L'abbatiale Saint-Wipert de Quedlinburg 

• Allemagne - Autriche - Suisse    • Article précédent    • Article suivant   


Nous n'avons pas visité cette abbatiale. Notre étude de cet édifice s'est inspirée de pages d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier abondamment consulté le site Internet http : //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette période, mais ce site, dont le nom se traduit en français par « Trésors romans », est beaucoup plus riche en monuments et nous en conseillons la lecture.

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci : 

« Histoire

Saint Wipert a été fondée au IXe siècle à partir du monastère de Hersfeld. Il abritait une association cléricale non réglementée. Entre 901 et 912, Otton l'Illustre, abbé laïc de l’abbaye de Hersfeld, mit l’église Wiperti en possession des Lindolfinger. Son fils, le roi Henri Ier fit démolir cette première église et construire une église-halle.

Une ville appelée
(villa quae dicitur) Quitilingaburg est mentionnée pour la première fois comme lieu d’exposition le 22 avril 922 dans un document d’Henri Ier. Ce qui est certain, c’est qu’en 936, un monastère de femmes a été établi sur la colline du château pour commémorer les morts d'Henri Ier, et en 961/964, une association canonique de plus en plus réglementée a été établie dans la vallée. La relation exacte entre la communauté cléricale de la cour royale de la vallée et les dames collégiales de la colline du château n’a pas encore été entièrement clarifiée. Ce que l’on appelle le “Palatinat oriental” des Ottoniens se trouve certainement à la fois dans les bâtiments de la colline du château et dans les environs de St. Wipert. Certaines parties de l’église remontent au Xe siècle.

Outre les célébrations de Pâques en 940, 941, 948, 950, 959 et 973, Otton Ierest présent à plusieurs reprises pour commémorer la mort de son père Henri Ier, par exemple en 937, 952, 961 et 965. Lors de la célébration de Pâques en 941, avec l’aide des loyalistes francs, il réussit à empêcher un soulèvement de son frère Henri et de divers alliés saxons.

Lors de sa visite en 966, sa fille Mathilde fut consacrée comme première véritable abbesse du monastère sur la colline du château. Peu de temps avant la mort d’Otton Ier en 973, une brillante journée de cour a eu lieu à Pâques à Quedlinburg, à laquelle étaient présents des envoyés grecs, de Bénévent, hongrois, bulgares, danois et slaves, ainsi que des représentants des Romains, des Italiens et des Russes. [...] »


Commentaires sur ce texte

Concernant le texte ci-dessus, nous n'avons pas grand-chose à dire hormis le fait qu'il semble avoir été très documenté. Cependant, nous ne comprenons pas certains passages. Il en est ainsi de la première phrase, « Saint Wipert a été fondée au IXe siècle à partir du monastère de Hersfeld. » et d'une autre suivante, « Une ville appelée (villa quae dicitur) Quitilingaburg est mentionnée pour la première fois ... le 22 avril 922 ». Les deux phrases sont apparemment contradictoires. Comme l'auteur a-t-il déterminé que le monastère Saint Ripert est du IXe siècle alors qu'il est mentionné pour la première fois au Xe siècle ? Certes, le fait que la première mention est l'an 922 prouve que ce monastère existait avant cette date, mais il peut être du Xe siècle si la création est récente, ou du IXe siècle, ou du VIIIe siècle, etc.

Nous ne savons pas sur quels documents l'auteur s'appuie pour affirmer ceci : « Son fils, le roi Henri Ier fit démolir cette première église et construire une église-halle. ».

Cela étant, nous constatons que l'auteur parle d'une construction d'église effectuée dans la première moitié du Xe siècle, et, par la suite, ne mentionne pas d'autre construction d'église. C'est là pour nous une nouveauté. Car nous sommes habitués par des raisonnements du style : « Il existait une église au Xe siècle. Elle a été détruite et remplacée par une autre au XIIe siècle. ». Il semblerait que, pour le cas présent, l'auteur ait accepté l'idée que l'édifice pourrait être antérieur à l'an mille.



Datation

Les traits particuliers de l'architecture de cette église sont les suivants : nef à trois vaisseaux charpentés ; le vaisseau central est porté par des piliers rectangulaires de type R0000. Les arcs portés par les piliers sont en plein cintre et à un seul rouleau. Ces arcs sont portés par l'intermédiaire d'impostes à chanfrein. Bien que cette nef apparaisse neuve, son origine est ancienne, mais elle a été fortement restaurée (images 6, 7, 8). À cela s'ajoute l'absence de transept. Ceux-ci commencent à apparaître au IXe ou Xe siècle, mais nous estimons qu'à partir du XIe siècle, toutes les grandes églises nouvelles sont dotées d'un transept.

Image 5 : Ce portail pose problème. Les archivoltes en plein cintre devraient faire envisager la période romane, mais leur style est plutôt typique de la Renaissance. De même le tympan (pièce unique faisant aussi office de linteau). Nous l'appelons linteau-tympan, de facture un peu frustre, il semble archaïque mais le personnage agenouillé est lui aussi typique du gothique tardif.

Images 9, 10, 11, 12 de la crypte. De nombreux historiens de l'art pensent que la construction des cryptes précède la construction de l'église supérieure. C'est sans doute vrai pour des églises récentes. Mais nous pensons que pour les églises anciennes, les cryptes ont été aménagées dans des églises construites auparavant. Ce serait le cas de celle-ci. Nous le voyons par le caractère hétéroclite des éléments de construction.

Remarquons la présence d'un déambulatoire dans cette crypte (image 12), avec des niches creusées dans les murs. Peut-être des tombes à arcosolium ? La présence d'un déambulatoire et de tombes à arcosolium fait envisager un statut particulier de cette crypte : peut-être un lieu de pèlerinage ?




Datation envisagée pour l'abbatiale Saint-Wipert de Quedlinburg : an 800 avec un écart de 150 ans.