Diverses églises des Côtes-d’Armor susceptibles de dater du 1er millénaire
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Les édifices étudiés dans cette page concernant le département des Côtes-d’Armor n’ont pas été visités. Leurs images, en général des copies d’écran Internet, servent à expliquer et à justifier les datations. Ces images ne peuvent remplacer une visite in situ.
Les quatre monuments décrits dans cette page sont : l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul d’Erquy, l’abbaye Notre-Dame de Boquen à Plénée-Jugon, l’église Sainte-Agnès de Tréfumel, le temple de Lannouée d’Yvignac-la-Tour.
L’église
Saint-Pierre-et-Saint-Paul d’Erquy
La nef est à trois vaisseaux. Le vaisseau central est porté
par des piliers à plan rectangulaire (de type R0000).
Nous estimons que les nefs à piliers rectangulaires sont
antérieures à l’an 800. Du moins en ce qui concerne
l’édifice primitif. Car il est fort possible que, de
l’édifice primitif ,il ne reste que les piliers. Ce pourrait
être le cas ici. Car il semblerait bien que, côté Sud, les
arcs reliant les piliers soient brisés. Et donc postérieurs
à l’an 800. Les piliers primitifs étaient-ils reliés comme
maintenant par des arcades ? ou par des linteaux en bois
permettant de supporter les murs gouttereaux de la nef ?
Datation envisagée
pour l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul d’Erquy : an 700
avec un écart de 200 ans.
L’abbaye
Notre-Dame de Boquen à Plénée-Jugon
La page du site Internet Wikipedia consacrée à cet édifice
nous apprend ceci : « L'abbaye
de Boquen fut fondée en 1137 par Olivier II de Dinan et
son épouse Agnorie de Penthièvre pour une petite colonie
de moines issus de l’abbaye de Bégard (Côtes-d’Armor) et
dirigés par un certain Adonias qui en fut le premier abbé.
Boquen eut a sa tête dix-sept abbés réguliers ...
».
D’une façon générale, nous sommes extrêmement prudents vis à
vis des datations qui nous sont proposées. Prenons l’exemple
ci-dessus : « L'abbaye
de Boquen fut fondée en 1137 par ... ».. Cette
phrase laisse penser que la date de 1137 est la date d’un
processus initial : tout a commencé à partir de 1137. Cela
signifie aussi qu'avant 1137, il n’y avait rien à
Boquen. Cela n’est pas prouvé. Une fondation peut être faite
sur des bases construites longtemps auparavant. Ainsi,
l’abbatiale de Boquen (images
5 et 6) a pu être construite après 1137. Mais
rien n’empêche de penser qu’elle ait pu être construite
avant 1137. L’expérience que nous avons des communautés
monastiques actuelles nous permet de le dire.
D’ailleurs, en recherchant des renseignements sur cette
abbaye de Boquen, nous avons découvert cette phrase : « 14 juin 2011. La communauté
du Chemin Neuf a été officiellement accueillie le dimanche
12 juin à l’abbaye de Boquen par le nouvel évêque …
». Nous avons ici le témoignage de la fondation d’une
communauté à Boquen en 2011. Faut-il en déduire que
l’abbatiale de Boquen est postérieure à 2011 ?
La nef de cette basilique est construite sur des piliers
cylindriques. Le vaisseau principal n’est pas voûté. Nous
estimons que le voûtement des vaisseaux des nefs a été
systématique à partir du milieu du XIesiècle.
Datation envisagée
pour l’abbaye Notre-Dame de Boquen à Plénée-Jugon : an 1050
avec un écart de 75 ans.
La page que le site Internet Wikipedia a réservé à cette
église nous apprend ceci :
« L'architecture de
l'église Sainte-Agnès est caractéristique des premières
églises de l’art roman en Haute-Bretagne (Xe
siècle, XIe siècle) : nef et chœur, de plan
rectangulaire, séparés par un arc diaphragme (ou arc
triomphal) en plein cintre, porte d'entrée sur un des
côtés de la nef (pas de porte en façade occidentale), pas
de contreforts, clocher de charpente à l'extrémité de la
nef. Plusieurs églises datant de cette époque disposent
d'un plan identique (ancienne église de Saint-André-des
Eaux, ancienne église du Quiou, église du Lou du Lac,
église de Saint-Maden, église de Saint-Léger-des-Prés).
»
Rien, a priori, ne permet d’assurer qu’on est en présence
d’une église romane (images
7 et 8). Ainsi l’arc triomphal visible sur l'image 8, sans doute
résultat d’une restauration, n’a rien de roman (à l’époque
romane, l’arc en plein cintre est demi-circulaire et non,
comme ici, quart-circulaire). Par ailleurs les autres
églises citées dans cette notice ne sont pas plus
révélatrices d’une datation, que ce soit dans leur
architecture ou dans les commentaires dont elles sont
l’objet. Elles sont en effet diversement datées, du XI
e, XIIeou XVesiècle,
et ce, sans aucun essai de justification. Nous estimons
cependant probable une datation aux alentours de l’an mille
pur l’église de Tréfumel. Il y a deux raisons à cela. C’est
une église à nef unique rectangulaire prolongée par un chœur
lui aussi rectangulaire. Ce plan est tout à fait analogue à
celui des églises à chevet carré du Bas-Languedoc. À la
différence près que dans les églises du Bas-Languedoc, les
axes de la nef et du chœur peuvent être légèrement
différents,alors qu'à Téfumel et les autres églises des
Côtes-d’Armor, ils sont identiques. Une autre raison de
militer en faveur d’une haute datation est issue de l'image 9.
La fenêtre étroite est protégée par un linteau formé d’un
unique bloc dont la face inférieure a été taillée en forme
d’arc. Cette particularité se retrouve dans nombre d’églises
préromanes du Sud de la France.
Datation envisagée
pour l’église Sainte-Agnès de Tréfumel : an 950 avec un
écart de 100 ans.
Le
temple de Lannouée d’Yvignac-la-Tour
Plusieurs mystères entourent cette église. Le premier
d’entre eux est qu’on l’appelle « Temple ». Une telle
dénomination est logique en ce qui concerne le Temple de
Lanleff étudié dans une des pages précédentes. La forme de
cette dernière construction, fort différente de celle des
églises des environs, a pu susciter l’imaginations des
contemporains. Mais il n’y a rien de tel en ce qui concerne
le « temple de Lannouée ». L’église ressemble à toutes les
églises des environs. Hormis le fait qu’un couloir à
déambulatoire semble entourer l’église.
L’abside est de grandes dimensions, presque de même largeur
que la nef. De plus, elle est précédée d’un avant-chœur.
Nous pensons que cette particularité (grande abside et
avant-chœur) est caractéristique d’une étape dans la
construction des chevets ou ouvrages Est. Cette étape se
serait déroulée aux alentours de l’an 1000.
Avant ? ou après ? Il nous est pour le moment difficile de
le préciser. Par souci de sécurité, nous dirons : après.
Mais il n’y a pour nous aucune certitude.
Datation envisagée
pour le temple de Lannouée d’Yvignac-la-Tour : an 1025 avec
un écart de 150 ans.