Le Sacro Speco de Subiaco
Nous avons effectué une visite rapide de
ce monument en 2007. À ce moment-là, nous n'avions pas
envisagé d'effectuer une étude sur le Premier Millénaire de
notre ère et encore moins de rédiger un site sur cette
période. En conséquence, nous n'avons pas cherché à
identifier des restes anciens. Nous nous sommes d'ailleurs
très vite aperçus que les restes antérieurs à l'an mille
avaient pratiquement tous disparu.
La majorité des images de cette page ont été réalisées lors
de cette visite de 2007.
Cet ensemble a fait l'objet d'une étude approfondie par
Serena Romano dans le livre «
Rome et Latium romans » de la Collection Zodiaque.
L'histoire du monastère de Subiaco est
intimement liée à la vie de Saint Benoît de Nurcie, le
fondateur du monachisme en Occident. Né vers 480 à Norcia
(Ombrie), Benoît commence sa vie en religion vers 507 en
devenant ermite dans une grotte près de Subiaco où il reste
trois ans. Plus tard, il s'installera au Mont Cassin et
élaborera une règle pour le groupe de moines qu'il aura
rassemblé. C'est la règle de l'ordre bénédictin.
La grotte de Subiaco est devenue un lieu de recueillement
pour ses fidèles, le Sacro Speco. Il y a en fait deux
grottes : la grotte de la Prière (en F sur le plan de l'image 1), où se
retirait Benoît pour prier, et la grotte des Bergers (en I
sur le plan de l'image 1),
où il recevait ses visiteurs. Plus tard, ces deux grottes
ont été reliées par un escalier, la Scala Santa (en G sur
le plan de l'image 1).
Sur les images 2 et 3, on peut voir la
partie supérieure du monastère du Sacro Speco. La partie
inférieure est visible au premier plan de l'image
4 et sur l'image
5. On
identifie l'abside de la chapelle de la Vierge (en H sur le
plan de l'image 1)
située dans le prolongement de la grotte des bergers. Cette
chapelle de la Vierge est romane, selon nous, du XIesiècle.
Protégée des intempéries par l'arc situé au-dessus, une
belle fresque apparaît au-dessus de l'oculus (image
6). Il s'agit là d'un des rares exemples de
fresques extérieures encore conservées. Le graphisme est de
style byzantin. Remarquer les modillons peints de visages
grimaçants.
L'image
7 représente le plafond de la chapelle
Saint-Grégoire. On y distingue les figures du tétramorphe
(lion, taureau, aigle, homme) ainsi qu'aux quatre angles les
archanges aux trois paires d'ailes croisées. Cette dernière
représentation serait d'inspiration orientale. Peut-être
même archaïque. Mais nous ne connaissons pas suffisamment la
question.
Image 8 : On
retrouve la représentation devenue très classique des « oiseaux au canthare
». Ici des paons.
Image 9 : Fresque
du mur du fond de la chapelle Saint-Grégoire. On reconnaît
une scène de Crucifixion avec le centurion Longin qui perce
le corps de Jésus avec sa lance. Et en avant, la Vierge
Marie et Saint Jean. On trouve de telles représentations sur
des manuscrits du Xesiècle. Néanmoins,
celle-ci pourrait être plus tardive
(XIIesiècle ?).
Image 10 : Fresque
représentant la Vierge Marie et l'Enfant. Elle témoigne d'un
certain archaïsme (Xesiècle ?).
Image 11 : Là
encore, on reconnaît une scène de Crucifixion. Mais celle-ci
est nettement plus récente (XVesiècle ?).
Image 12 : Saint
François (XIIIesiècle).
Datation envisagée pour
le Sacro Speco de Subiaco :
Les spécialistes ont tendance à dater les fresques du Sacro
Speco à partir d'une inscription d'Innocent III effectuée
dans les premières décennies du XIIIesiècle.
Nous pensons que certaines fresques peuvent avoir été
peintes avant cette inscription. Cependant nous ne sommes
pas encore en mesure d'effectuer une évaluation précise de
ces fresques : an 1050 avec un écart de 200 ans.