L'église Sainte-Marie de Dortmund
Nous n'avons pas visité cette église.
Notre étude de cet édifice s'est inspirée de pages
d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries
d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier
abondamment consulté le site Internet http
: //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli
les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site
traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons
conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette
période, mais ce site, dont le nom se traduit en français
par « Trésors
romans », est beaucoup plus riche en monuments et
nous en conseillons la lecture.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« Histoire
Les historiens soupçonnent que les visites de l’empereur
Frédéric Barberousse et de son successeur et fils Henri VI
au palais impérial de Dortmund ont conduit à la
construction de l’église Sainte-Marie. Frédéric
Barberousse (1152-1190) visita Dortmund à deux reprises.
Vraisemblablement, à l’occasion d’une visite en 1152, il
donna à la ville le nom officiel de Tremonia. Toujours
sous son fils Henri VI (roi de 1169 à 1197), l’importance
du palais royal et des domaines impériaux à Dortmund s’est
développée.
On sait peu de choses sur la fondation de l’église.
Cependant, on peut supposer qu’elle a été construite après
l’église Saint Renaud au XIIe siècle et qu’il
peut y avoir eu un bâtiment prédécesseur. L’église a été
mentionnée pour la première fois dans un document en 1267.
Dans les premières mentions documentaires et dans les
chroniques, le bâtiment est appelé Capella Regis
jusqu’au XIVe siècle, ce qui souligne le lien
spécial avec le palais royal.
La structure de l’église a été construite au XIIe
siècle comme une basilique romane tardive, à trois nefs
avec une paire de tours jumelles à l’ouest. Le chantier de
construction de l’église Sainte-Marie serait originaire de
Rhénanie. Elle aurait été construite d’après l’église
Sainte-Marie de Saint Ludgeri à Münster. Le concept
architectural de l’église en tant que basilique sans
transept, avec la paire de tours ne trouve pas
d’équivalent en Westphalie. Des concepts de construction
comparables peuvent être trouvés dans les fondations de
l’église impériale de Goslar et dans les cathédrales
impériales de Spire et Königslutter. Sur la base de ces
indications, Norbert Reimann conclut que : “... le
bâtiment actuel de l’église Sainte-Marie ou de la chapelle
Sainte-Marie a été construit à l’époque des Hohenstaufen
par le roi - seul Frédéric Barberousse peut être considéré
ici - afin de l’utiliser comme chapelle palatine. ”
(NORBERT REIMANN : Le devenir de la ville,
p. 55.). [...] »
Commentaires de ce texte
On retrouve les explications habituelles. En l'absence de
documents, l'église est systématiquement datée du XIIe
siècle. Il est cependant mentionné « qu’il
peut y avoir eu un bâtiment prédécesseur. ».
Certains indices nous conduisent cependant à supposer que,
si ce n'est l'église, du moins son emplacement, sont
antérieurs au XIIe sicle. Il y a d'abord
l'existence de deux églises très voisines dont l'une est
dédiée à la Vierge Marie. Cela fait penser à un groupe
épiscopal. Au cours du premier millénaire se sont développés
des groupes épiscopaux. À l'intérieur d'un enclos, plusieurs
églises étaient construites. L'une d'entre elles était la
cathédrale en général dédiée à Notre Dame de l’Assomption.
Il y avait aussi le baptistère et une ou plusieurs autres
églises. Par ailleurs, la présence dans cette église d'une
statue de Vierge à l'Enfant (image
9) fait aussi envisager que cette église a pu être
une cathédrale avant l'an mille.
L'auteur du texte nous dit ceci : « Le
concept architectural de l’église en tant que basilique
sans transept, avec la paire de tours ne trouve pas
d’équivalent en Westphalie. Des concepts de construction
comparables peuvent être trouvés dans les fondations de
l’église impériale de Goslar et dans les cathédrales
impériales de Spire et Königslutter. ». Nous
pensons qu'il commet une erreur que nous rencontrons
fréquemment. Pour lui, toute l'église a été construite d'un
seul jet. En fait, il a bien vu qu'il y avait deux parties,
la nef et le chœur, construites en des périodes différentes.
Mais il n'envisage pas que la nef a pu avoir été construite
en plusieurs temps. Son raisonnement se rattache à l'idée
suivante : l'architecte qui a conçu le projetaà imaginé
l'église telle qu'elle est actuellement, une basilique à
trois vaisseaux voûtés d'arêtes ou en coupoles, sans
transept, mais avec une paire de tours. Et il pense que
l'architecte avait prévu une construction sur plusieurs
siècles, alors que logiquement, lorsqu'on conçoit un projet,
on aime le voir terminé.
Mais si on envisage que la nef a été construite en plusieurs
temps, alors les difficultés se résolvent aussitôt.
Ainsi le transept et les tours pouvaient ne pas être
inscrits dans le projet primitif. Ultérieurement, on a
décidé d'ajouter des corps de bâtiments. On pouvait ajouter
soit un transept, soit des tours. On a choisi les tours.
Essai de datation
Actuellement, la nef a un système mixte de piliers. Il y a
alternance de piliers de type R1010
et de piliers de type R1112.
En effet, vus côté du vaisseau central, des pilastres et des
colonnes demi-cylindriques sont adossés tous les deux
piliers (images 6, 7, 8).
Nous pensons que cette alternance a été créée
artificiellement. À l’origine, le vaisseau central, et
probablement aussi les collatéraux, n’étant pas voûtés. Les
piliers étaient tous semblables, de type
R1010. Les arcs reliant les piliers étaient
doubles.
Mais cette église nous révèle quelque chose de nouveau.
Examinons un des piliers de type R1010.
Ce pilier est flanqué sur les côtés Est et Ouest, de paires
de colonnes cylindriques, portant des chapiteaux qui, à leur
tour, portent l'arc inférieur. Ce système surprend car, dans
l'art roman, on n'a pas deux colonnes cylindriques mais une
colonne demi-cylindrique. En fait nous avons rencontré cela
auparavant. Mais c'était bien loin de Dortmund, à Nant dans
l'Aveyron ou à San Pere de Rodes en Catalogne. Et nous
avions estimé que ces églises étaient de peu antérieures à
l'an mille.
Datation
envisagée pour l'église Sainte-Marie de Dortmund :
an 950 avec un écart de 100 ans.