L'église Sainte-Marie d'Espira-de-l'Agly
La page du site Internet Wikipedia
parlant d'Espira-de-l'Agly nous apprend ceci sur cette
église consacrée à Notre-Dame : « L'église Sainte-Marie,
vaste église romane ayant des allures de forteresse, fut
au Moyen-Âge le siège d'un prieuré important ... L'édifice
est un long vaisseau de forme rectangulaire possédant deux
petites absides semi-circulaires du côté est, à l'opposé
du maître-autel, lequel dut être inversé vers le XVII
e siècle. L'église est flanquée, du côté
nord-ouest, d'un clocher roman carré doté d'arcatures
lombardes. Le portail d'entrée, situé du côté sud, est
doté de plusieurs chapiteaux et d'un archivolte sculptés
... Du côté sud-ouest de l'édifice, près du clocher, on
peut encore voir les traces de l'église primitive
d'origine carolingienne. L’église Sainte-Marie d'Espira
suit le même plan, et a souvent été comparé avec l'église
Saint-André de Montbolo (Vallespir). »
Lorsque nous avons visité cette église
pour la seule et unique fois, nous n'avons pas vu les traces
de l'église carolingienne dont il est question dans le texte
ci-dessus
(image 1). Il
faut dire que cette visite s'est faite en septembre 2006,
c'est-à-dire bien avant que nous songions à étudier le
Premier Millénaire.
Si nous avons choisi d'étudier cette église, ce n'est pas
pour ses restes du Premier Millénaire mais pour certains
éléments qui, selon nous, caractériseraient le XIIesiècle.
Nous pensons que, avant toute recherche de datation, il faut
identifier des taxons. C'est-à-dire des éléments
caractéristiques d'un style ou d'une période. Nous
effectuons actuellement des recherches dans toutes les
directions. Une de ces directions se trouve être l'examen
des baies. Nous pensons que les baies encadrées par des
colonnettes comme celles des images
3 et 4 appartiendraient à un art roman de deuxième
génération (an 1125 avec un écart de plus de 50 ans).
L'étude de ces baies devrait servir comme élément de
datation.
Le chapiteau du milieu de l'image
5 pourrait représenter Saint Michel tenant par le
cou un damné, avec à droite une élue en attitude d'orante
aux bras levés.
Le chapiteau de gauche de l'image
6 se retrouve assez fréquemment (oiseaux
affrontés).
Celui du milieu est plus énigmatique : tête humaine entre
deux hybrides (des sphinx ?). Un oiseau surmonte le corps
d'un hybride. Remarquer aussi les tailloirs aux thèmes
énigmatiques.
Nous avons aussi voulu montrer des
images de l'intérieur, car elles sortent totalement de
l'ordinaire (images 7, 8
et 9 ci-dessus). Jusqu'à ces images, nous avions
cru avoir fait le tour de la question concernant les plans
d'églises. Bien sûr ces plans sont en général très complexes
à cause des transformations successives que peut subir un
édifice durant un millier d'années. Mais jusqu'à présent,
tous ces plans pouvaient se réduire à des schémas
relativement simples grâce à un peu d'imagination. On
trouvait des nefs à un vaisseau ou à trois vaisseaux ;
pourvues ou dépourvues d'un transept ; un transept débordant
ou non débordant ; avec un chevet à une abside, à trois
absides ou à déambulatoire.
Ici c'est la première fois que nous rencontrons une nef à un
vaisseau prolongée par un chevet à deux absides d'égales
dimensions. Quelle est l'origine de ce modèle ? Quel en est
le symbole. ? Nous ne pouvons témoigner que de notre
ignorance. Peut-être avez-vous,, ami lecteur, quelques idées
à ce sujet ?