La cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de Nevers 

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La page du site Internet Wikipedia consacrée à cette église nous apprend ceci :

« Le culte de Saint-Cyr et de Sainte-Julitte à Nevers : Martyrs des premiers siècles de l'ère chrétienne, Cyr et Julitte furent suppliciés vers l'an 304, au cours des dernières grandes persécutions ordonnées par l'empereur romain Dioclétien.

 ... Le culte des deux martyrs se répand en Gaule à partir du Ve siècle ; Amâtre, évêque d’Auxerre entre 386 et 418, rapporte des reliques des deux saints, offre un bras de saint Cyr à saint Savin et distribue d'autres reliques à diverses églises (Toulouse, Arles, etc).

Jérôme, évêque de Nevers de 795 à 815, place son action pastorale et la restauration de son diocèse sous le patronage de saint Cyr et va chercher des reliques de celui-ci et de sa mère à Auxerre et dans le Poitou ; les reliques sont accueillies à Nevers dans la liesse générale. La cathédrale de Nevers leur est officiellement consacrée au début du IXesiècle.

Le roi des Francs Raoul, qui fut duc de Bourgogne, fait enchâsser d'or le chef de saint Cyr sous l'épiscopat de Tedalgrin, évêque de Nevers de 928 à 947.

La légende du songe de Charlemagne : À la fin du VIIIesiècle, l’édifice est en très mauvais état. La légende raconte que Charlemagne aurait rêvé être poursuivi en forêt par un sanglier furieux et qu’en implorant l’aide céleste, un enfant à demi-nu aurait promis de le sauver s’il lui donnait un vêtement. Le monarque acceptant, l’enfant s’en serait allé, à califourchon sur le sanglier.

À son réveil, Charlemagne aurait convoqué ses conseillers et leur aurait raconté ce rêve. Parmi eux, Jérôme, évêque de Nevers, expliqua au roi que l’enfant qu’il avait vu était saint Cyr, que le voile demandé représentait la restitution des biens confisqués de l'Église ainsi que la restauration de la cathédrale qui, dès lors, est consacrée à saint Cyr et à sa mère sainte Julitte. Charlemagne, touché, versa argent et biens au diocèse de Nevers. L’édifice fut reconstruit.

Les reliques de saint Cyr et de sa mère sainte Julitte furent amenées, durant cette période, en deux fois. La première depuis l'abbaye Saint-Savin-sur-Gartempe où plusieurs communautés religieuses placèrent leur trésor à l'abri des invasions. Un évêque de Nevers, peut-être Heriman (841-858), aurait obtenu une portion de saint Cyr. La seconde eut lieu sous le règne du roi Raoul (923-936), quand les corps de saint Cyr et de sa mère saint Julitte furent amenés depuis l'église Saint-Amâtre d'Auxerre où saint Amator les avait déposés après son retour d'Antioche avant 418.

Au début du XIIIesiècle, le groupe cathédral se présente sous la forme d'un narthex à deux travées voûtées, donnant au Nord sur un baptistère polylobé, dont la fondation remonterait au VIe siècle, et au Sud sur la chapelle épiscopale Saint-Jean, construite en bel appareil de pierre. L'église cathédrale se compose d’une nef probablement charpentée, d’un transept de même et d’un chœur composé d’une crypte semi-enterrée et d'une tribune haute, disposition héritée des édifices de la renaissance carolingienne (ex : l’abbaye de Saint-Riquier, dans la Somme). Deux tours flanquent les façades orientales du transept, au Nord et au Sud.
»


Les informations données ci-dessus par la page du site Internet Wikipedia mériteraient d’être vérifiées. Il faudrait savoir en effet si Saint Cyr et Sainte Julitte ou l’évêque Amâtre ont réellement existé. Il faudrait pouvoir consulter les documents qui en parlent. S’ils sont très anciens, on peut envisager que ces personnages ont réellement existé. S’ils sont plus récents, le doute est permis sur leur existence.

Le culte des reliques a commencé très tôt dans l’Histoire de l’Église. Ainsi, Grégoire de Tours (VIesiècle) en parle. Mais il semblerait que le culte des reliques se soit amplifié vers le VIIIesiècle. Avec des dérapages parfois importants (prix démesurés, vols de reliques, fausses découvertes). Il est donc possible que ces reliques de Saint Cyr et de Sainte Julitte aient été artificiellement inventées.

Concernant la légende du songe de Charlemagne, on constate qu’elle a pour conséquence d’enrichir le monastère. Là encore, on peut se poser la question de savoir si un songe a réellement existé.

Les images 2, 3 et 8 sont celles d’une église gothique. Il subsiste très peu de restes de l’église romane. Ces restes sont identifiables sur le plan de l'image 7 ; Ils se trouvent tout en bas de l’image : l’abside semi- circulaire et le transept.

Et le transept lui-même ne conserve que peu de restes romans : deux piliers symétriques portant des arcs doubles. Ces arcs sont les seules restes des murs portant le vaisseau central de deux travées de nef (image 9).


Mais le principal intérêt se trouve être le chevet (image 4). Le plan de l'image 7 montre qu’il y a deux absides : l’abside Est qui est gothique et l’abside Ouest, qui est romane. Cette dernière abside (image 11) est en fait une contre-abside. Elle est dirigée en sens inverse de l’abside Est. Ce type d’architecture avec deux absides opposées est rare en France : on ne le trouve qu’à Verdun ou Besançon. Il existait dans l’abbatiale de Saint-Riquier, aujourd’hui disparue. Il est plus fréquent en Allemagne avec les cathédrales de Mayence, Trèves, Worms ou Padderborn.

Nous pensons que le modèle de cette église à deux absides opposées est « carolingien ». Les premières de ces églises dateraient du IXesiècle.

Il est probable que cette contre-abside soit antérieure à l’an mille.

La fresque de l'image 12 est passablement dégradée. Elle semble cependant avoir été restaurée au XIXesiècle.