Autres églises de Galice susceptibles de dater du Premier Millénaire (2/2) 

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Nous poursuivons ici notre étude sur certaines églises de Galice susceptibles de dater du Premier Millénaire.


Pontedeume : Chapelle San Miguel de Breamo

Selon la page (écrite en galicien) du site Internet Wikipedia, le plus ancien témoignage de l’existence d’un monastère à cet emplacement, date de l’an 995. Une inscription sur la façade occidentale fournit, quant à elle, la date de 1187 pour le commencement des travaux.

Nous rappelons notre extrême prudence vis-à-vis des datations par les textes ou les inscriptions dédicatoires. Ainsi, la date de 995 signale l’existence d’un monastère. Et donc d’un ou plusieurs édifices. La connaissance de cet état de fait devrait entraîner une série de questions du genre : « Que sont devenus les bâtiments de ce monastère ? » . Or, dans la plupart des cas, de telles questions ne sont pas évoquées. On se contente de la date de 1187 qui permet d’affirmer que tout l’édifice est postérieur à cette date. Ce qui peut se révéler faux. Car la date de 1187 peut être la date de début des travaux … de la façade occidentale, le reste de l’église ayant pu avoir été construit bien avant. Ce qui semble d’ailleurs naturel : on commence à construire l’église par le chevet et on termine par la façade Ouest.

Avec ses puissants contreforts (image 1), cette église nous fait penser à des églises asturiennes (San Miguel de Lillo) datées du IXesiècle. Quant au linteau-portail de l'image 4 , il semble aussi préroman.

Le plan en forme de croix, avec une nef unique et un transept débordant sur lequel sont greffées deux absidioles est typiquement roman (XIe-XIIesiècle). Cependant, il faudrait une visite beaucoup plus approfondie de cet édifice, et en particulier, de l’intérieur. Il se peut en effet que primitivement, la nef ait été à trois vaisseaux prolongés par trois absides. Dans ce cas, la datation serait antérieure au XIIesiècle. Actuellement la datation envisagée est l’an 1100 avec un écart estimé de 100 ans.




Junquera de Ambia : Collégiale de Santa María

Peu de choses à dire sur cette église dont nous ne disposons que d’une photographie (image 6 ci-dessus). Si le vaisseau central de la nef, charpenté sur des doubleaux brisés, pourrait dater de la fin du XIIesiècle, le chœur doté d’un arc triomphal plein cintre pourrait être antérieur. Il faudrait cependant disposer de plus d’images pour une meilleure connaissance de l’édifice.




San Pedro de Dozón


En ce qui concerne l’église San Pedro de Dozón, l’aspect extérieur (image 7) apparaît comme étant roman. Le contraste est très net avec l’intérieur très sombre faisant envisager une période préromane (image 9). La même dualité se retrouve dans une arcade aveugle décorant le chevet (image 8). Si le pourtour apparaît roman, le tympan semi-circulaire formé d’une croix pattée dont les racines recourbent en forme de cercle autour de la croix, apparait préroman (VIIeou VIIIesiècle).




San Juan de Villanueva

Nous n’avons qu’une image de l’église San Juan de Vilanueva (image 10 ci-dessus). C’est une église à nef unique terminée par une abside semi-circulaire. Cette abside est décorée d’arcatures lombardes évoluées (deuxième âge des arcatures lombardes; estimation de datation : XIIesiècle). Cependant, la présence d’arcatures lombardes ne constitue pas un critère suffisant de datation. Ces arcatures peuvent avoir été construites postérieurement à la construction initiale pour faciliter le voûtement en cul-de-four de l’abside.



San Esteban de Ribas de Miño

Bien que la grande rosace de la façade occidentale (image 13) soit gothique, cette église apparaît romane dans sa plus grande partie. Les murs extérieurs sont renforcés par de grandes arcades (images 11 et 12) selon une technique que l’on retrouve en Aveyron/Occitanie/France (par exemple à Notre-Dame de Castelnau-Pégayrolles).

A l’intérieur (images 14 et 15), la charpente de la nef est portée par des arcs doubleaux brisés. L’avant-chœur est voûté en croisée d’ogives. Tout cela est caractéristique de constructions de la fin XIIe- début du XIIIesiècle. Cependant, ces constructions tardives ont pu être établies sur des murs plus anciens. Mais seule une visite approfondie peut permettre de vérifier cette hypothèse.

Datation envisagée : an 1100 avec un écart estimé de 100 ans.