L'abbatiale Saint-Servais de Quedlinburg
Nous n'avons pas visité cette abbatiale.
Notre étude de cet édifice s'est inspirée de pages
d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries
d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier
abondamment consulté le site Internet http
: //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli
les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site
traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons
conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette
période, mais ce site, dont le nom se traduit en français
par « Trésors
romans », est beaucoup plus riche en monuments et
nous en conseillons la lecture.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« Histoire de l'architecture
La construction a commencé peu après un incendie en 1070,
et l’église a été reconsacrée à la Pentecôte en 1129 en
présence du roi Lothaire III.
Auparavant, trois bâtiments précédents se trouvaient
auparavant à cet endroit :
Le bâtiment I a été construit avant 936 comme chapelle
d’un complexe de château, devant l’autel principal duquel
le roi Henri Iera été enterré. Lorsque le
complexe du château a été transformé en un monastère de
femmes en 936, le bâtiment de l’église a été remplacé par
le bâtiment II plus grand. L'ainsi ommée Confession de
saint Setvais y a été intégréee, mais aussitôt à
nouveau renversée. Ce n’est qu’au XIXe
siècle qu’elle a été découverte sous la forme que l’on
peut voir aujourd’hui dans la crypte. Sous le règne de
l’abbesse Mathilde, un autre nouveau bâtiment (bâtiment
III) est construit et achevé dans la première phase de
construction en 997. De l’aile sud de la crypte, un
escalier mène à la chapelle dite de Saint-Nicolas
in vinculis
(enchaîné). Elle date probablement d'avant 997. Pour les
deux piliers avec leurs chapiteaux ioniques très
simplifiés et réduits, les blocs d'imposte fortement
chanfreinés sont plus grands que les chapiteaux. En 1021,
la troisième église est consacrée le 24 septembre en
présence de l'empereur Henri II. Ce bâtiment a été détruit
par un incendie en 1070.. Le chœur supérieur a été
reconstruit dans le style gothique en 1320 sous l'abbesse
Juta von Kranichfeld. Au cours de la vaste restauration
sous Ferdinand von Quast, de 1863 à 1882, l’église a reçu
deux tours néo-romanes avec des flèches pointues. À cette
époque, elles étaient équipées de casques rhénans,
contrairement au style.
En
1936, à l’occasion du millième anniversaire de la mort
d’Henri Ier,
des fonctionnaires nationaux-socialistes entreprirent de
réaménager l’église. Leur objectif était de transformer le
bâtiment en un lieu de culte nazi tout en éliminant son
caractère chrétien. À cette fin, dans le cadre d’une
cérémonie d’État le 2 juillet 1936, les crucifix ont
d’abord été descendus dans l’église et la Bible a été
retirée de l’autel malgré la vaine résistance de la
congrégation. En 1938, l’église est reprise par les SS qui
voulaient l’utiliser comme “lieu de consécration”. C’est
dans ce contexte que l’intérieur du chœur roman a été
restauré entre 1938 et 1940 ; de l’extérieur, l’aspect
gothique du chœur est resté inchangé. À l’intérieur,
l’autel, la chaire et les bancs ont été enlevés et la
voûte gothique du chœur a été détruite pour faire place à
une nouvelle abside pseudo-romane. [...]
Intérieur
La nef centrale est séparée des bas-côtés alternativement
par deux colonnes et un pilier (changements de
supports bas-saxons). Les chapiteaux et les impostes des
colonnes et des piliers sont décorés de riches sculptures
(motifs végétaux et animaliers, en particulier des
aigles). Les animaux sont également le motif dominant des
frises de la claire-voie.
Tant sur les murs extérieurs que dans l’ornementation de
l’intérieur, on décèle de fortes influences lombardes.
»
Commentaires
du texte ci-dessus
L'auteur affirme que trois bâtiments ont été construits
avant l'actuel dont la construction aurait débuté après 1070
: un premier avant l'an 936, un second à partir de l'an 936,
un troisième vers l'an mille (une première étape de travaux
terminée en 997 et la fin en 1021). Soit, en un siècle,
trois églises consécutives construites en un même
emplacement. Le processus en lui-même est un peu surprenant
: une première église construite avant 936 est détruite pour
en construite une autre, qui est détruite pour en construite
une autre vers l'an 990, qui est à son tour détruite pour en
construire une autre en 1070. Même à notre époque de
boulimie de constructions, on ne connaît pas cela. Ce qui
est aussi surprenant, c'est qu'à chaque fois, on ne prenne
pas soin de conserver quelques restes de l'église précédente
: un clocher, une abside, des piliers ou des chapiteaux. Non
! On détruit tout ! Sur quels arguments se base l'auteur
pour affirmer qu'il y a eu construction d'une nouvelle
église avec l'affirmation implicite qu'il y a eu destruction
de la précédente ? Même l'information selon laquelle
l'église a été incendiée en 1070 n'implique pas qu'elle a
été détruite à ce moment-là. Chaque année, de nombreux
appartements sont incendiés. Fort peu d'entre eux font
l’objet d'une reconstruction totale. Nous pensons que
l'auteur, comme beaucoup d'autres avec lui, refuse
d'accepter une datation antérieure à l'an 1050.
Remarquons cependant que l'auteur a
constaté la présence d'arcatures lombardes (sur les murs de
la nef : image 5).
Les éléments caractéristique de cette église sont les
suivants : nef à trois vaisseaux charpentés, système mixte
de piliers (alternance de piliers rectangulaires et de
colonnes cylindriques : alternance 2 colonnes pour 1
pilier), arcs reliant les piliers en plein cintre et à un
seul rouleau.
Le système mixte (alternance entre piliers rectangulaires et
colonnes cylindriques) est en général expliqué par
l'utilisation d'un système lié. Celui-ci proviendrait d'une
rationalisation de la construction architecturale. Dans un
tel système, une travée du vaisseau central correspondrait à
deux travées des collatéraux (dans le cas de l'alternance 1
pilier - 1 colonne) ou à trois travées (dans le cas de
l'alternance 1 pilier - 2 colonnes). Donc dans le cas
présent, d'alternance 1 pilier - 2 colonnes. On aurait un
système lié tel qu'une travée du vaisseau central correspond
à trois travées des collatéraux. Cependant, cette
particularité n'apparaît pas sur les images.
D'après le plan de l'image
6, les
trois absides seraient dans le prolongement des vaisseaux de
la nef, les absidioles étant contemporaines à la nef. Par
contre, l’avant-chœur et l'abside centrale seraient
postérieures à la nef.
Nous envisageons la situation suivante : à l'origine, la nef
devait être comme on la voit actuellement (trois vaisseaux
charpentés, système mixte de piliers) mais au lieu d'avoir
trois travées dans le vaisseau central (et donc 9 dans
chaque collatéral), elle avait quatre travées dans le
vaisseau central (et donc 12 dans chaque collatéral). Elle
se terminait à l'Est par trois absides situées dans le
prolongement de chaque vaisseau. Il n'y avait pas de
transept ni d'avant-chœur. Ultérieurement, on a décidé de
construire un transept en utilisant la travée de vaisseau
central la plus proche du chœur. Dans la foulée, on a
détruit l'ancienne abside qu'on a remplacée par
l’avant-chœur puis le chœur. Cette succession de travaux
fait envisager une haute datation pour l'édifice primitif.
Les
sculptures de la nef (images
de 13 à 23)
Ces sculptures, principalement des chapiteaux mais il peut y
avoir aussi des corniches (image
13) ou des impostes (images
14 et 15), comportent des scènes historiées dont
certaines ont déjà été vues ailleurs.
Image 13 :
Hybrides affrontés.
Image 14 :
Oiseaux fantastiques, avec à droite des palmettes.
Image 15 :
Masques crachant des rinceaux.
Image 16 :
Feuilles dressées.
Image 17. Sur le
chapiteau cubique, des entrelacs de vannerie. Sur le
tailloir, un loup crachant des pampres de vigne.
Image 18. Sur le
chapiteau cubique, des animaux affrontés. Sur le
tailloir, des pampres de vigne.
Image 19. Sur le
chapiteau cubique, des animaux affrontés (sangliers ?). Sur
le tailloir, des entrelacs.
Image 20. Sur le
chapiteau cubique : au dessus de deux rangées de feuilles
dressées, à chaque coin, des aigles impériaux ; entre les
aigles, une scène des oiseaux au canthare. Sur le tailloir,
des entrelacs.
Image 21. Sur le
chapiteau cubique : image assez surprenante avec, à chaque
coin, des aigles impériaux, mais d'autres aigles semblent se
superposer. Sur le tailloir, un motif inusité de palmettes à
l'intérieur d'arcades.
Image 22.
Sur le chapiteau cubique : deux personnages, bras
étendus ; celui de gauche saisit un rameau, Adam et Ève ?
Sur le tailloir, des palmettes.
Image 23. Sur le
chapiteau cubique, des masques crachant des entrelacs. Sur
le tailloir, un oiseau picorant une grappe de raisin.
Image 24 : la
crypte. Au fond de celle-ci et en contrebas, une abside (image 25).
Images
26 et 27 : chapiteaux de la crypte.
Pièces du Trésor (images de 28 à 33)
Nous n'avons aucun renseignement sur ces objets. Celui de l'image 28 est une
plaque d'évangéliaire très richement orné de cabochons, de
pierres semi-précieuses, d'émaux. Le tout sur fond
filigrané. Au centre, une Vierge à l'Enfant. Cet objet
serait selon nous préroman.
Il en serait de même du reliquaire de l'image
31 portant des scènes sculptées dans l'ivoire.
Une autre plaque d'évangéliaire (image
30) ainsi que des reliquaires (images
32 et 33) dateraient de la période gothique.
Datation
envisagée pour l'abbatiale Saint-Servais de
Quedlinburg : an 950 avec un écart de 100 ans.