L'église Saint-Georges de Soriano nel Cimino
Nous n'avons pas visité cette église.
Les images ci- dessous sont extraites d'Internet.
Ce monument a fait l'objet d'une monographie succincte
écrite par Enrico Parlato dans le livre «
Rome et Latium romans » de la Collection Zodiaque.
L'église est située dans un endroit isolé à environ un
kilomètre de l'agglomération. Elle est de dimensions
réduites, à nef unique charpentée (image
11).
Le chevet est formé d'une seule abside, à plan
semi-circulaire, voûté en cul-de-four (images
8 et 12). L'intérêt principal se porte sur la
façade Ouest et le chevet
La façade Ouest (image 4)
Elle est décorée de sculptures en bas-relief. On peut voir
tout d'abord dans le pignon une très belle fenêtre géminée
encadrée par deux anges (image
5). Avec, à droite, les représentations du
taureau de Saint Luc et de l'aigle de Saint Jean. Il
semblerait que ces sculptures (anges, taureau, aigle) soient
positionnées à leur emplacement d'origine ; il est possible
que le toit ait été abaissé. Par contre, à gauche, la
structure a subi quelques changements. Le lion de Saint Marc
a disparu et il ne reste que l'homme de Saint Mathieu. (image 6).
On a là une représentation du tétramorphe qui nous semble
très intéressante. Tout d'abord dans la disposition des
figures qui sont représentées alignées, alors que d'habitude
elles forment un cercle autour de l'image principale. Nous
avons déjà rencontré cette disposition dans certaines
mosaïques, mais nous avions envisagé qu'elle était tardive,
du XVIeou XVIIesiècle. En tout
cas, nous ne l'avons pas vue en dehors du Latium.
Nous estimons plus intéressante encore la symbolique
associée à cette représentation. En effet, dans la grande
majorité des autres cas rencontrés, le tétramorphe entoure
une représentation du Dieu Sauveur. Or ici, ce n'est pas le
Dieu Sauveur qui est représenté, mais une simple fenêtre.
Nous ne pensons pas que cela soit dû à un simple hasard,
l'explication pouvant être du genre : il existait auparavant
un bas-relief à l'effigie du Dieu Sauveur qui a été remplacé
par une fenêtre. Non ! Il semble bien que c'est la fenêtre
que l'on a voulu singulariser en l'encadrant par les anges
et le tétramorphe. D'ailleurs on a déjà vu cette
représentation de fenêtre encadrée par un tétramorphe à
Saint-André-de-Sorède/Pyrénées-Orientales/Occitanie/France.
Et nous en verrons une autre, quelques pages plus loin, dans
la rosace de San Pietro de Tuscania. La fenêtre est symbole
de l'ouverture vers un autre monde, vers un au-delà.
Il y a donc toute une symbolique attachée à cette façade
Ouest en particulier, mais qui donne à penser qu'une
symbolique analogue est associée à toutes les autres façades
identiques à celle-ci.
Une symbolique qui concerne aussi la porte encerclée d'un
cordon de palmettes et de rinceaux (image
7).
Le chevet (image
8)
Ce chevet est décoré par trois cordons horizontaux de
palmettes, rinceaux et pampres de vigne. Le cordon supérieur
contourne la fenêtre axiale (image
10). On en déduit que cette fenêtre axiale
faisait partie du plan d'origine (elle n'a pas été percée
ultérieurement comme cela arrive fréquemment).
Notons aussi la présence d'arcatures lombardes que nous
estimons de deuxième génération (image
9).
Il est possible que cette abside semi-circulaire ait été
accolée à une nef rectangulaire préalablement construite.
L'absence de continuité, sur le mur Est, du décor de cordons
horizontaux et verticaux, plaide en faveur de cette
hypothèse (image 8).
Par contre, l'image de l'intérieur de l'abside ne fait pas
apparaître de discontinuité
(image 12).
Nous mettons donc des réserves sur cette hypothèse.
Datation
envisagée pour l'église Saint-Georges de Soriano
nel Cimino :
L'estimation globale est celle d'un édifice construit aux
environs de l'an mille. Certains éléments militent en faveur
d'une antériorité à l'an mille : l'absence de voûtement de
la nef, le décor de palmettes autour de la porte. D'autres
éléments témoignent d'une postériorité : arcatures
lombardes, maîtrise de la technique du cul-de-four, présence
de fenêtres dans l'abside et dans la nef. Nous proposons la
datation suivante : an 1025 avec un écart de 100 ans.