La basilique Santa Prisca de Rome
Selon la page du site Internet Wikipedia
consacrée à cette église, il s'agirait d'une des plus
anciennes églises de Rome : «
Dans l'endroit où se trouve aujourd'hui l'église de Santa
Prisca, se trouvait une domus datant de la fin du I
er siècle .. .Selon la tradition, le bâtiment a
été converti en un titulus (une Domus ecclesiae) ou lieu
de culte chrétien, vers 55-57 par Aquila et Priscille,
dans la maison desquels la présence d'une communauté
chrétienne est attestée dans l'épître aux Romains (Rom.
16.3-5). Les premiers documents relatifs à ce titulus ne
remontent cependant qu'au Vesiècle, quand
il a été enregistré dans les actes du synode de 499. C'est
la raison pour laquelle il est traditionnellement
considéré comme le plus ancien lieu de culte chrétien de
l'Aventin. [...]
La maison romaine et le
mithraeum : Le Mithraeum (image
6), découvert en 1934 et fouillé par les
archéologues néerlandais entre 1953 et 1966, a été
construit à la fin du IIesiècle : il est
découvert lors de la rénovation d'autres chambres, une
salle de classe et deux allées (en fait, le titulus).
C'est sur ce Mithraeum qu'est construite l'église. Cette
activité dans le bâtiment, semble indiquer une coexistence
intéressante des deux cultes orientaux, christianisme et
mithraïsme, du moins jusqu'à ce que, avec
l'institutionnalisation du christianisme, ce dernier soit
effacé, physiquement, en superposant les propres murs de
l'église. [...] »
Le texte de l’Épître aux Romains est le suivant : « Saluez
Prisca et Aquila, mes collaborateurs en Christ-Jésus qui
ont risqué leur tête pour me sauver la vie ; et je ne suis
pas le seul à leur devoir de la reconnaissance : il y a
encore toutes les Églises des nations. Saluez aussi
l’Église qui se réunit chez eux. [...] ». Ce texte
apporte peu de renseignements. En particulier sur
l'implantation de la domus de Prisca qui a probablement
servi d'église.
Ce monument a fait l'objet d'une monographie succincte
écrite par Enrico Parlato dans le livre «
Rome et Latium romans » de la Collection Zodiaque.
En voici un
extrait : « L'aspect
actuel de l'église semble très peu médiéval : la dédicace,
les restes archéologiques et le mithraeum remontent à
l'Antiquité tardive ; à l'inverse, la façade (1600, œuvre
de l'architecte d'Arezzo Carlo Lombardi) et l'intérieur
révèlent clairement leur époque de construction : celle du
du classicisme romain en cours au début du XVIIesiècle.
L'antique titulus Sanctae Priscae avait son siège dans
l'oratoire voisin, situé à l'Ouest de l'église actuelle.
La reconstruction commença vers 1100. »
Par la suite, Enrico Parlato donne quelques indications sur
la nef restaurée au début du XVIIesiècle : « À l'intérieur, le plan
basilical a été réduit à une seule nef avec des chapelles
latérales mais, dans les piliers, on voit encore les
colonnes en granit et en marbre de l'église médiévale.
».
S'agit-il d'une illusion ? Il nous semble que ces colonnes
monolithes sont trop fines pour une telle architecture. De
plus, on constate l'absence de chapiteaux (image
5). Le montage de ces colonnes monolithes
insérées dans les piliers serait-il artificiel ?
Nous n'avons pas suffisamment d'images
de l'église au décor entièrement baroque, mais qui est
probablement située à l'emplacement d'une église ancienne.
Et nous ne pouvons proposer une datation. Par contre, la
présence en un même lieu de vestiges antiques, du mithraeum
et du titulus sont révélateurs d'une forme de syncrétisme.
Il est possible que les persécutions religieuses des
premiers siècles de notre ère n'aient pas concerné que les
chrétiens. On le sait pour les juifs. Mais il est possible
qu'il en ait été de même pour d'autres religions venues
d'Orient. En particulier le mithraïsme, religion peu connue,
mais qui aurait laissé beaucoup de témoignages
archéologiques (têtes de taureaux).
Datation envisagée pour
les vestiges antiques de la basilique Santa Prisca de Rome :
an 200 avec un écart de 200 ans.