Mtskheta : monastère de Samtavro 

• Proche-Orient    • Article précédent    • Article suivant    


L’église de Samtavro est le deuxième grand monument de la ville de Mtskheta après la cathédrale de Svetistkhovel (le monastère de Djarvi, étudié précédemment, est extérieur à la ville). L’église fut construite dans les années 1130 sur la tombe du roi Mirian et de la reine Nana.


Nous ne remettrons pas en cause la datation du XIIe. Bien que notre site Internet soit consacré au premier millénaire, nous avons choisi de l’étudier. Et ce, pour plusieurs raisons.


La première de ces raisons était de présenter un édifice de Géorgie postérieur à l’an 1000 de façon à faire apparaître les ressemblances et les différences, non seulement avec un édifice de Géorgie antérieur à l’an 1000, mais aussi avec un édifice contemporain situé en Europe. On constate sur les images 2, 4, 5 que, en 1130, il n’y a pratiquement plus rien de commun entre l’architecture des églises de Géorgie et celle des églises d’Europe. Par contre, il existe une certaine ressemblance avec l’architecture des églises de Géorgie plus anciennes de plusieurs siècles comme Djarvi.


Cette architecture fait apparaître quelques petits mystères. L'image 6 nous en révèle un. On voit sur la façade presque nue un médaillon central, sculpté d’entrelacs. Nous avions pris la photographie en pensant que ce médaillon pouvait être antérieur au XIIesiècle. Ce n’est probablement pas le cas. Par contre, on voit sur la photographie que ce médaillon se trouve au centre d’un cercle de maçonnerie dont le diamètre est presque égal à la largeur de la photo. On retrouve ce grand cercle sur l'image 5 (dans la deuxième arcade à partir de la gauche) et, à sa gauche dans la première arcade. Nous n’avons aucune explication sur cette anomalie.


Plus intéressants sont les panneaux sculptés placés sur le mur du clocher (images 7 et 8). L’ensemble formé de pièces de dimensions différentes avec des tracés différents fait l ‘effet d’un patchwork. On pense à des remplois. Ces panneaux ont pu faire partie d’ensembles de panneaux clôturant des espaces sacrés (chancels, bêmas… clôtures d’enceintes mortuaires).


Les chapiteaux dits « cubiques » de l'image 10 font penser à des modèles rhénans. Cependant, selon nous, les exemplaires rhénans seraient plus anciens d’au moins un siècle à ceux-ci censés dater de 1130. Cependant, il est possible que la ressemblance soit due à une simple coïncidence , le modèle étant facile à imaginer.

Juste à côté de l’église, une petite chapelle dédiée à Tsminda Nino (Sainte Nino) aurait été érigée à l’endroit où la Sainte a prié pour les souverains Ibères (ancêtres des Géorgiens). Elle daterait du IVesiècle. Nous sommes un peu sceptiques sur cette datation. Nous pensons en effet que le plan cruciforme ici employé date au plus du
VIesiècle. Un site Internet (en anglais) nous apprend que l’église de Sainte Nino était en bois et qu’elle a été en partie remplacée à la suite d’un tremblement de terre au
XIIe- XIIIesiècle.