L’abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Caprais de Mozac 

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La page du site Internet Wikipedia, consacrée à cet édifice, nous apprend ceci : « L'abbaye de Mozac, qui a été fondée au VIIesiècle par saint Calmin, était jusqu'à la Révolution l'une des plus puissantes d'Auvergne , avec une quarantaine de prieurés dans la province dont, pour les plus importants, Marsat (couvent de moniales), Volvic, Royat, Saint Germain-des-Fossés, etc. L'abbaye de Mozac fut rattachée à l'ordre de Cluny en 1095, lors du lancement à Clermont de la première croisade, par le pape Urbain II.

L'édifice roman a été très endommagé par des tremblements de terre au XVesiècle. Le choeur, le transept, le bas-côté Sud et le cloïtre ont été restaurés par l'abbé Raymond de Mancenat, dans un nouveau style architectural, le gothique, et en utilisant un matériau connu seulement depuis le XIIIesiècle, la pierre de Volvic. Les éléments tombés à terre, comme les nombreux chapiteaux romans, en calcaire, ont été réemployés dans la reconstruction gothique. Ainsi, une trentaine de chapiteaux du XIIesiècle ont été découverts et sont aujourd'hui exposés dans le musée lapidaire attenant à l'église.

Seuls le bas-côté Nord (façade visible depuis la rue) et la nef ont subsisté des destructions. Sur les colonnes de la nef, quarante-sept chapiteaux romans font de Mozac un haut lieu de la sculpture romane, comme Conques, Autun ou Vézelay. L'église abbatiale adoptait un plan basilical et, par son architecture, elle aurait pu être classée parmi les édifices majeurs de l'art roman auvergnat.

La grande renommée de l'abbaye est dûe à la qualité de la facture de ses chapiteaux romans, à sa crypte préromane découverte en 1849, et à la conservation de la châsse de son fondateur, saint Calmin, qui est le plus grand reliquaire au monde en émaux limousins du Moyen Âge.

L'église possède plusieurs styles architecturaux à la suite de nombreuses modifications au fil des siècles. Ainsi, après les tremblements de terre qu'elle a subis au
XVesiècle, certaines parties romanes de l'édifice furent restaurées à l’époque gothique.
»


Le texte précédent ne mentionne pas de date pour la construction de cet édifice. Ce n’est pas plus mal. Nous savons que la plupart des datations sont hasardeuses ou erronées.

Lorsque nous avons visité cette église en décembre 2006, il était tard, la visibilité était mauvaise et les quelques photographies que nous avons prises se révèlent insuffisantes. Qui plus est, à cette époque-là, c’est-à-dire il y a plus de douze ans, nous étions loin d’envisager de faire une étude sur les monuments du premier millénaire et bien sûr nous n’avions pas encore défini les critères d’évaluation.


Cependant certaines des images saisies peuvent permettre d’avoir quelques informations.

Il y a d’abord la colonnade dont subsistent des restes sur la façade Nord (images 2 puis 3). Nous pensons que cette colonnade, semblable à celle de Beaumont (voir une des pages antérieures à celle-ci), a été installée sur des murs préexistants. Elle témoigne d’une phase de travaux (couverture de la nef par un toit unique à deux pentes) qui a été interrompue.

La nef (images 4, 5, 6), à trois vaisseaux, présente les caractéristiques suivantes. Les piliers sont de type R1110. Les arcs reliant les piliers sont simples. Le vaisseau principal est voûté en croisée d’ogives reposant sur des consoles insérées dans les parois. Ce type de voûtement remonte au plus, selon nous, à la deuxième moitié du
XIIIesiècle. Auparavant, ce vaisseau principal devait être charpenté. Par contre, les collatéraux devaient être voûtés d’arêtes sur doubleaux en plein cintre. On est en présence d’une nef dont les modèles sont des églises comme Notre-Dame de Jumièges, églises que nous datons aux alentours de l’an mille.


Les chapiteaux des images 7, 8, 9 et 10 ont été déposés dans la nef. Ils proviennent très probablement du déambulatoire roman de l’ancienne abside, qui a été refaite à la période gothique. Nous estimons que les déambulatoires des absides romanes remontent au XIIesiècle. Ce doit être le cas de ces chapiteaux.

Celui de l'image 7 représente des hommes nus à genoux tenant des grappes de raisin. Le thème serait d’origine ancienne. Il est énigmatique.

Les Saintes Femmes au Tombeau apparaissent sur l'image 8.

Sur chacune des faces du chapiteau des images 9 et 10, on peut voir un ange caressant le visage d’un homme. Thème que nous n’avons pas identifié.

Le chapiteau de gauche de l'image 11 est décoré de lions ailés.

Le chapiteau de gauche de l'image 12 porte en ses coins des hommes assis. Celui de droite, visible aussi sur l'image 13, représente un homme allongé derrière des pampres de vigne.

D’autres hommes assis sont représentés sur l'image 14.

On peut voir des centaures sur l'image 15.

Remarquons au passage la polychromie, sans doute d’origine, des chapiteaux de l'image 16.

Autre homme nu rampant derrière des pampres de vigne sur l'image 17.


Sur l'image 18 (chapiteau que l’on retrouve sur l'image 22), deux oiseaux encadrent un visage humain.

Sur l'image 19, deux hommes chevauchent des boucs.

Sur l'image 20, un homme chevauche un poisson. Peut-être Tobie et le poisson ?

On retrouve des hommes nus à l’intérieur des pampres de vigne sur l'image 21.

Sur l'image 23, deux hommes nus portent des boucliers. Les traits fins des personnages font plutôt penser à une œuvre du XVIesiècle. Il en est de même pour le chapiteau de l'image 24.

Sur les chapiteaux des images 25 et 26, on peut voir l’histoire de Jonas : dévoré par une poisson énorme (image 26), il est rejeté par ce poisson (image 25).

Sur l'image 27, on voit le reliquaire de Saint Calmin, daté du XIIIesiècle.


Datation envisagée pour la nef : an 950 avec un écart de plus de 100 ans.