Divers édifices de l’Isère susceptibles de dater du Ier millénaire (page 4/4) 

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La présente page contient les paragraphes suivants : l’église Saint-André-le-Haut de Vienne, l‘église Saint-Jean-Baptiste de Vif, l’église Sainte-Marie du Genevrey de Vif, l’église Notre-Dame de Vizille, l’église Saint-Didier de Voreppe.




L’église Saint-André-le-Haut de Vienne

Nous ne connaissions pas l’église Saint-André-le-Haut avant de faire notre recherche sur Internet. Pourtant, il apparaissait logique que s’il existait une église
Saint-André-le-Bas, il devait aussi exister une église Saint-André-le-Haut. D’après le plan de l'image 5, cette église, entourée semble-t-il d'un cercle rouge, était installée à proximité de l’amphithéâtre.

Cette église est-elle d’origine romaine ? Il nous est difficile de le savoir. Les images 1, de l’extérieur, et 3 et 4, de l’intérieur, font apparaître un grand nombre de transformations. Tout au plus peut-on observer des colonnes adossées aux murs latéraux ayant permis un voûtement au XVesiècle.

Le bas-relief de l'image 6 aurait été trouvé sur place. Bien que de facture malhabile, il ne semble pas remonter à une période d’une grande ancienneté. On le devine à la présence d’arcs soigneusement appareillés et de chapiteaux différents des chapiteaux corinthiens.

Les scènes sont énigmatiques. On peut observer la présence d’un sanglier qui pourrait représenter un dieu gaulois. Nous estimons que ce bas-relief date de l’an 600 avec un écart de 200 ans.

La datation envisagée pour l’église Saint-André-le-Haut de Vienne est plus encore délicate : an 650 avec un écart de plus de 250 ans.





L’église Saint-Jean-Baptiste de Vif

Nous n’avons pas non plus visité cette église que nous ne connaissons que par quelques images. D’après son plan (image 8), seules l’abside principale et l’absidiole Nord seraient anciennes. Cependant, le même plan provoque nos interrogations. Il nous faut en effet constater qu’il existe une continuité architecturale entre les deux absides et la nef. Nous ne disposons pas d’image de la nef, mais il est possible qu’elle ait été identifiée à tort comme étant du XVIIesiècle. Il faut savoir que de nombreuses églises ont été endommagées pendant ou après les guerres de religion qui se sont déroulées durant la deuxième moitié du XVIesiècle. Leur rétablissement a été lent et les restaurations ont été faites dans le goût du jour. Parfois, il a pu y avoir reconstruction totale de l’édifice. Mais le plus souvent, les structures anciennes ont été conservées et les réparations ont concerné les couvertures (voûtes et toitures) ou la pose d’enduits ou de fresques sur les murs.

Quant aux deux absides, leur forme les fait comparer à celles de Saint-Pierre de Moirans, église étudiée dans une des pages précédentes.

Datation envisagée pour l’église Saint-Jean-Baptiste de Vif par comparaison avec l’église précédente : an 600 avec un écart de plus de 150 ans (sous réserve d’une vérification de la nef).





L’église Sainte-Marie du Genevrey de Vif

Nous n’avons pas eu l’occasion de visiter cette église. Cependant, les images extraites d’Internet nous permettent de dire que sa nef est formée de trois vaisseaux et que le vaisseau central est porté par des piliers de type R0000 à impostes à chanfrein orienté dans toutes les directions (images 12 et 13) . Nous en déduisons que cette église présente des caractéristiques analogues à celles de Saint-Aphrodise ou de la Madeleine de Béziers. Primitivement, elle devait être charpentée. Elle aurait été voûtée ultérieurement. Lors de ce voûtement, la toiture du vaisseau central aurait été abaissée jusqu’au niveau de la toiture des collatéraux. Cette transformation aurait entraîné, d’une part l’occultation des fenêtres supérieures, et d’autre part la couverture de l’ensemble de l’édifice par un toit à deux pentes.

Datation envisagée pour l’église Sainte-Marie du Genevrey de Vif : an 600 avec un écart de 150 ans.





L’église Notre-Dame de Vizille

Nous n’avons pas d’image de l’intérieur de cet édifice qui nous apparaît très énigmatique.

La nef (image 17) semble nettement plus étroite que la façade Ouest (image 16). Celle-ci pourrait être un reste de façade d’une église à nef à trois vaisseaux.

Il ne faut pas trop se fier au tympan (image 18). Il a pu être installé sur une façade préexistante. Il date, selon nous, du XIIesiècle.

Datation envisagée pour l’église Notre-Dame de Vizille : an 1100 avec un écart de plus de 100 ans.





L’église Saint-Didier de Voreppe

Nous n’avons que peu de choses à dire sur cette église que nous n’avons pas eu l’occasion de visiter. Son clocher de croisée de transept (image 23) nous semble exceptionnel et mériterait une étude spécifique. Nous avons recueilli deux plans de cet édifice. Le premier (image 21) extrait d’Internet reproduirait l’édifice actuel sans indication des parties anciennes. Le second (image 24), extrait de l’ouvrage « Dauphiné Roman » de la collection Zodiaque, reproduirait l’édifice primitif avant adjonction de pièces aux deux absidioles. Nous sommes cependant très réservés au sujet de ces deux plans qui nous semblent contradictoires. Celui de l'image 21 indique que le clocher doit se trouver au-dessus d’une pièce située au Nord de l’abside principale. Alors que celui de l'image 24 place le clocher à la croisée du transept. C’est ce dernier plan qui nous semble le plus conforme à la réalité. Nous ne tiendrons pas compte du précédent.

Lorsqu’on étudie ce plan (image 24), on s’aperçoit que la largeur du transept est sensiblement la même que celle de chacune des travées. D’où l’idée que l’église primitive était dépourvue de transept. Le transept aurait été créé artificiellement en utilisant une travée et en renforçant ses piliers de façon à supporter le clocher.

Le plan nous apprend que la nef est probablement voûtée (en plein cintre ? sur doubleaux en plein cintre ?). Les arcs reliant ces piliers seraient (si l’on en croit ce plan) à simple rouleau. Les piliers sont de type R0101. Compte tenu de l’expérience acquise par l’examen d’autres nefs d’églises, nous envisageons le scénario suivant : la première nef construite est charpentée. Ses piliers sont de type R0000. Plus tard, on décide de la voûter. Pour cela, on adosse aux piliers préexistants des colonnes demi-cylindriques destinées à supporter les doubleaux soutenant la voûte.

En conséquence, nous proposons la datation suivante pour l’église Saint-Didier de Voreppe : an 700 avec un écart de 200 ans.