L'église Saint-Thomas de Biograd na Moru
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Nous n'avons pas visité cette église. Les images de cette
page sont extraites de galeries recueillies sur Internet.
C'est justement en cherchant des images sur Internet que
nous avons repéré cette église d'apparence récente.
Cependant, le plan était manifestement identique à celui
d'une basilique construite durant l'antiquité tardive. Il
était donc possible que l'église soit ancienne mais
fortement restaurée durant la période baroque. Nous avons
recherché sur Internet des informations concernant son
histoire. Mais nous n'avons rien trouvé. La seule
information que nous avons eue est la suivante, extraite du
texte : « Le
premier art roman en Istrie et en Dalmatie » par
Miljenko Jurković et Iva Marić, lui-même extrait de
l'ouvrage collectif « Le
“Premier art roman” cent ans après. La construction entre
Saône et Po autour de l'an mil. » :
« Peu
après le milieu du XIe siècle, furent fondés de
nombreux monastères dont certains conservent leur
abbatiale : Saint-Pierre à Supetarska Draga, Saint-Thomas
et Saint-Jean-l’Évangéliste à Biograd, Sainte-Marie à
Zadar, Sainte-Euphémie à Split, etc. [...] »
La page du site
Internet biograd-na-moru.com/history-and-monuments
consacrée à cette église nous apprend ceci :
« Pendant
le règne du roi croato-hongrois Koloman, s'est réalisée la
plus grande floraison de Biograd qui est devenue la
capitale des rois médiévaux croates. L’importance
croissante de Biograd en tant que ville croate s’est
produite sous le règne du roi Petar Krešimir IV. Dans la
seconde moitié du XIe
siècle,
elle devint siège d’un évêché et l’une des principales
résidences des rois croates. Le roi Petar Kresimir IV
construisit une cathédrale et un monastère de Saint-Ivan
(Saint Jean), et, le 25 mars 1060, il accorda une immunité
royale.
Le noyau de l’ancienne colonie est situé sur une petite
péninsule. À la fin du XIXe siècle, la ville
avait des murs avec des tours circulaires. Les restes de
la cathédrale, basilique à trois tours, ont été détruits,
et les restes du monastère de Saint-Ivan ont été retrouvés
et conservés. L’église et le couvent de Saint-Tomé
(Saint-Thomas) n’ont été conservés qu’en partie. Dans les
environs de l’ancienne colonie, ont été trouvées les
ruines d’une petite église avec un caveau. [...] En
1202, la ville de Zadar (Zara) fut occupée par les croisés
de la quatrième croisade et la plupart des citoyens se
réfugièrent à Biograd. Lorsque les gens retournent dans
une Zadar rénovée, Biograd s’appelait l’ancienne Zadar,
Zaravecchia. »
Remarque préliminaire
Nous n'avons pas trouvé d'église Saint-Thomas dans la
localité même de Biograd na Moru. Par contre, nous avons
trouvé un monastère Saint-Thomas dans le village de Tkon sur
l'île de Pašman située en face de Biograd. C'est l'édifice
que nous décrivons ci-dessous.
Image 1 : Vue par
satellite du site. La ville de Biograd est située en haut et
à droite. L'église Saint-Thomas est repérée sur l'île de
Pašman par le drapeau rouge en bas et à gauche.
Image 2 : Détail
par agrandissement de la vue précédente. On réalise que
l'église Saint-Thomas, toujours repérée par un drapeau
rouge, est située dans un enclos. On remarque à l'intérieur
de cet enclos un paysage assez bouleversé avec des tracés
circulaires (restes de bâtiments ? Puits ?).
Les images 3, 4, 5 et 6
de l'extérieur font envisager que l'on est en présence d'un
édifice à plan basilical directement imité des premières
basiliques paléochrétiennes : nef à trois vaisseaux
charpentés, avec un vaisseau central surhaussé par rapport
aux collatéraux. Cet impression est confortée avec l'examen
des images
suivantes de 7 à 12.
Le vaisseau central est porté par des colonnes monolithes et
des arcs en plein cintre. On constate l'absence de transept
et d'ouvrage Ouest.
Cette église donne une impression de neuf. Mais nous savons
à présent que le neuf peut cacher du vieux, voire du très
vieux. Nous savons en effet que tout édifice ancien subit
des dommages. Il est donc réparé à de multiples occasions.
Il arrive un moment où il faut choisir : le remettre à neuf
ou le changer. Dans le premier cas, on garde le bâtiment,
mais en réalisant une forte restauration et en essayant de
le restaurer tel qu'il était à l'origine. Cela suppose
changer des colonnes, et des chapiteaux, recouvrir d'un
enduit uniforme des murs dépareillés. Nous pensons que c'est
ce qui s'est passé pour cette église. Très probablement, la
partie inférieure a subi peu de modifications. Par contre,
il est fort probable que la galerie supérieure (images
11 et 12) n'existait pas à l'origine.
Datation
Les historiens croates, se fiant aux documents datés du XIe
siècle (1060) faisant apparaître un essor de Biograd durant
cette période, datent du XIe siècle les deux
édifices de Biograd. Nous pensons que cette méthode
consistant à se fier à un seul document ne peut convenir.
Pourquoi ces bâtiments datent-ils du XIe siècle :
parce qu'il n'y a pas de document du Xe siècle,
ni du IXe siècle, ni du VIIIe siècle,
ni du VIIe siècle... Notre raisonnement est
différent. Si cet édifice était du XIe siècle, il
serait au moins en partie (collatéraux) voûté. Il y aurait
un transept, une croisée de transept. Et probablement aussi
un ouvrage Ouest.
Datation
envisagée pour l'église Saint-Thomas de Biograd na
Moru : an 800 avec un écart de 200 ans.