L'église San Donato d’Umbriatico
Nous n'avons pas visité cette église.
Les images de cette page sont extraites d'Internet. Nous
tenons à vous prévenir, ami lecteur, qu'au vu du peu
d'images dont nous disposons, et du fait que nous n'avons
pas visité cette église, les conclusions que nous essayons
de tirer de l'observation de ces images sont entachées
d'incertitude. Cela étant, nous espérons que, grâce à
l'accumulation d'indices, nous arriverons à mieux la
connaître et avec elle, l'ensemble des églises de cette
région.
Remarquons tout d 'abord que les vues extérieures de
l'église (façade Sud et chevet pour l'image
1, façade Sud pour l'image
2) ne présentent aucun caractère d'ancienneté.
Rien ne fait apparaître qu'on est en présence d'une église.
On croirait plutôt qu'il s'agit d'un immeuble du XVIIIeou
XIXesiècle.
Le plan de l'image 3,
extrait du livre « Calabre
Basilicate Romanes », contribue à changer
radicalement de point de vue. Presque parfaitement
symétrique par rapport à l'axe Ouest-Est, il nous fait
découvrir une église ayant peu évolué depuis sa première
construction, que nous datons d'emblée d'avant l'an mille.
Sa nef est à trois vaisseaux. Ceux-ci sont probablement
charpentés (s'il existait des voûtes, on devrait voir leur
naissance sur l'image 4).
Les piliers porteurs du vaisseau central sont à section
rectangulaire de type
R0000. Il nous est difficile de voir si les arcs
reliant ces piliers sont en plein cintre ou brisés.
Cependant, ces arcs ont pu être posés ultérieurement à la
construction initiale. Ils reposent sur les piliers sans
l'intermédiaire d'impostes. Le modèle de référence est
l'église d'Ambon dans le Morbihan, estimée antérieure à l'an
800.
Un autre signe d'ancienneté réside dans
l'existence d'un transept non débordant. Nous pensons que,
d'une façon générale, les transepts ont été inventés au
cours du Premier Millénaire par suite d'un changement
d'affectation d'une ou deux travées proches du chœur. Dans
le cas présent, il s'agirait de deux travées. Mais il
faudrait faire des mesures précises pour confirmer (ou
infirmer) cette idée.
Encore un autre signe d'ancienneté ! Un chevet à une abside
semi-circulaire partiellement insérée dans le corps de
l'église. Nous pensons que des églises, parfois même très
grandes, ont été construites au cours des premiers siècles
de notre ère. Afin d'éviter l'accusation de prosélytisme ces
églises dont tout le monde connaissait l'existence, elles ne
devaient pas présenter de signes distinctifs chrétiens. Les
absides à plan semi-circulaire devaient être cachées,
insérées dans les constructions. Au cours des siècles, le
christianisme s'est imposé et les absides ont pu être
révélées à tous. L'étape suivante est celle des chevets à
trois absides en prolongement des vaisseaux.
Le plan de l'image 5 est
celui de la crypte. On remarque que les deux plans des images 3 et 5 sont
superposables.
La plupart des historiens de l'art considèrent que les
cryptes ont précédé les églises supérieures. Et ce, suivant
une formule consacrée : « l'église
est du douzième siècle, la crypte est du onzième siècle »
.
Nous ne sommes pas d'accord avec cette opinion. Nous
estimons que dans la plupart des cas, les cryptes sont
postérieures aux nefs. Ou plus exactement, elles ont été
érigées à l'intérieur d'une nef construite plusieurs siècles
auparavant. Tout comme, à l'heure actuelle, on installe une
mezzanine à l'intérieur d'une pièce de grande hauteur, les
bâtisseurs du Moyen-Âge ont voulu séparer en deux parties
une nef de grande hauteur. Au niveau inférieur, ils ont
aménagé une chapelle pour accueillir les reliques des
saints. Quant au niveau supérieur, il était destiné aux
célébrations.
Dans le cas présent, notre hypothèse devient plausible. Car
si, comme nous le pensons, la nef est antérieure à l'an
mille, les piliers de la crypte ont quant à eux été
installés en période gothique (XIVesiècle : images 7 et 8).
La fresque de l'image 9,
probablement préromane, est difficile à dater et
interpréter.
Datation
envisagée pour l'église San Donato d’Umbriatico :
an 650 avec un écart de 200 ans.