L'église San Pancrazio de Castellare-di-Casinca (Haute-Corse)
Petite information concernant les églises de Corse
La Corse est une des régions de France que nous ne
connaissons que très peu : un seul séjour d'une semaine,
principalement consacré à des occupations familiales. En
conséquence, les principaux renseignements ou images que
nous avons sur les monuments de cette région sont issus de
sites Internet. Lire la
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L'église San Pancrazio de
Castellare-di-Casinca
Nous n'avons pas visité cette église. Les images ci-dessous
sont extraites de la galerie d'images de Google, elles-mêmes
issues de divers sites Internet.
Selon le site Corse
Romane : « La
grande église San Pancrazio se dresse non loin de la
nationale reliant Bastia à Aléria, dans la plaine de la
Casinca [...] Elle
étonne par ses dimensions mais aussi par sa triple abside,
c’est en effet le seul cas connu en Corse. [...]
L’édifice,
centre de la piévanie, atteint une largeur de 11 m, ce qui
est rare pour un édifice recouvert d’une charpente.
D. Istria, dans son étude de 2005, le date des XIIe
et XIIIe siècles tandis que G. Moracchini-Mazel
fait remonter sa construction au IXe siècle
avec des modifications aux Xe et XIe
siècles. R. Coroneo, quant à lui, date la triple abside de
la fin du XIe-début du XIIe siècle.
En 1646, Mgr Marliani mentionne que l’église, en mauvais
état, était dédiée à Santa Maria, S. Giovanni et San
Pancrazio. C’est ce triple culte, courant dans les
cathédrales primitives, qui a probablement nécessité la
construction de trois absides. »
Ce texte nous donne plusieurs informations. L'une d'elles
est que, primitivement, elle était dédiée à Sainte Marie,
Saint Jean (sans doute Jean Baptiste) et Saint Pancrace. De
plus, elle est « centre
de la piévanie », entité paroissiale correspondant
à nos cantons. L'auteur nous signale aussi : « C’est
ce triple culte, courant dans les cathédrales primitives,
[...] » Nous savons de plus que, primitivement, il n'y avait
pas de cathédrale mais un groupe cathédral constitué de
plusieurs églises : l'une dédiée à la Vierge Marie contenant
le siège de l'évêque (la cathédrale), une autre dédiée à
Saint Jean Baptiste (le baptistère), une autre dédiée au
saint du lieu, et, éventuellement d'autres encore. Le «
diocèse » de l'évêque était un territoire nettement plus
petit que les actuels diocèses. Plus tard, l'ensemble de ces
églises aurait été rassemblé à l'intérieur d'un édifice plus
grand, la cathédrale actuelle. Il est donc possible que
cette église à trois absides ait été une de ces cathédrales
nouvelles rassemblant trois entités différentes.
Il nous faut cependant rectifier quelque chose au
commentaire du site Corse
Romane. Son auteur laisse entendre que les trois
absides (seulement) rappellent ce triple culte : « C’est
ce triple culte, ... qui
a probablement nécessité la construction de trois absides
». Nous pensons que l'église primitive n'était pas formé
d'une nef unique prolongée par trois absides, mais d'une nef
triple prolongée par trois absides. Ultérieurement, la nef
triple aurait été transformée en nef unique par suppression
des piliers intermédiaires. Le plan d'une nef à trois
vaisseaux avec trois absides en prolongement est le plus
fréquemment rencontré. Et dans de nombreux cas, il est
possible de prouver que pour des plans analogues à celui-ci,
la nef primitive était à trois vaisseaux.
Nous pensons que parmi les historiens de l'art qui ont
étudié cet édifice, c'est Madame G. Moracchini-Mazel qui est
la plus proche de la vérité (elle fait remonter sa
construction au IXe siècle avec des modifications
aux Xe et XIe siècles).
Datation
envisagée pour l'église San Pancrazio de
Castellare-di-Casinca : an 800 avec un écart de 200 ans.