnée pour la première fois au
Xesiècle, sous le nom latin de Sancta
Maria Major en référence à la basilique Sainte-Marie
Majeure de Rome. Elle possédait alors un double statut, à
la fois paroisse et collégiale, et dépendait des chanoines
de la cathédrale. Rebâtie au XIesiècle,
elle est consacrée par le futur pape Urbain II lors de son
passage à Poitiers en juillet 1086. L'édifice est alors
plus court qu'aujourd'hui, se terminant par un
clocher-porche occidental. Au début du XIIesiècle,
l'église connaît de gros travaux : le clocher-porche est
démoli, deux travées sont ajoutées pour rallonger la nef,
et la célèbre façade est réalisée (vers 1115-1130).
»
Nous avons visité cette église en octobre 2013. A ce
moment-là nous commencions seulement à appréhender que
certains édifices pouvaient être antérieurs à l’an mil et
nous n’avions pas encore défini les critères d’évaluation
que nous avons développés depuis. En conséquence, les
photographies que nous avons prises ne sont pas forcément
des plus opérantes.
Les images 1, 2, 3 et 4 montrent
quelques détails de la « célèbre » façade Ouest. On constate
sur l'image 3 que
le portail central surmonté d’arcs en plein cintre est
encadré par deux fausses portes surmontées d’arc brisé.
Aucune discontinuité n’apparaît dans la décoration. Si bien
que l’on doit considérer que portail central et fausses
portes sont contemporains. L’arc brisé est considéré comme
une des caractéristiques de l’art gothique, mais on sait
qu’il existait dès l’époque romane (à Saint- Lazare d’Autun
vers 1120-1130). Notre estimation de datation de cette
façade est l’an 1150 avec un écart de 50 ans. Soit la
fourchette (1100-1200). Une estimation nettement moins
performante que celle qui nous est proposée par le site
Internet (1115-1130). Notre estimation très large repose sur
l'analyse de l’architecture de l’édifice (fin de l’époque
romane) et il nous est difficile de proposer une estimation
plus précise car les évolutions en architecture sont lentes
et variées. Il est possible que la datation (1115-1130)
proposée par le site Internet soit inspirée de sources
différentes des nôtres. Par exemple, des écrits d’époque.
Mais ces sources, si elles existent, nous aimerions les
connaître. Car elles nous permettraient d’évaluer la plupart
des façades Ouest de Nouvelle Aquitaine.
Le plan de l'image
6 fait apparaître une série de transformations.
Sur ce plan, on remarque que le chevet est à déambulatoire
et à chapelles rayonnantes. Il y avait probablement trois
chapelles rayonnantes, mais la chapelle Sud a été remplacée
par une autre construction.
Nous estimons que les chevets à déambulatoire constituent
une création relativement tardive dans l’art roman et ont
été créés vers l’an 1100. Les images
11, 12 et 13 du chevet semblent confirmer cette
datation.
La seule image permettant d’envisager une datation
antérieure à l’an 1000 est l'image
9. On y voit un mur formé de lits de pierres et de
briques en alternance. Ce type de mur date de l’antiquité
tardive ou du Haut Moyen-Âge. Soit une datation comprise
entre l’an 400 et l’an 700.
Cependant,ous ne pouvons rien déduire de cette seule image.
Il nous faut ici rappeler notre conception de la datation.
Nous estimons que la datation d’un édifice doit être celle
de la construction initiale. Dans le cas présent, il est
possible que le mur en question n’ait pas fait partie de la
construction initiale. Par exemple, qu’il ait fait partie
d’une construction antérieure à la construction initiale.
En conséquence, et à cause du manque d’information, la
datation que nous proposons pour l’église
Notre-Dame-la-Grande est l’an 1100 avec un écart de plus de
50 ans.
L’église
Saint-Porchaire
Sur cette église Saint-Porchaire, voici
ce qu’en dit le site Internet Wikipedia qui lui est consacré
: « À la fin du IXesiècle,
Thibaut, trésorier de Saint-Hilaire-le-Grand, édifie un
sanctuaire à proximité du palais, sur une voie de
communication majeure. Les reliques du saint y sont
transférées et font l'objet d'une dévotion. En 1068, cet
édifice est rattaché à l’abbaye angevine de Bourgueil. Au
cœur d'un quartier marchand, le prieuré Saint-Porchaire
est également une église paroissiale jouxtée d'un des plus
importants cimetières de la ville. De l'édifice
carolingien, subsistent la façade occidentale, aujourd'hui
prise en étau entre le clocher-porche du XIesiècle
et la nef du XVIe siècle, ainsi qu'une
petite crypte inaccessible. »
Nous n’avons pas eu l’occasion de voir la façade occidentale
enserrée entre le clocher-porche et la nef. De même, nous
n’avons pas visité la crypte « inaccessible
».
Quant à la nef dite du XVIesiècle, il faudrait
vérifier si certaines parties du mur Nord (image
21) ne sont pas romanes.
Le seul élément qui apparaît roman est le clocher-porche.
Nous confirmons la datation du XIesiècle
donnée par le site Internet Wikipedia. Cette datation du
clocher-porche nous est donnée par la présence d’arcs
doubles.
Les images
22 et suivantes nous permettent d’identifier
certaines scènes devenues désormais classiques : oiseaux au
canthare (images 22 et
23), lions affrontés (images
23 et 24), tétramorphe (images
25 et 26), Cependant, il existe des variantes que
nous ne comprenons pas. Il en est ainsi du tétramorphe de l'image 26. Nous sommes
habitués de voir Dieu le Père dans le mandorle central. Ici
on ne voit qu’un orant aux bras levés. Et les animaux
symboliques qui l’entourent ne ressemblent pas aux
classiques : homme, aigle, lion, taureau. De même sur l'image 27,
on peut voir une scène surprenante avec un personnage
casqué portant une sorte de corne.
La datation que nous proposons pour l’église Saint-Porchaire
est l’an 1100 avec un écart de plus de 50 ans, car nous
n’avons pas vu les restes carolingiens.