Alatri : Cathédrale Saint Paul Apôtre et Collégiale Sainte Marie Majeure
Cathédrale
Saint Paul Apôtre
Nous n'avons que peu de choses à dire sur cette cathédrale (images 1 et 2),
non signalée dans l'ouvrage « Rome
et Latium romans » de la Collection Zodiaque.
L'ensemble de l'église apparaît baroque du XVIIIesiècle,
mais l'hypothèse que cette apparence baroque soit dûe à un
habillage de murs et de piliers nettement plus anciens est
fortement envisageable. Deux raisons à cela. La première est
le fait que cet édifice soit désigné comme étant une «
cathédrale ». Cela prouve, selon nous, l'ancienneté de
l'emplacement de l'édifice car, à l'origine, les évêques
étaient en charge de petites communautés, comme devait être
celle d'Alatri. Le rassemblement de ces paroisses s'est fait
plus tard sous l'égide d'un seul évêque. Pour la deuxième
raison : on constate que les piliers de la nef sont très
rapprochés les uns des autres comme l'étaient ceux des
basiliques paléochrétiennes. À l'époque baroque, on était
capable de faire beaucoup mieux : de grands piliers très
espacés, des arcs reliant ces piliers de grand rayon.
Cependant, nous ne sommes pas en mesure de vérifier cette
hypothèse. Le choix est donc simple : nous sommes, soit en
présence d'une basilique romaine des environs du VIesiècle
cachée sous un décor baroque, soit confrontés à une œuvre
baroque du XVIIIesiècle. L'écart de plus d'un
millénaire est trop important pour proposer une évaluation
de datation.
Collégiale
Sainte Marie Majeure
Nous avons effectué une visite rapide de ce monument, non
cité dans l'ouvrage « Rome
et Latium romans » de la Collection Zodiaque.
Les quelques images de cette page ont été réalisées lors de
cette visite.
Il s'agit d'une église à nef à trois vaisseaux.
Le vaisseau central est voûté en croisée d'ogives (image
4). Toute la question est de savoir si ce
vaisseau était initialement charpenté. On sait que pour des
contrées situées plus au Nord, en France en partoculier, le
voûtement des nefs anciennes a été presque systématique dès
la période romane (à partir de l'an mille) ; en Italie, le
voûtement a été moins fréquent, rare durant la période
gothique, un peu plus répandu à la période baroque.
En ce qui concerne cet édifice, nous constatons que la voûte
en croisée d'ogives est gothique (XIVesiècle).
Mais les piliers porteurs du vaisseau central sont à section
rectangulaire de type R0000.
Les arcs reliant ces piliers sont simples. dépourvus
d'impostes. On constate que la voûte en croisée d'ogives est
portée par des arcs doubleaux s'appuyant sur des colonnes
engagées pour un pilier sur deux.
Nous pensons que la nef primitive était entièrement
charpentée, le vaisseau central étant porté par des piliers
rectangulaires selon le modèle vu à la Madeleine de Béziers.
Il existe dans cette église des pièces romanes : un autel
décoré de mosaïques dites « cosmates
» (image 5)
et un escalier d'ambon (image
6). Celui-ci est orné d'un bas-relief
représentant un monstre marin dévorant un homme, ou plus
exactement, l'âme d'un homme. Il doit (ou devait) y avoir
l'image symétrique du monstre rejetant l'âme. C'est
l'histoire du Jonas de la Bible. Mais, plus sûrement, une
allégorie de mort et de résurrection.
Malgré leur aspect primitif, ces œuvres ne semblent pas
antérieures au XIIesiècle.
Datation envisagée
pour la collégiale Sainte Marie Majeure d'Alatri : an 600
avec un écart de 150 ans.