Les palais de Palerme : la Zisa, la Cuba, la Cubula, l'Uscibene
Nous n'avons pas visité ces quatre
monuments : la
Zisa, la
Cuba, la
Cubula, l'Uscibene.
Les images de cette page sont extraites d'Internet.
La Zisa
Ce palais a fait l'objet d'une description détaillée écrite
par Gabriella Costantino, chargée de mission auprès de la
Soprintendenza ai Bieni Artistici de Palerme, dans l'ouvrage
Sicile
Romane de la collection Zodiaque.
Nous en reproduisons ici des extraits :
« Histoire : La Zisa
est l'un des magifiques édifices consruits au milieu des
cours d'eau et des jardins de la Conca d'Oro et utilisés
par les rois Normands comme lieux de délassement.
[...] Elle
fut construite avec une rapidité stupéfiante et à de très
grands frais par Guillaume Ier, et terminée par
Guillaume II dans le laps de temps compris entre 1164 et
1180. Selon Romuald de Salerne et Hugues Falcando,
contemporains des derniers rois normands, Guillaume Ier
avait voulu rivaliser avec la magnificence que son père
Roger II avait déployé dans les solario de la Favara et du
Minenio (en ce dernier édifice, l'historien Michele Amari
localisait le “Scibene”, construction normande du faubourg
Altarello di Baida, aujourd'hui en ruine malheueusement.
»
Remarque :
nous avons reproduit en
fin de cette page des images du palais « Scibene » ou
« Uscibene », non décrit dans l'ouvrage Sicile
Romane.
Nous aurons l'occasion de commenter des images de
l'extérieur de ces quatre monuments. Concernant la Zisa,
nous disposons d'images de l'intérieur (images
de 5 à 9). Concernant celui-ci, voici quelques
phrases de Mme Gabriella Costantino : « La
salle de la fontaine, de forme carrée, occupe toute la
hauteur des deux étages et présente trois grandes niches
latérales terminées dans le haut par des mugarnas
(encorbellements en stalactique). Cette pièce somptueuse
destinée aux fêtes et aux réceptions est remarquable par
une grande fontaine adossée à la paroi opposée à l'entrée.
Les eaux traversent le pavement dans un petit canal
[...]
et passent sous le seuil pour réapparaître dans le
vestibule et enfin se déverser à l'extérieur dans le
vivier. [...] À
la fascination orientale de tout l'ensemble, contribuent,
outre les mugarnas, le décor en mosaïque des parois, et
les fines colonnettes placées aux angles de la haute
plinthé sur laquelle s'élèvent les murs nus en calcaire
surmontés d'une voûte d'arêtes. »
Avant de commenter ce texte, examinons rapidement la
mosaïque de l'image 9.
Nous avons déjà vu ce type de représentation à l'intérieur
du palais Normand de Palerme : dex paons encadrant un
palmier ; deux archers décochant leurs flèches sur un arbre.
Nous avions dit alors que ces images pouvaient s'inspirer de
celle, antique, des « oiseaux au canthare ». Dans un cas ce
serait : les oiseaux encadrant l'arbre de Vie. Nous hésitons
en ce qui concerne l'image des archers.
Commentaires du texte
précédent : nous sommes complètement désorientés
par ce décor. Et nous devons avouer notre méconnaissance vis
-à-vis de l'art islamique et de ses rapports avec l'art
chrétien. Rien n'empêche que les mosaïques de l'image
9 soient des mosïques chrétiennes. À l'inverse,
les « mugarnas » sont caractéristiques d'un style «
arabo-musulman ». Mais jusqu'à présent, nous pensions que
ces « mugarnas » dataient du XIVe ou XVe
siècle. Elles seraient donc nettement postérieures à
Guillaume II. De même l'existence de canalisations d'eaux
circulant dans le pavement intérieur d'une habitation est
typiquement arabe. Mais, là encore, cette pratique semble
être potérieure à Guillaume II. Et on ne comprend pas
comment les musulmans ont pu exercer une influence sur les
rois chrétiens qui les avaient combattus. Il y a donc là un
problème autant archéologique qu'historique. Sur le plan
archéologique : essayer de déterminer la datation des
constructions ; esistait-il une construction avant celle de
Guillaume Ier ? Quand ont été décorées ces
pièces du palais ? Sur le plan historique : qu'est-ce qui a
motivé l'utilisation d'un style arabo-musulman ?
La Cuba
Ce monument a fait l'objet d'une description détaillée
écrite par Giovanella Cassata, chargée de mission auprès de
la Soprintendenza ai Bieni Artistici de Palerme, dans
l'ouvrage Sicile
Romane de la collection Zodiaque.
Nous en reproduisons ici des extraits :
« Le
palais de la Cuba est situé à un demi-mille de la Porte
Neuve, sur la route qui va de Palerme à Monreale, et à son
sujet, la thèse d'une origine arabe a longtemps prévalu
jusqu'au moment où l'attribution à la période romane, déjà
entrevue par Girault de Prangey, a été confirmée par les
études ultérieures et par l'interprétation de
l'inscription couronnant l'édifice. Celle-ci faisait
référence explicite à son fondateur Guillaune II et
portait la date de 1180, que l'on doit certainement
entendre de l'achèvement de l'ensemble. »
La Cubula
Ce monument a fait l'objet d'une description détaillée
écrite par Giovanella Cassata, chargée de mission auprès de
la Soprintendenza ai Bieni Artistici de Palerme, dans
l'ouvrage Sicile
Romane de la collection Zodiaque.
Nous en reproduisons ici des extraits :
« Le
splendide parc royal créé par Guillaume II au cours de son
règne nous est décrit par plusieurs auteurs comme riche en
fontaines et en végétation, et peuplé d'oiseaux et
d'animaux de toutes espèces. Il semble qu'il s'y trouvait
en outre, comme l'écrit Fazallo, [...]
toute une série de kiosques formant presque un portique
continu. En Italie, c'est seulement à Ravello, dans le
jardin du palais Rufolo, que l'on peut rencontrer une
disposition semblable. »
Remarque :
il existe un monument semblable à Byblos (Liban).
L'Uscibene
La page du site Internet Wikipédia consacrée à ce monument
nous apprend ceci : « Situé
dans le faubourg d'Altarello di Baida, à l'ouest de
Palerme, ce palais aurait été construit sous Roger II
(1130-1154), d'après le style d'une partie de
l'architecture, mais peut-être aussi sous les règnes des
deux Guillaume (1154-1189).
Il appartenait aux Sollazzi Regi, lieux de repos et de
plaisir des rois normands et de la cour, entourés de
jardins luxuriants.
Faute de sources précises, certains l'identifient au
Castello Minenium ou Menani, solatium de Roger II,
d'autres, comme Nino Basile, le rapprochent du castello di
Mimnervio, forteresse et résidence des archevêques de
Palerme, situé dans le vaste parc Genoardo, tel que décrit
par Hugues Falcand.
Il est cédé en 1177 par Guillaume II aux archevêques qui
l'occupent comme maison de campagne jusqu'au XVe
siècle. Il échoit vers 1500 aux Paruta, barons de la
Scala, puis à Francesco Alliata di Villafranca, en 1606,
aux princes de Paceto en 1665 et aux Jésuites entre 1681
et 1767. Il est, depuis son achat aux enchères en 1786,
détenu par la famille Di Cara. »
L'ensemble des informations concernant
ces 4 monuments attribuent les constructions initiales aux
rois Normands, Roger II, Guillaume Ier et
Guillaume II. Il nous est difficile de prendre position sur
ce sujet. Les estimations des spécialistes sont
principalement basées sur des documents d'époque et non sur
des données archéologiques. Or nous avons constaté que, dans
bien des cas, les documents d'époque pouvaient être
interprêtés d'une façon abusive. De plus, là aussi, dans
bien des cas, les documents d'une époque sont privilégiés
parce qu'on ne dispose pas de document de l'époque
antérieure. Et dans ces cas-là, on a tendance à nier cette
période antérieure.
Les images dont nous disposons ne nous permettent pas de
suivre l'évolution de ces bâtiments au cours des siècles.
Tout au plus nous devons souligner ce que nous pensons être
une aberration architecturale. Il s'agit des baies
rectangulaires que l'on peut voir sur les images
1, 2, 13, 14, 15. Sauf information nouvelle qui
devrait être justifiée, ce type de fenêtre n'apparaît qu'au
XVIIe siècle. Certes, il en existe auparavant,
mais elles sont surmontées de linteaux massifs, eux-mêmes
protégés par des arcs de décharge.
Datation envisagée
pour les palais de Palerme, la Zisa, la Cuba, la Cubula,
l'Uscibene : an 1100 avec un écart de 100 ans.