La cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Georges de Bamberg 

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Nous n'avons pas visité cette cathédrale. Notre étude de cet édifice s'est inspirée de pages d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier abondamment consulté le site Internet http : //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette période, mais ce site, dont le nom se traduit en français par « Trésors romans », est beaucoup plus riche en monuments et nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous sont extraites de ce site Internet.

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cet édifice et écrite en français nous apprend ceci :

« Description

La cathédrale est de style roman tardif avec quatre tours. Elle fut fondée en 1004 par l'empereur Henri II, achevée en 1012 et consacrée le 6 mai 1012. Elle fut par la suite partiellement détruite par un incendie en 1081. La nouvelle cathédrale, construite par l’évêque Othon de Bamberg, fut consacrée en 1111, et reçut au cours du XIIIe siècle sa forme romane tardive actuelle.

La cathédrale mesure 94 m de long, 28 m de large, 26 m de haut, et les quatre tours atteignent chacune 81 m de haut.
[...] Un autre des trésors de la cathédrale est la statue équestre connue sous le nom du Cavalier de Bamberg (en allemand : Der Bamberger Reiter). Cette statue pourrait représenter le roi Étienne Ier de Hongrie et daterait de l'an 1200 environ. [...] »

La page du site Internet Wikipédia écrite en allemand, obtenue en français par un traducteur automatique, est plus documentée :

« La Première cathédrale (Cathédrale d'Henri)

La cathédrale ayant précédé l’actuelle cathédrale de Bamberg, la cathédrale d’Henri, a été construite en 1004 par l’empereur Henri II le saint, fondateur du diocèse de Bamberg. Elle a été construite sur une colline au-dessus des fondations de la chapelle et du cimetière de l’ancien Babenburg, qu’Henri avait hérité de son père, Henri le Querelleur. Elle n’avait pas d’orientation est-ouest exacte, et comme les futurs bâtiments étaient toujours basés sur ceux qui existaient déjà, l’orientation du nord-est au sud-ouest a été préservée pendant mille ans.

En 1007, Bamberg est devenu un diocèse, ce qui a considérablement amélioré le bâtiment de l’église. Le 6 mai 1012, jour de l’anniversaire d’Henri II, la cathédrale est consacrée en l’honneur de l’apôtre Pierre, de la Mère de Dieu, Marie, et de saint Georges en présence de 45 évêques et autres dignitaires. Ces patronages ont été préservés. La consécration de la cathédrale a été suivie par tous les archevêques du Saint-Empire romain germanique, à une exception près. Cela souligne l’importance du nouveau bâtiment, car aucune autre consécration de cathédrale du Moyen Âge n’a été suivie par autant d’évêques.

La cathédrale Saint-Henri était dans la tradition des grandes cathédrales du XIe siècle, mais était plutôt modeste par rapport à la cathédrale de Mayence (116 mètres) et à la cathédrale de Spire (134 mètres) avec une longueur de seulement 75 mètres. Au lieu de quatre tours, elle n’en avait que deux, flanquant le chœur est. La cathédrale était une basilique à colonnes à trois nefs avec un transept et un chœur principal. Tous les plafonds étaient plats et en bois. Sur le côté est, il y avait deux tours basses. L’extrémité était une abside semi-circulaire.

Au cours des enquêtes menées par l’Office bavarois pour la préservation des monuments en 2012, de nombreux vestiges des murs de la cathédrale Saint-Henri ont été découverts dans une pièce à l’étage supérieur de la chapelle Gertrude, entre le transept et le bas-côté sud, qui était inutilisée depuis longtemps. Dans les zones de toit, les joints décoratifs de la période de construction ont été conservés. En outre, les vestiges de la crypte ouest de la première cathédrale sont encore conservés, dans lesquels un lieu de sépulture épiscopal moderne a été créé.

Une idée de ce à quoi la cathédrale Saint-Henri aurait pu ressembler est donnée par l'église Saint-Jacques, consacrée 100 ans plus tard, juste au-dessus de la colline de la cathédrale. C’était aussi une basilique à trois nefs à colonnes et a été peu modifiée dans les périodes gothique et baroque.

La cathédrale à la fin du XIe siècle et au début du XIIe siècle

À Pâques 1080, les partisans du roi Henri IV se réunissent pour un synode dans la cathédrale de Bamberg. Lorsque le toit et les tours ont brûlé lors de la veillée pascale de l’année suivante, les disciples du pape Grégoire VII ont vu cela comme une punition de Dieu en raison de l’attitude du Synode dans la controverse des investitures (Henri IV était le roi qui est allé à Canossa en 1077).

Des parties aériennes de la cathédrale d’Henri, presque rien n’a subsisté aujourd’hui. En 1081, la cathédrale brûle, détruisant le précieux mobilier. Cependant, les dommages causés à la structure du bâtiment ont probablement été limités. Comme l’ont montré les fouilles archéologiques à l’intérieur de la cathédrale, aucun bâtiment complètement nouveau n’a été construit après l’incendie de 1081. Seules les parties endommagées de la cathédrale ont été réparées.
[...]

La deuxième cathédrale (traditionnellement appelée Eckbertdom)

Après un autre incendie majeur en 1185, un nouveau bâtiment a été prévu. On n’est pas tout à fait certain de la date de début des travaux. Cependant, on suppose maintenant que la construction a commencé plus tôt (vers 1190/1200) que ce qui est représenté dans la littérature plus ancienne. L’initiateur du nouveau bâtiment aurait donc été l’évêque Andechs-Meranier OTTON II. Cette deuxième cathédrale, plus grande, a été solennellement consacrée le 6 mai 1237, jour de l’anniversaire de l’empereur Henri II.

Le nouveau bâtiment était destiné à préserver le caractère sacré du lieu. C’est pourquoi il a été planifié au même endroit. Afin de pouvoir continuer à célébrer les services religieux, la démolition et les nouvelles constructions ont été coordonnées de telle sorte qu’il y avait toujours de la place pour des services solennels dans la cathédrale. La démolition a commencé à l’Est et le matériel de démolition qui en a résulté a été réinstallé. Depuis l’achèvement de la construction au XIIIe siècle, rien de significatif n’a changé dans l’architecture de la cathédrale. Le développement à l’intérieur était différent.

L’empereur Henri avait déjà été canonisé en 1146. L'évêque Timo a fait campagne pour que l’impératrice Kunigurde soit canonisée. Cette canonisation eut lieu le 29 mars 1200. 
[...]

Des années plus tard, lorsque les travaux de la cathédrale ont repris, le chapitre de la cathédrale a décidé de changer l’architecture. Ce changement de style vers le gothique primitif est probablement lié à l’évêque de Bamberg de l’époque, Eckbert von Andechs-Merania, et à ses relations internationales. Sa sœur Agnès-Marie (Agnès-Marie d’Andechs-Méranie; † 1201) avait épousé le roi de France Philippe II, appelé Philippe-Auguste. Cela peut expliquer pourquoi, vers l’année 1220, un atelier de construction était actif à Bamberg, qui connaissait bien le développement de l’art français à cette époque.

Les annuaires d’Erfurt rapportent pour l’année 1237 : “ Cette année-là, la veille des nones de mai, la cathédrale de Bamberg a été consacrée par les évêques suivants : Würzburger, Eichstätt, Naumburger, Merseburger. Le Pape avait accordé une grande indulgence pour cela. ”
  [...]

Après la fin de la guerre de Trente Ans, la cathédrale a été reconstruite dans le style baroque sous le prince-évêque Melchior Otto Voit de Salzbourg. [...] »


Commentaires de ces textes

Essayons d'organiser cet ensemble d'informations.

Selon le texte de Wikipédia écrit en tançais, nous avons une première cathédrale construite par Henri II entre 1004 et 1012, puis une deuxième cathédrale construite par Othon de Bamberg entre 1081 et 1111, et enfin au XIIIe siècle, une construction romane tardive, la forme actuelle.

Selon le texte de Wikipédia écrit en allemand et traduit en français, nous avons une première cathédrale construite par Henri II entre 1004 et 1012, pas de trace de construction entre 1081 et 1111, une deuxième cathédrale construite par l'évêque Andechs-Meranier OTTON II, entre 1190 et 1237,

En fait, on ne sait pas trop quelle est la bonne version. Car à cela on doit ajouter la phrase du texte : « Une idée de ce à quoi la cathédrale Saint-Henri aurait pu ressembler est donnée par l'église Saint-Jacques, consacrée 100 ans plus tard, ... ». Nous aurons ultérieurement l'occasion de parler de l'église Saint-Jacques. Mais d'ores et déjà, les images que nous avons de la nef de cette église nous la font envisager préromane. La cathédrale de Bamberg construite par Henri II serait donc antérieure de 100 ans à une église préromane ? Il y a là quelque chose qui « ne colle pas » !

Nous n'avons pas vu dans l'architecture de cet édifice d'élément qui puisse être antérieur à l'an 1100. Cependant, on peut identifier à partir de l'image 8 l'existence de deux périodes de travaux : à droite, côté chœur, un arc brisé semple et sans décor ; à gauche, côté nef, un autre arc brisé, mais lui décoré d'un tore.

Remarquer aussi l'existence d'une contre-abside.

Notre site étant consacré au premier millénaire, nous n'aurions pas dû étudier cette église. Cependant, comme d'autres édifices de transition entre l'art roman et l'art gothique que nous avons aussi étudiés, celui-ci peut servir à dater par comparaison des architectures des édifices d'abord romans, puis préromans.

Il existe une autre raison nous ayant conduits à citer cette cathédrale. Elle tient dans la phrase :  « Le 6 mai 1012, jour de l’anniversaire d’Henri II, la cathédrale est consacrée en l’honneur de l’apôtre Pierre, de la Mère de Dieu, Marie, et de saint Georges en présence de 45 évêques et autres dignitaires. ». L'auteur insiste sur l'importance donnée à cet acte : 45 évêques présents à la cérémonie de consécration. Mais est-ce bien de la consécration d'une église qu'il s'agit ? Il faudrait retrouver le texte exact.

Mais on note un détail important : l'association entre la Sainte Vierge, Saint Pierre et Saint Georges. Ces trois personnages sont représentés sur le tympan de l'image 9. Bien que datable des alentours de l'an 1200, cette sculpture pourrait symboliser quelque chose de nettement plus ancien : la consécration de 1012 certes, mais peut-être aussi avant cette date.

Examinons tout d'abord la statue de la Vierge. Il y a deux personnages : la Vierge et l'Enfant. Sauf que l'Enfant semble porter une fameuse barbe. Et que, à l'inverse d'autres statues de la Vierge à l'Enfant, ceux-ci ne portent pas de couronne.

Nous avons émis les hypothèses suivantes, hypothèses au moins en partie corroborées par des observations statistiques. Les premières communautés chrétiennes nettement plus petites que nos actuels diocèses étaient dirigées par des évêques, élus ou cooptés, mais indépendants de l'évêque de Rome. Au cours du temps, par regroupement ou disparition d'évêchés, il y a eu agrandissement des diocèses. Au moins la plupart des cathédrales, et peut-être même toutes, étaient dédiées à Notre-Dame de l'Assomption. La raison en est simple : les apôtres et leurs successeurs ont été envoyés en mission lors de l'Assomption de la Vierge Marie.

Nous pensons aussi que les statues de « Vierge à l'Enfant » symboliseraient ce « passage de témoin ». Les premières statues représenteraient, non la Vierge et l'Enfant, mais la Vierge présentant l'évêque. Un évêque petit de taille pour montrer la différence d'importance.

Au fur et à mesure, il est apparu en Occident que la désignation des évêques devait être indépendante du pouvoir politique. Il y a eu donc progressivement un transfert d'autorité à l'évêque de Rome. Celui-ci s'est déclaré successeur de Saint Pierre. Nous pensons qu'aux alentours de l'an mille, il devait y avoir en Allemagne trois catégories d'évêques. Ceux qui voulaient garder leur indépendance et qui se référaient à la Vierge de l'Assomption ; ceux qui étaient inféodés à l'évêque de Rome et se référaient à Saint Pierre ; ceux qui voulaient dépendre de l'empire byzantin et se référaient à Saint Georges.

Il fallait une grande célébration pour réunir tout ce monde-là : 45 évêques ! Mais pas question que l'un d'entre eux soit couronné !


Datation envisagée pour la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Georges de Bamberg, dans son état actuel : an 1200 avec un écart de 50 ans.