La basilique patriarcale d'Aquilée  

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Nous n'avons pas visité cette église. Les images ci-après sont extraites d'Internet.

La page du site Internet Wikipedia qui lui est consacrée nous apprend ceci :

« Introduction : La basilique patriarcale d’Aquilée, dite aussi basilique Santa Maria Assunta, est le principal édifice religieux de la commune d’Aquilée, dans le Frioul-Vénétie Julienne.

Centre spirituel de l'ancien patriarcat d’Aquilée, elle a joué un rôle essentiel dans l'évangélisation d'une grande partie de l’Europe centrale au début du Moyen-Âge. Ses vestiges les plus anciens remontent au IVesiècle, l'actuelle basilique est édifiée au XIIesiècle, et réaménagée au XIIIesiècle.

La basilique patriarcale d’Aquilée ainsi que la zone archéologique sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité établie par l'Unesco en 1998.



Présentation : À la suite de l'approbation de la célébration publique du culte par l’Édit de Milan en 313, elle est fondée la même année, dans le centre urbain du pouvoir romain d'Aquilée, par l'évêque Théodore.

Proche aussi de l'antique port fluvial du Natissa, elle est bâtie sur des structures romaines préexistantes, et se présente selon un plan en forme de fer à cheval composé de trois salles principales. À la moitié du IVe siècle, la salle nord est agrandie (73 × 31 m). À l'évêque Cromazio d'Aquileia(388-407), on doit l'agrandissement de la salle sud jusqu'à 65 × 29 m avec la construction de l'actuelle façade ainsi que la construction de nouveaux bâtiments, incluant l'actuel baptistère. La grande prospérité des années successives au concile d'Aquilée est interrompue brutalement en 452 quand les Huns guidés par Attila dévastèrent la cité. La basilique nord, brûlée durant les saccages, n'est plus reconstruite. C'est seulement au IXesiècle que le patriarche Massenzio, grâce à l'appui financier de Charlemagne, commence la construction de la structure actuelle sur les fondations de l’édifice précédent. En 988, un tremblement de terre cause d'importants dégâts, qui amène le patriarche Poppone à effectuer, en 1031, une requalification du complexe inspirée d'influences carolingienne et ottonienne. De style roman et de plan cruciforme, la basilique présente une longueur de 65 mètres sur une largeur de 30 mètres et une hauteur de 23 mètres. Un transept transept de 43 mètres et de 9,5 mètres de large traverse les trois vaisseaux divisés par deux rangées d'arcatures. Le vaste programme architectural de Poppone marque aussi le renouveau économique de la cité qui culmine avec la construction du grand palais patriarcal (aujourd'hui disparu) et surtout l'imposant campanile haut de plus de 70 mètres. Après un nouveau tremblement de terre, en1348, l'archevêque Marquardo di Randeck la restaure dans sa partie supérieure dans un style gothique. La dernière grande intervention remonte au XVesiècle, quand des artisans charpentiers vénitiens réalisèrent le grandiose plafond en bois que l'on peut encore observer aujourd'hui.  »


Commentaires sur le texte précédent : Ce n'est pas la première fois que nous rencontrons sur une même page de Wikipedia consacrée à un monument antérieur à l'an 1300 deux parties apparemment contradictoires. Ainsi pour le texte ci-dessus, dans la partie que nous avons appelée « Introduction » il est dit que « l'actuelle basilique est édifiée au XIIesiècle, et réaménagée au XIIIesiècle. » Alors que dans la partie « Présentation » on apprend que le patriarche Poppone a effectué, en 1031 (c'est-à-dire au XIesiècle), « une requalification du complexe... de style roman et de plan cruciforme. » La transformation suivante aurait eu lieu après 1348 (c'est-à-dire au XIVesiècle).

Par ailleurs, nous sommes plus que circonspects vis-à-vis d'affirmations telles que : « À la suite de l'approbation de la célébration publique du culte par l’Édit de Milan en 313, elle (la basilique) est fondée la même année » ou encore : « à l'évêque Cromazio d'Aquileia(388-407), on doit l'agrandissement de la salle sud ... avec la construction de l'actuelle façade ainsi que la construction de nouveaux bâtiments, incluant l'actuel baptistère. » Par expérience, nous savons que de nombreuses conclusions ont été tirées de textes douteux. Il ne s'agit pas pour nous de nier de telles affirmations dans une logique du  « tout ou rien », mais de leur associer un coefficient de crédibilité, coefficient susceptible d'évoluer notablement en fonction d'informations nouvelles qui nous seront apportées.


Remarquons tout d'abord sur l'image 2 le porche d'entrée de dimensions différentes de celles rencontrées habituellement. S'agirait-il des restes de l'ancienne nef ?

Passons à l'intérieur de l'édifice (images 3 et 4). La nef comporte trois vaisseaux. Ces trois vaisseaux sont charpentés. Les piliers porteurs du vaisseau central sont cylindriques (de type C0000 ). Ce sont des colonnes monolithes en marbre. Les chapiteaux sont de style corinthien. Colonnes et chapiteaux ne semblent pas dépareillés. Cela signifierait, selon nous, que cette nef a subi un remaniement complet à une date relativement récente. En effet, plus un édifice est ancien, plus il a subi de transformations pour des causes naturelles ou humaines. En admettant, avec les réserves que l'on sait, la date de 313 qui nous est proposée en début de texte, cette église serait vieille de plus de 17 siècles. En admettant à présent une réfection complète au début du XIIIesiècle, elle ne serait vieille que de 8 siècles. Et moins encore si on repousse cette réfection après 1348. La date dite « relativement récente » peut donc s'appliquer au XIIIeou au XIVesiècle.

Les arcs reliant les piliers sont doubles et brisés. Bien que les architectes romans aient connu les arcs brisés, on peut considérer que les arcs de cette basilique appartiennent à la période gothique. Cela apparaît surprenant. Car le plan, différent de celui d'une église gothique entièrement voûtée, reproduit le plan des basiliques paléochrétiennes du IVesiècle. D'où cela vient-il ? Volonté de perpétuer un plan ancien considéré comme l'idéal de perfection ? Ou refus d'adopter une architecture nouvelle peu adaptée au terrain ? On peut en effet se demander si ce type d'architecture ne convient pas mieux face aux tremblements de terre.

Remarquer sur l'image 10 les arcatures lombardes de troisième génération (période gothique).

Image 8 : Mosaïque de pavement. On repère divers entrelacs. En particulier des entrelacs en forme de croix, l'entrelacs le plus simple étant le « nœud de Salomon ». Ces figures à entrelacs encadrent diverses scènes : une femme tenant des pampres de vigne, un oiseau juché sur un rameau d'olivier. Quels sont les symboles sous-jacents à ces représentations ?

Image 9 : Mosaïque de pavement. Sur ce fragment, on repère une autre croix à entrelacs et des rameaux de lierre. La scène représente une femme ailée (un ange ?) tenant une couronne de laurier. Elle est encadrée par deux grandes jarres. Symbole ?

Image 11 : Mosaïque de pavement. Toujours des croix entrelacées. Dont des « nœuds de Salomon ». Celui qui est au centre de la composition est inscrit dans une svastika. Laquelle svastika est à son tour inscrite au centre d'une structure. À l'intérieur de chacune des branches de cette croix, est représentée une figure énigmatique. Une sorte de parasol dont le manche est une fleur de lys et l'intérieur échancré. On a une représentation un peu analogue dans certaines mosaïques de Ravenne : le dôme du parasol serait en fait le dôme d'un bâtiment.

Image 12 : Mosaïque de pavement à rinceaux de feuillages. Les feuillages semblent jaillir du réceptacle d'une fleur et s'épanouir en fleurs. Un taureau est caché dans la composition. Là encore, il est difficile d'admettre que ces mosaïques soient seulement des objets de décor.


Image 13 : Mosaïque de pavement. Mosaïque à animaux marins. On y voit une pieuvre, divers poissons ainsi que des oiseaux marins ou lacustres.

Image 14 : Mosaïque de pavement. Mosaïque à animaux marins. On retrouve une pieuvre et divers poissons. Mais l'élément le plus intéressant est le monstre marin situé au centre de la composition. C'est une sorte de dragon à corps de serpent. Il extrait le corps d'un homme d'un cercueil. Ce monstre pourrait symboliser la mort. L'eau est à la fois symbole de mort (le soleil meurt dans l'eau dans laquelle il se jette à l'Ouest le soir) et de résurrection (le soleil ressuscite hors de l'eau de laquelle il sort à l'Est le matin).

Image 15 : Mosaïque de pavement. Portrait de jeune fille. Une chrétienne ?

Images 5, 6, 7, 16 : L'église présente de très belles fresques. Celles-ci seraient datées du XIIesiècle. Nous n'avons que peu de connaissances sur la datation des fresques. Nous essayons seulement d'améliorer ces connaissances. Nous pensons cependant que pour celles-ci, la datation du XIIesiècle semble convenir. Ce n'est que vers le
XIIesiècle que l'on voit apparaître des images réalistes de vies de saints ou de vie pastorale de Jésus.

Image 5 : Vierge en Majesté portant l'Enfant Jésus.

Image 16 : Image classique des « Oiseaux au canthare ».


Datation envisagée pour la basilique patriarcale d'Aquilée, datation basée sur la seule nef à arcs brisés : an 1175 avec un écart de 75 ans.



Le baptistère de la basilique patriarcale d'Aquilée


Les images 17 et 18 montrent l'extérieur (image 17) et l'intérieur (image 18 ) du baptistère. On peut y voir une belle cuve baptismale.

Datation envisagée pour le baptistère de la basilique : an 600 avec un écart de 200 ans.