L'église San Pietro de Cedda 

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Nous n'avons pas visité cette église. Les images de cette page sont extraites de galeries d'Internet.

Dans le livre « Toscane romane » de la collection Zodiaque, I. Moretti et R. Stopani la décrivent ainsi (extraits) :

« Dans les listes des Rationes Decimarum de la fin du XIIIe siècle, l'église Saint-Pierre de Cedda est incluse dans la circonscription de Sainte-Agnès au diocèse de Sienne avec le titre de “collégiale”, élément qui suffit à justifier sa qualité architecturale, remarquable pour une église suffragante. [...]

On accède à l'église par le portail de la façade (image 7). Sur le linteau, est sculptée en faible relief une gamme variée de motifs décoratifs avec, au centre, une croix et divers symboles chrétiens (image 8). [...]

La partie peut-être la plus remarquable de l'édifice est sans aucun doute l'abside (image 4) avec une ornementation très riche. Le couronnement est constitué d'une série d'arceaux en saillie, soutenus alternativement par des colonnettes et des petits modillons en forme de têtes humaines et animales. Les arcs sont sculptés en bas-relief avec des grappes de raisin, palmes, rosaces et autres motifs qui reviennent dans les décorations d'édifices romans du Valdelsa. Au centre de l'abside, s'ouvre une fenêtre à double ébrasement avec archivolte très ornée et soutenue par deux colonnes (image 5). L'une d'elles présente un fût en spirale avec base et chapiteau finement travaillés, tandis que l'autre, peut-être refaite, est au contraire dépourvue de décor.

Les chapiteaux qui soutiennent l'arc transversal du sanctuaire sont d'un grand intérêt : ils représentent des enfants avec des grappes de raisin (images 11 et 12). La facture et le sujet des riches décorations des hauts tailloirs, des consoles, des corniches rappellent beaucoup les ornements de l'abside de l'église de Cellole. Mais l'église de Cedda, dans sa structure, rappelle surtout l'abbaye de Conèo, et, comme elle, possède cette ornementation si répandue dont les motifs s'inspirent ouvertement de l'art préroman. »


N'ayant pas visité cette église, nous ne pouvons pas répondre à certaines questions suscitées par les images. Ainsi le plan (image 1) montre qu'il existe un arc séparant la nef en deux. S'agit-il d'un arc triomphal séparant la nef du chœur ? Il nous semble un peu éloigné de ce dernier. De plus les images 2 et 3 font apparaître une différence de hauteur des fenêtres entre les parties Est et Ouest de la nef. Il y a eu probablement deux périodes de construction de cette nef.

Nous n'avons pas trouvé d'image détaillée du chevet (image 4). Il est décoré d'un feston d'arcatures. Nous pensons que ce sont de fausses arcatures lombardes, c'est-à-dire des structures formées de blocs de pierre sculptés en forme d'arc. Ce seraient des arcatures de seconde génération datables du XIIe siècle. De même, la fenêtre (image 5) reproduit un modèle typiquement roman.

La façade Ouest (image 6) est percée d'une porte (image 7) de conception préromane (la baie est protégée par un linteau de grande largeur surmonté par un arcs de décharges. La lunette ne contient pas de décoration sous forme de linteau sculpté ou fresque). Le linteau est sculpté d'une croix pattée. Il est encadré à gauche par un motif énigmatique surmonté d'une tête d'ange et à droite par trois médaillons circulaires (un oiseau encadré par deux fleurons en forme d'étoiles). Nous pensons que ce linteau est antérieur à l'an mille. Nous sommes cependant incapables de préciser la datation et les sources d'inspiration, n'ayant pas trouvé de modèle analogue.

L'image 11 fait apparaître une partie de corniche sculptée avec, à droite, un orant (ou un atlante ou un peu des deux), et, au-dessus du chapiteau, des fleurons typiquement préromans. On examine en détail le chapiteau sur l'image 12. Contrairement à ce qui est écrit ci-dessus, ce ne sont pas des enfants mais des adultes (peut-être des moines) qui surgissent du chapiteau, tenant des pampres lesquels portent, outre des grappes de raisin, un masque humain. Le thème semble imiter celui du « torse d'homme surgissant des feuillages », thème probablement préroman.



Essai de datation

Les auteurs du livre « Toscane romane » ne datent pas cette église mais en écrivant que, « l'église de Cedda ... possède cette ornementation si répandue dont les motifs s'inspirent ouvertement de l'art préroman », ils semblent privilégier une construction romane et donc postérieure à l'an mille. Nous pensons comme eux que certains des motifs présents dans cette église (le linteau, le chapiteau) sont de style préroman. Mais nous avons bien dit, « de style préroman », ce qui signifie, à la différence de l'expression, « inspirés de l'art préroman », qu'ils peuvent dater de la période préromane, une période antérieure à l'an mille.

Nous avouons notre perplexité vis-à-vis de cette église. D'une part, certains éléments militent en faveur d'une haute datation (IXe ou Xe siècle). D'autre part, des prises en considération telles que la nef unique et le chevet roman témoignent en faveur d'une datation un peu plus tardive.

Datation envisagée pour l'église San Pietro de Cedda : an 1050 avec un écart de 50 ans.