Églises à chevet carré du département de l’Aveyron
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Saint-Pierre de
Brocuéjouls, Notre-Dame de Faragous, Notre-Dame de La
Salvage, La Couvertoirade, Lapanouse de Séverac, Millau
(la Granède), Saint-Étienne de Rouffignac, Saint-Amans de
Bouffiac , Saint-Amans de Lizertet , Saint-Jacques de
Saissac, Saint Léonce de Haut-Vilar, Saint-Martin d'Ainay,
Saint-Michel de Landesque
Les églises à chevet plat ont été étudiées il y a une
cinquantaine d’années par l’abbé J.Giry qui a rédigé
l’ouvrage « Les vieilles
églises à chevet carré de l’Hérault » (86 églises
décrites). Depuis cette époque, de nombreuses autres
églises, le plus souvent en ruines, ont été découvertes, non
seulement dans l’Hérault, mais aussi dans les départements
voisins.
L’Aveyron fait partie de ces départements.
Au fur et à mesure des recherches, la documentation
s’enrichit et les communes deviennent plus conscientes du
patrimoine qu’elles possèdent. Ainsi la revue « Archéologie
du Midi Médiéval » a publié dans son Tome 7 (1989)
un article de Geneviève Durand intitulé : « Les églises du
premier âge roman en Rouergue Méridional ».
L’auteure y fait une analyse très détaillée de ces églises,
toutes à chevet plat. Elle effectue des comparaisons de
plans entre elles et avec des églises d’autres régions. Elle
signale l’existence d’arcs outrepassés à Saint-Amans de
Bouffiac, Saint-Amans de Lizertet et Saint-Étienne de
Rouffignac. Elle note aussi l’existence d’impostes soutenant
les arcs triomphaux. L’examen se révèle très complet.
Cependant, selon cette personne, ces églises ne pourraient
dater du Haut Moyen-Âge (donc du Premier Millénaire).
Nous tenons à nous démarquer de ce point de vue.
Avant d’argumenter, il faut tout d’abord savoir qu’il
n’existe aucun élément réellement objectif de datation. Les
textes concernant ces édifices sont rares, voire
inexistants. Les décors sont pauvres et difficiles à dater.
L’architecture est très grossière.
Le seul indice peut être décelé dans l’existence d’arcs
outrepassés. L’arc outrepassé aurait été inventé par les
wisigoths qui l’auraient transmis aux arabes. Les premiers
arcs outrepassés seraient donc antérieurs aux invasions
arabes.
Toute la question est de savoir si les arcs outrepassés que
l’on voit sur ces églises (et sur bien d’autres ailleurs
dans le Midi de la France) sont wisigothiques ou
d’inspiration arabe. Dans le premier cas elles pourraient
remonter jusqu’au au VIesiècle. Dans le second
cas le XIIesiècle serait acceptable (église
construite par un croisé de retour d’Orient). Comme on le
voit, la fourchette d’évaluation est grande.
Il faut par ailleurs accepter l’idée que la période de
construction de ces églises ait duré pendant plusieurs
siècles.
Mais avant toute chose il faut accepter l’idée que ces
édifices, ou, du moins certains d’entre eux, puissent
éventuellement dater de la deuxième moitié du Premier
Millénaire. Car si, d’emblée, on déclare qu’il n’existe plus
d’édifice du Haut Moyen-Âge, la question ne se pose plus.
En ce qui nous concerne, nous pensons que la présence d’arcs
outrepassés n’est pas due à une influence arabe. Mais cela
ne signifie pas pour autant que les édifices à arcs
outrepassés soient wisigothiques. Ni qu’elles datent du VIesiècle.
Le problème doit être beaucoup plus complexe et être traité
dans sa globalité.
Saint-Pierre
de Brocuéjouls, Saint-Amans de Lizertet et Saint-Michel de
Landesque
Les images de cette page représentent les églises de
Saint-Pierre de Brocuejouls, Saint-Amans de Lizertet et
Saint-Michel de Landesque fermées au moment de notre visite.
En règle générale, l’aspect intérieur est aussi peu
engageant que l’aspect extérieur.
Nous pensons que ces trois églises sont antérieures à l’an
mille mais nous sommes incapables de fournir une datation au
siècle près (au cours de la deuxième moitié du premier
millénaire).