Le baptistère et l’église Notre-Dame de Portbail
Le baptistère de Portbail
Ce baptistère a été découvert lors de fouilles. Le bâtiment
de forme hexagonale contient une piscine baptismale, elle
aussi de forme hexagonale. Cette piscine baptismale servait
pour des baptêmes à immersion. La pratique du baptême à
immersion a perduré en Europe Occidentale jusqu’aux
alentours du VIIIesiècle. Il a alors été remplacé
par le baptême par infusion. La piscine baptismale dans
laquelle le néophyte déscendait a été remplacée par la cuve
baptismale. On est donc certains que cette piscine
baptismale et le bâtiment qui l’entourait sont antérieurs au
VIIIesiècle.
Nous estimons que les romains avaient installé en de
nombreux endroits de la côte Atlantique des ports permettant
une colonisation des territoires. Le village de Portbail,
situé sur la côte du Cotentin, pourrait être un de ces
anciens ports romains qui aurait hébergé une petite colonie
chrétienne.
Datation estimée :
An 500 avec un écart de plus de 100 ans.
L’église Notre-Dame de
Portbail
S’il existe un baptistère, il devait aussi exister au moins
une église pour accueillir la communauté paroissiale. Et
pourquoi pas une cathédrale ? On sait en effet que les
baptistères dépendaient des cathédrales. Durant les premiers
siècles de notre ère, le statut des évêques était différent
de ce qu’il est actuellement. L’évêque était le chef de la
communauté paroissiale, rôle qui est actuellement dévolu au
curé. Et encore ! on sait bien qu’actuellement un seul curé
peut avoir plusieurs paroisses ! L’église dans laquelle
l’évêque avait son siège, encore appelée cathèdre, a été
nommée cathédrale. Dans un très grand nombre de cas, cette
cathédrale a été dédiée à la Vierge Marie. Les baptistères
sont en règle générale situés dans un groupe cathédral
contenant, outre la cathédrale et le baptistère, plusieurs
autres églises ou bâtiments. Mais bien sûr, tous ces
édifices pouvaient être de dimensions modestes, dépendant de
la dimension de la communauté. Il est donc possible qu’il y
ait eu à Portbail, à côté du baptistère souvent dédié à
Saint Jean Baptiste, une cathédrale dédiée à la Vierge
Marie. On peut donc imaginer qu'à l’emplacement de l’église
Notre-Dame, il y ait eu la cathédrale primitive de la
communauté.
Cependant, rien de cette ancienneté
n’apparaît dans l’église actuelle, manifestement plus
récente que le baptistère. S’il existait une église antique
à cet emplacement, on ne pourrait la retrouver que par des
fouilles.
Les arcs, à double rouleau, n’on pu, selon nous, être
inventés qu’à une date tardive du premier millénaire.
Les chapiteaux peuvent fournir des éléments parcellaires de
datation. Les entrelacs réguliers de l'image
13 correspondent à une datation aux alentours du XIe
siècle (an 1025 avec un écart de 75 ans). Nous ne
connaissons pas d’image semblable à celle des deux
quadrupèdes des images 14
et 15.
Les chapiteaux de l'image
16 mettent en scène, pour celui de gauche, deux
quadrupèdes (des moutons ? des lions ?) dressés sur leur
séant face à ce qui semble être des coqs. Entre les deux
quadrupèdes, une tête humaine. Sur celui de droite, un orant
aux bras levés tenant un livre.
Les chapiteaux de l'image
17 sont plus difficiles à interpréter (entrelacs
?).
Il nous faut être conscients que tous ces chapiteaux ont
très probablement un sens caché que, par manque de
connaissances, nous ne pouvons pas interpréter ou décrire.
Datation estimée de
Sainte-Marie de Portbail : an 1025 avec un écart de
75 ans.