L'église Saint-Martin de Petit-Niort
Petite introduction à l'étude de ce monument de Saintonge
Cher ami lecteur attaché au patrimoine de la Saintonge, ce
petit préambule s'adresse à vous. Notre site Internet a été
créé dans le but d'identifier et de dater des édifices
principalement antérieurs à l'an mille. Lire
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L'église Saint-Martin de
Petit-Niort
Nous avons effectué une courte visite de ce monument, la
plupart des images de cette page sont issues de cette visite.
La page du site Internet Wikipedia consacrée à cet édifice
nous apprend ceci (extraits) : « [...] La
crypte, assez fruste, voûtée en berceau, est également
typique de ce type d'architecture. Une charte de cette
époque permet de savoir que l'église est alors une
dépendance de l'abbaye de Savigny, en Normandie.
Partiellement reconstruite entre les XIe et XIIe
siècles, qui voient fleurir une forme particulière d'art
roman appelé “roman saintongeais”, elle est notamment
dotée d'une façade avec portail unique à cinq voussures et
à cordon double, surmonté d'une série d''arcatures et de
modillons.
Des modifications importantes sont apportées à l'édifice
au XVe siècle, soit qu'il ait été victime de
dégâts pendant la guerre de cent ans (la région de
Mirambeau, aux portes de la Guyenne, ayant été le théâtre
d'âpres combats), soit que l'usure du temps ait imprimé
trop fortement sa marque. Le chœur est modifié, et un
collatéral dit “de la Vierge” est édifié au sud : il
présente des baies au remplage compliqué, avec soufflets
et mouchettes, caractéristique du gothique flamboyant.
L'intérieur est divisé en trois vaisseaux par de grosses
piles carrées. Seuls le chœur et la chapelle sud sont
voûtés, le reste étant couvert d'une charpente apparente,
de facture assez grossière. Elle est réduite à la fonction
de grange à fourrage à la Révolution mais recouvre sa
fonction en 1815. »
On déduit de la vue par satellite (image 1) un plan
d'édifice apparemment clair, même si on dénote quelques
irrégularités, comme le clocher décentré : nef unique
orientée Ouest-Est prolongée par un chevet quadrangulaire.
Mais dès l'image 2, on réalise que ce
n'est pas du tout cela. La façade occidentale est occupée
sur les 2/3 de sa largeur par un beau décor de façade
romane, le dernier tiers étant dépourvu de toute
ornementation. Cette partie constitue une sorte de verrue
ajoutée à la nef (image 3),
l'ensemble étant recouvert d'un toit unique à deux pentes.
On fait le tour de l'édifice en commençant par la façade
Nord (image 4) sur
laquelle est percée une fenêtre contenant une belle claustra
(image 5). L'image 6 révèle une
partie du chevet vu en direction du Sud-Ouest. On constate
la présence de fenêtres supérieures à lancettes gothiques
sur la façade Nord de ce chevet.
La façade Est du chevet (image
7) complique un peu plus la donne. Car ce n'est
plus un partage (2/3, 1/3) auquel on assiste mais (1/2, 1/2)
: à gauche, côté Sud, une grande fenêtre gothique, et à
droite, côté Nord, des arcades romanes non pourvues de
fenêtres supérieures. Et cela devient plus compliqué encore
lorsque l'image 8 de
cette partie révèle une structure à deux niveaux, la partie
inférieure étant percée de fenêtres en plein cintre.
En pénétrant dans l'église (images
9, 12, 13), on réalise que la nef que l'on croyait
unique est en fait triple. Cependant, ce n'est pas là le
plan typique que nous avons l'habitude de rencontrer. Les
nefs à trois vaisseaux sont en général symétriques : les
collatéraux sont de même largeur. Ce n'est pas le cas ici :
le collatéral Nord (image
10) est plus étroit que le collatéral Sud (image
11). De plus on observe sur l'image
13 qu'il y a 3 piliers de séparation côté Nord et
seulement 2 côté Sud. Nous estimons que ce sont seulement
ceux situés côté Nord et le collatéral Nord qui subsistent
de la nef primitive. On voit d'ailleurs sur l'image
14 la fenêtre à claustra de l'image
5.
On termine cette exploration par une vue de la crypte (image 15). Elle a été
entièrement recouverte de fresques au XIXe
siècle.. La voûte en plein cintre est-elle d'origine? Il
nous est difficile de le savoir. Seule une visite de l'étage
supérieur pourrait fournir une éventuelle réponse. Les deux
fenêtres que l'on voit sont celles visibles à l'extérieur
dans la partie inférieure de l'image
8. Ce sont des fenêtres à double ébrasement que
nous datons des environs de l'an mille.
L'architecture de cet édifice apparaît
complexe. Il nous manque un plan précis. Plus précis en tout
cas que la vue par satellite. Nous développons l'idée selon
laquelle le concepteur de l'édifice d'origine a voulu
édifier un édifice parfaitement symétrique par rapport à
l'axe Est-Ouest. Selon nous, cet axe devait passer par le
milieu de la porte principale (image
2) et le milieu des deux fenêtres de la crypte (images 8 et 15). Mais
de cela, nous ne sommes pas certains et une vérification
serait nécessaire. Nous pensons que la première église
devait être dotée d'une nef à trois vaisseaux dont seuls
subsisteraient les piliers Nord et peut-être le mur
extérieur Nord. Cette église devait être prolongée par un
chevet carré. Ce serait sans doute la partie romane du
chevet actuel. Mais il aurait été profondément modifié (murs
renforcés) afin d'être rehaussé. Dans ces conditionse ce
chevet fait immédiatement penser à d'autres vus dans le Gers
à Saramon, Peyrusse-Grande, Bastanous (pour les deux
fenêtres de fond d'abside).
Datation envisagée pour la nef de l'église
Saint-Martin de Petit-Niort : an 750 avec un écart de 150
ans.