Autres monuments du Var susceptibles de dater du Ier millénaire 

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Les édifices décrits ci-dessous ont fait l’objet d’une étude très superficielle. Bien souvent les images sont extraites d’Internet. Nous les présentons ici afin de compléter une documentation qui reste très parcellaire.



Barjols : analyse de deux sculptures

 Des édifices romans de Barjols, il ne reste presque rien. Deux pierres sculptées ont cependant retenu notre attention.

La première est une grande vasque de forme hémisphérique (image 1). Au début, nous avions envisagé que ce pouvait être un bénitier du XVIIIesiècle. Mais un examen plus attentif nous a conduits à penser qu’il s’agissait plutôt d’une cuve baptismale préromane (an 800 avec un écart de 200 ans). Cependant, il est nécessaire de pousser l’analyse en essayant de retrouver des éléments de comparaison.

Bien qu’il porte la date de 1846, le tympan de l'image 2 est nettement plus ancien. De tels tympans sont qualifiés de « romans » et, implicitement, datés du XIe ou du
XIIesiècle. Nous pensons cependant que de tels tympans pourraient être plus anciens encore. En effet, le thème représenté ici est extrait de l’Apocalypse de Saint Jean : le Christ y est représenté en Gloire entouré des symboles des quatre Evangélistes. Il faudrait faire un catalogue exhaustif de ces représentations afin d’établir une chronologie. Leur nombre important permet d’envisager qu’elles ont été édifiées durant plus d’un siècle. Elles semblent disparaître au XIIesiècle. En conséquence, les plus anciennes auraient pu apparaître avant l’an 1000. Ce serait le cas de celle-ci, aux formes archaïsantes. Remarquer enfin que ce tympan est constitué en deux parties. Il est possible que la partie supérieure soit un rajout ultérieur, le tympan initial ayant la forme d’un demi-disque.



Le Mausolée de la Trinité de Callas

Nous n’avons aucun autre renseignement sur ce monument (images 3, 4, 5) que les légendes du plan au sol (image 6). Etait-ce vraiment un mausolée ? Quelle est la datation des constructions successives ? L’indication « mur romain » de la légende est insuffisamment précise : il y a eu une présence romaine d’au moins quatre siècles dans ce secteur. Quelle était la fonction de la construction semi-circulaire en bas du plan ?

N’ayant pas suffisamment de critères de comparaison, nous nous estimons incompétents pour répondre à ces questions.




La chapelle Saint-Hermentaire de Draguignan

Cette chapelle ne nous est connue que par les images 7, 8 et 9 trouvées sur Internet. Ces images sont cependant suffisantes pour envisager une grande ancienneté. Il y a d’abord la légende de l'image 8 attribuant la période de l’antiquité tardive aux murs dessinés en rayures et la période médiévale aux murs en traits pleins. De plus, le plan est en lui-même révélateur. Le chevet est rectangulaire à l’extérieur et circulaire outrepassé à l’intérieur, signe d’une grande ancienneté. Les murs dits médiévaux sont plaqués contre les murs extérieurs. Des demi-colonnes sont adossées contre ces murs. Elles devaient servir à porter les doubleaux supportant les voûtes.

L’église primitive devait être charpentée. Elle aurait été voûtée à l’époque médiévale. Dernière remarque : l’arc triomphal est porté par des colonnes monolithes
(image 9).

Nous pensons que cette église est d’origine wisigothique ou ostrogothique.

Datation envisagée : an 700 avec un écart de 200 ans.




Le baptistère de Fréjus

La région de Provence-Alpes-Côte d’Azur possède plusieurs baptistères : Aix-en-Provence, Riez, Venasque et, ici, Fréjus. Le fait est exceptionnel. Aucune autre région de France ne possède autant de baptistères. Il doit y avoir une raison à cela. Il est possible que les baptistères du Sud de la France aient eu la même fonction que les édifices à plan centré du Nord de la France ou d’Allemagne (chapelle palatine d’Aix-la-Chapelle, église d’Ottmarsheim, etc.).

À l’extérieur, le baptistère est parfaitement reconnaissable (images 10 et 12). La base est carrée. La partie supérieure est circulaire. La coupole est portée par huit colonnes monostyles à chapiteaux corinthiens.

Datation envisagée : an 550 avec un écart de 200 ans.

L’ensemble épiscopal de Fréjus ne contient pas seulement ce baptistère paléochrétien. On y trouve aussi un très beau cloître roman du XIIesiècle (image 17). et un très rare plafond peint du XIVeou XVesiècle (image 18).




Les ruines de l’abbaye Saint-Pierre-de-l'Almanarre à Hyères

Ici encore, nous n’avons que peu de renseignements sur cette abbaye.

Les images 20 et 21 font apparaître une église à deux nefs dont le plan est inusité. Nous pensons que cette église date du premier millénaire, mais sans certitude aucune.



Église Saint-Raphaël des Templiers de Saint Raphaël

Au chevet de cette église (images 22 et 23), on peut voir des pilastres ou des contreforts qui pourraient être les restes de lésènes d’arcatures lombardes. Par ailleurs, le fait que l’abside et l’absidiole soient accolées est significatif d’une absence de transept. Très probablement, l’église primitive était à plan basilical à nef à trois vaisseaux avec trois absides en prolongement. Plan qui serait typique d’une basilique antérieure à l’an mille. Par contre, la nef nous semble plus récente, du XIXesiècle (image 24). Il est possible que l’ancienne nef ait été détruite pour être remplacée par une nef plus récente.