L'église Sant Vicenç de Besalú 

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Cette église a été visitée le même jour que l’église Sant Pere de Besalú étudiée dans la page précédente. On peut donc faire pour cette église les mêmes remarques générales que pour Sant Pere.

Il existe cependant entre ces deux édifices des différences notables.


Tout d’abord le chevet (images 1 et 2) formé d’une abside à arcatures lombardes et de deux absidioles est plus ancien que le chevet à grande abside de Sant Pere. Nous ne sommes pas encore parvenus à arriver à dater ce type de chevet, mais nous pensons que leur construction s’étend sur plusieurs siècles (du Veau XIesiècle ?) et qu’elle a coexisté avec d’autres types de chevets comme les chevets plats.

La façade occidentale (image 3) se présente d’une façon analogue à celle des premières basiliques chrétiennes, mais elle a été à ce point modifiée que le modèle original a disparu sous les modifications initiales. On n’a pas, comme à Sant Pere, le contour extérieur copiant la vue en coupe de l’intérieur. Une grande fenêtre gothique a remplacé la baie de milieu de façade. Un portail roman a remplacé le portail initial.


Ce portail roman (image 4) semble plus récent que le portail de Sant Pere. Et ce, bien que le thème représenté sur la voussure – un lion dressé sous des feuillages entrelacés (image 5) – soit d’inspiration analogue.


Mais, comme à Sant Pere, c’est l’intérieur qui révèle l’ancienneté de l’édifice (images 6, 7, 8 et 9). On est en présence d’une nef à trois vaisseaux avec des piliers de type R0000. Il existe pourtant une différence avec Sant Pere. Il semblerait qu’ici les saillies des impostes soient seulement tournées vers l’intrados. Pour nous, cela signifie que Sant Vicenç est plus récente que Sant Pere. Elle serait contemporaine de Saint-Michel de Castelnau-Pégayrolles. Un autre exemple de comparaison : à Sant Vicenç les arcs sont de plus grande portée qu’à Sant Pere, preuve d’une meilleure expérience dans la technique de construction. Sur les images 7 et 8, la différence de hauteur des arcs fait bien apparaître l’existence d’un transept, mais il faudrait une analyse plus poussée pour déterminer si ce transept faisait partie du premier programme de construction ou s’il a été édifié postérieurement par réfection d’une travée de nef.

Le fait que l’abside (image 9) soit très peu éclairée est aussi un témoignage d’ancienneté : elle est peut-être antérieure à l’an mille.

Comme à Sant Pere, la nef est voûtée. Le couvrement, en berceau brisé sans doubleau, pourrait dater du XIIesiècle.

La datation estimée pour le construction initiale est la suivante : an 650 avec un écart estimé de 200 ans.

Les considérations développées ci-dessus ne sont que des hypothèses de travail qui doivent être confirmées (ou infirmées) par un examen beaucoup plus approfondi des lieux.