La cathédrale San Clemente de Velletri
Nous n'avons pas visité cette église.
Les images ci-dessous ont été recueillies sur Internet.
Cette cathédrale a fait l'objet d'une monographie succincte
écrite par Serena Romano dans le livre «
Rome et Latium romans » de la Collection Zodiaque.
Comme nous l'avons constaté au sujet des autres églises
étudiées par Mme Romano, cette historienne de l'art
privilégie la datation du XIIesiècle. Et c'est
ce qui se passe dans le cas présent. Cependant, son rapport
montre qu'elle constate l'existence de restes antérieurs : «
La cathédrale, dédiée à
Saint Clément, contient de vastes éléments de son passé
romain, qui, tant dans les structures que comme matériau,
furent en partie utilisés pour la construction de
l'église, survenue probablement au
Vesiècle. L'église romane présentait un
plan encore discernable aujourd'hui, car les
transformations subies, spécialement au cours des XVIe,
XVIIeet XVIIIesiècles, n'ont pas
supprimé les traits essentiels de l'édifice : une grande
basilique à trois nefs et une seule abside semi-circulaire
; les nefs étaient séparées par vingt- deux colonnes de
remploi. [...] Peu
étudiée, la crypte a une surface qui coïncide avec celle
du chœur et de l'église supérieure.
»
Les images ci-dessous ne font pas apparaître les « vastes
éléments de son passé romain » révélés par Mme
Romano. En fait, nous voyons surtout dans les
images 1, 3 et 4 un décor baroque. Mais on sait
qu'un décor baroque cache souvent des structures plus
anciennes. C'est probablement le cas ici puisque Mme Romano
en parle. On aimerait cependant savoir d'où Mme Romano tire
l'information, « les
nefs étaient séparées par vingt-deux colonnes de remploi.
[...] ». Nous ne voyons sur l'image
4 que 5 piliers rectangulaires côté Sud. Donc 10
piliers pour l'ensemble. Il est possible que deux colonnes
cylindriques soient cachées à l'intérieur d'un pilier à
section rectangulaire. Ce qui, en comptant des colonnes
situées aux extrémités, permettrait d'atteindre le total de
vingt-deux. Cependant, une telle disposition ne nous
satisfait pas, car nous ne voyons pas comment s'effectue,
d'un point de vue architectural, le lien entre les colonnes
et les arcs.
À cela s'ajoute un autre problème : Mme Romano nous apprend
que « la crypte a une
surface qui coïncide avec celle du chœur et de l'église
supérieure. ». Cela semble dire qu'il doit y avoir
coïncidence entre les plans de la crypte et de l'église
supérieure. Cela signifierait selon nous que la crypte a été
créée dans l'église ancienne en la séparant en deux par un
plancher horizontal. En conséquence, le sol de l'église
primitive devait être situé à trois mètres en dessous du
niveau actuel.
Ce qui ne « colle » pas avec les piliers actuels qui, dans
le cas où ils auraient appartenu à l'église primitive,
auraient été plus hauts de 3 mètres.
Nous pensons donc que ces piliers ne sont pas les piliers
primitifs, que ce ne sont pas des décors baroques recouvrant
des structures primitives. Ce seraient des créations
baroques, installées sur des fondations anciennes et
peut-être avec une copie stricte du plan de fondation.
Nous ne pouvons donner de datation de
l'église primitive, par contre nous pouvons proposer une
datation de la crypte qui aurait été construite à
l'intérieur de l'église primitive.
Datation envisagée
pour la crypte de la cathédrale San Clemente de Velletri :
an 1050 avec un écart de 150 ans.