Autres églises de l'Oise susceptibles de dater du 1er millénaire (page 2/2) 

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Les édifices étudiés dans cette page intitulée « Autres églises de l'Oise susceptibles de dater du 1er millénaire (page 2/2) » n’ont pas fait l’objet de visites de notre part. Nous les avons identifiés principalement à partir des sites Internet très documentés, tels que Wikipédia (catégorie : églises romanes de l'Oise) ou « Églises de l'Oise ». Les images ci-dessous sont issues d'Internet.

Les six églises décrites dans cette page sont : l'église de la Sainte-Trinité de Choisy-au-Bac, l'église Saint-Pierre de Compiègne, l'église Saint-Léger de Delincourt, l'église Saint-Vincent de Hermes, l'église Saint-Lucien de Pont-Sainte-Maxence, l'église Saint-Germain de Sacy-le-Grand.




L'église de la Sainte-Trinité de Choisy-au-Bac

D'après la page du site Internet Wikipédia consacrée à cet édifice : « Dès le VIIe siècle, Choisy-au-Bac possède une basilique dédiée à saint Étienne, qui dépend du palais royal de Compiègne. En 711, le roi Childebert IV [...] y est enseveli, ainsi qu'en 783, Berthe au Grand Pied. À la basilique, se joint une abbaye elle aussi dédiée à saint Étienne, qui semble être à l'origine du développement du village au confluent de l'Oise et de l'Aisne. Dès la fin du VIIe siècle, une villa royale y est également attestée. En 827, l'abbaye est transformée en prieuré simple, et devient une dépendance de la puissante abbaye Saint-Médard de Soissons. Les pillards Normands s'installent à Choisy en 895/896. D'abord dévasté, le prieuré est restauré par la suite. Plusieurs rois l'honorent de leur visite, dont Henri Ier en 1037. Le pape Innocent II vient célébrer une messe solennelle en la basilique Saint-Étienne en 1131. [...]

La nef de plan basilical s'inscrit dans la tradition des basiliques romanes du Soissonnais de la seconde moitié du XIe siècle, où les nefs uniques sans bas-côtés constituent l'exception. Elle est d'un style austère. L'on se rend aisément compte que les voûtes d'ogives ne cadrent pas avec l'architecture générale de cette partie de l'église, même si la teinte de la pierre est uniforme sur tout l'édifice. »

Le texte ci-dessus fait mention de l'église Saint-Étienne, bien que la page de Wikipédia soit consacrée à l 'église de la Sainte-Trinité. Nous avons au début envisagé que l'église primitivement consacrée à Saint-Étienne ait pu changer de patronyme. Mais il y aurait bien à Choisy-le-Bac un prieuré consacré à Saint-Étienne et dont il ne resterait que des vestiges. En conséquence, ce n'est sans doute pas dans cette église de la Sainte-Trinité qu'auraient été déposés les corps de Childebert IV et de Berthe au Grand Pied. Cependant l'abondance des textes faisant allusion à une présence royale durant le Haut Moyen-Âge fait envisager une haute datation de certains monuments. Qu'en est-il de l'église de la Sainte-Trinité ?

Remarque : comme d'habitude, la nef est datée du XIe ou XIIe siècle. Nous nous y attendions !

Le plan (image 3) est celui d'une église à nef à trois vaisseaux et trois absides semi-circulaires en prolongement de ces vaisseaux. Il faut comprendre que ce type de plan est très fréquent et, en conséquence, il a dû être employé pendant plusieurs siècles. On constate sur ce plan l'absence d'un ouvrage Ouest. Par ailleurs, s'il existe une ébauche de transept, on remarque sur l'image 1 qu'il s'agit d'un transept bas (le toit du transept est en dessous du toit de la nef) et non débordant. Nous pensons que, primitivement, il n'y avait pas de transept : les croisillons du transept ont été édifiés à l'emplacement des collatéraux de la travée de nef la plus proche du chœur. Ces particularités du plan (absence d'ouvrage Ouest, transept bas et non débordant, absides en prolongement des vaisseaux de la nef) sont pour nous caractéristiques d'un édifice préroman. À cela il faut ajouter le fait que la nef n'était probablement pas voûtée à l'origine, mais charpentée (images 2, 4 et 5). De plus, il faut ajouter l'utilisation d'impostes pour supporter les arcs : nous estimons que l'emploi d'impostes a précédé l'emploi du système chapiteau-tailloir. Les piliers actuels sont rectangulaires de type R1111 mais nous pensons qu'ils étaient à l'origine, de type R1010. L'église primitive devait donc être antérieure à l'an mille, mais pas trop ! Car les arcs reliant les piliers sont à double rouleau.

Datation envisagée pour l'église de la Sainte-Trinité de Choisy-au-Bac : an 900 avec un écart de 100 ans.





L'église Saint-Pierre de Compiègne

Selon la page du site « Églises de l'Oise » :

« L’église remonte au XIIe siècle. Son plan comprenait une nef de trois travées avec bas-côtés (celui du sud a disparu), un transept saillant (le croisillon sud a également disparu) et un chœur à chevet plat flanqué de deux chapelles carrées, l’ensemble complètement dénaturé ou reconstruit par la suite. Bien qu’incomplète, la nef, longue de trois travées, a belle allure. Commencée avant 1150, elle communique avec les bas-côtés par des arcades en plein cintre à doubles rouleaux reçus sur des piles cruciformes modifiées par la suite. Les parties hautes, avec leurs voûtes d’ogives, appartiennent à une seconde campagne plus tardive (vers 1160) car le plan des piles montre clairement qu’aucun voûtement n’était prévu à l’origine. Il en est de même du bas-côté subsistant, dont les voûtes d’arêtes ne remontent qu’au XVIIe siècle. Contemporain des parties hautes de la nef, le transept est couvert de voûtes d’ogives identiques. Moins élevé que celle-ci, il peut être considéré comme une variante du transept bas dont il constitue un exemple assez tardif. »

Comme prévu, l'église est datée du XIIe siècle et ce, sans explication. Nous proposerons un peu plus loin une datation différente basée sur l'analyse de l'architecture. Notons au passage que l'historien de l'art qui a inspiré ce texte a noté que les « voûtes d’ogives, appartiennent à une seconde campagne plus tardive », ce que nous avions remarqué à l'examen des images de l'intérieur de la nef (images 13 et 15) : les ogives sont portées par des colonnettes reposant sur des consoles implantées sur les parois et non sur le sol. Selon nous, ce modèle architectural apparaît dans la deuxième moitié du XIIIe siècle et s'épanouit au XIVe siècle.

Ami lecteur, nous vous invitons à relire le texte précédent et bien observer les images de 10 à 15. Puis ce petit travail étant fait, à cliquer à plusieurs reprises sur le lien
« Article précédent » pour accéder à la page intitulée « La cathédrale Notre-Dame de Noyon » et refaire le même manège : lire le texte et regarder les images. On constate que les différentes dates proposées par les textes concernant la cathédrale de Noyon (1145, 1150) sont sensiblement les mêmes que celles proposées pour la présente église (début avant 1150, fin vers 1160). Les images quant à elles nous semblent fort différentes : privée de ses voûtes sur croisée d'ogives, l'église Saint-Pierre de Compiègne apparaît franchement romane alors que l'église Notre-Dame de Noyon apparaît franchement gothique. Nous estimons qu'au moins un siècle sépare les deux périodes de construction.

Les éléments caractéristiques de cet édifice permettant d'évaluer une datation de l'ouvrage primitif sont les suivants : nef à trois vaisseaux charpentés (actuellement deux), piliers rectangulaires de type R1010, arcs reliant les piliers à double rouleau. D'après le classement que nous avons effectué, nous situons cet édifice aux alentours de l'an mille.

Datation envisagée pour l'église Saint-Pierre de Compiègne : an 975 avec un écart de 100 ans.





L'église Saint-Léger de Delincourt

Nous avons sélectionné cet édifice à partir de l'image 18 sur laquelle on peut voir deux petits passages de part et d'autre de l'arc triomphal. L'existence de ces passages est confirmée par le plan de l'image 17. Ces passages sont appelés « passages berrichons ». Nous avons constaté que ces passages n'étaient pas cantonnés à la région du Berry (c'est le cas ici). Nous avons aussi constaté à plusieurs reprises que ces passages étaient les restes des baies de communication entre le transept et les collatéraux d'une nef à trois vaisseaux. Le processus devait être le suivant : la nef initiale est à trois vaisseaux. Le transept est construit en même temps que la nef ou après. Les divers vaisseaux de la nef communiquent avec le transept. Dans un deuxième (voire troisième) temps, on transforme la nef triple en nef unique par suppression du vaisseau central. Il reste le transept et les baies de communication avec les collatéraux. Celles-ci sont conservées pour servir de « passages berrichons ».

Nous avons voulu aussi montrer des chapiteaux romans afin de constater la rémanence de certains thèmes.

Celui de l'image 19 est fréquent dans l'art roman. Nous ne savons d'ailleurs pas comment l'appeler : « monstre dévorant » ?, « monstre dominant » ?,  ou « monstre protégeant » ? Sans doute tous les trois, car dans le cas présent, on peut voir un homme, assis les jambes écartées, englouti dans la gueule d'un monstre. Mais ce monstre ne semble pas dévorer l'homme. Il lui écarte la bouche, comme pour le faire parler. Que symbolise cette scène ? La mort qui nous engloutit tous ? La puissance du pouvoir temporel sur le pouvoir spirituel ?

Quant à celui de l'image 20, tout aussi fréquent dans l'art roman, il est appelé « Daniel et les lions » d'après un épisode biblique. Mais nous ne pensons pas que l'interprétation par le texte biblique soit la bonne. Pour nous, ce serait l'inverse du thème précédent : puissance du pouvoir spirituel, l'homme, sur le pouvoir temporel, les lions.

Les chapiteaux de l'image 21 sont à entrelacs. Ce thème est fréquemment utilisé durant la période préromane. Nous sommes un peu surpris de les trouver ici en compagnie de chapiteaux romans. Il faut cependant relativiser cette impression : l'art roman est tellement diversifié qu'on peut difficilement identifier des périodes thématiques.


Datation envisagée pour l'église Saint-Léger de Delincourt : an 1075 avec un écart de 50 ans. Remarque : cette datation se base uniquement sur l'analyse des chapiteaux du transept et non sur la présence des « passages berrichons » qui font envisager l'existence d'une nef beaucoup plus ancienne.





L'église Saint-Vincent de Hermes

Nous avions signalé des « passages berrichons » en ce qui concerne l'église Saint-Léger de Delincourt étudiée ci-dessus. Nous retrouvons ces passages dans la nef de l'église Saint-Vincent (image 25). On y voit en effet trois arcs en plein cintre : l'arc triomphal encadré par deux arcs plus petits. On découvre un problème : l'arc de gauche (côté Nord) est plus élevé que l'arc de droite (côté Sud). Mais le problème est résolu par l'examen de l'image 27 montrant le passage Sud vu à partir du croisillon Sud du transept. À l'origine, les deux « passages berrichons » étaient à la même hauteur, celle du passage Nord.

En revenant à l'image 25 et en rétablissant par la pensée l'aspect primitif du passage Sud, on visualise le schéma classique d'une nef à plan basilical. Cette nef devait être charpentée. Les collatéraux étaient particulièrement étroits et élevés. Il resterait peu de chose de cette nef : très probablement le mur Sud de l'actuelle nef. Par contre, comme indiqué sur le plan, le mur Nord serait plus récent. Le mur extérieur Nord de l'ancienne nef aurait été remplacé par la colonnade gothique de la nef actuelle. Comme cette ancienne nef était triple, il devait y avoir un vaisseau central. Les murs gouttereaux de ce vaisseau central portés par des piliers étaient très probablement situés dans le prolongement des piliers de la croisée du transept.

Dans l'étude précédente, n'étant pas sûrs que les « passages berrichons » étaient signes de l'existence d'une nef à 3 vaisseaux antérieure à l'actuelle nef, nous avions basé notre évaluation sur les seuls chapiteaux plus récents. Dans le cas présent, cette existence est plus assurée. Mais inversement, l'incertitude sur l'évaluation est beaucoup plus grande, car nous ne disposons d'aucun élément permettant de caractériser cette nef.

Datation envisagée pour l'église Saint-Vincent de Hermes : an 650 avec un écart de 300 ans.





L'église Saint-Lucien de Pont-Sainte-Maxence

La page du site « Églises de l'Oise » consacrée à cet édifice nous apprend ceci : « Bâtie sur une terrasse alluviale qui la mettait à l’abri des débordements de l’Oise, Saint-Lucien est, pour l’essentiel (seul le bas-côté nord a été reconstruit au XIXe siècle), une église homogène de la seconde moitié du XIe siècle. Sa nef basilicale (c’est-à-dire avec bas-côtés) et l’abside en hémicycle inscrite dans un massif de maçonnerie rectangulaire montrent que les traditions architecturales préromanes restaient encore très vives à cette époque.

L’intérieur est malheureusement défiguré par un badigeon et des boiseries médiocres qui ne permettent plus d’apprécier la belle austérité des volumes. La nef centrale communique avec les bas-côtés par quatre arcades en plein cintre qui retombent directement sur des piles de plan carré, sans l’intermédiaire d’un tailloir. Les murs, totalement lisses, ne sont rythmés que par la succession des arcades et des fenêtres qui les surmontent.

À l’extérieur, au contraire, la présence d’une triple arcature associée à la porte d’entrée et d’un cordon de billettes contournant l’archivolte des fenêtres et les reliant, apporte une touche moins sévère. La façade s’orne en outre de deux bandeaux décorés de zigzags gravés. Le bandeau supérieur reçoit une petite croix antéfixe sculptée en faible relief, modestement inspirée de celles de la Basse-Œuvre, à Beauvais, ou encore de celles de Bresles et Montmille, autre indice du poids des traditions dans cette église.
[...} »

Ce texte, pourtant très documenté, nous donne l'impression de naviguer en pleine absurdie. Remarque : ce n'est pas la première fois … et de loin ! En fait, nous avons cette impression depuis le début.

Relisons-le : « Saint-Lucien est, pour l’essentiel, [...} , une église homogène de la seconde moitié du XIe siècle. Sa nef basilicale [...} et l’abside [...} montrent que les traditions architecturales préromanes restaient encore très vives à cette époque. ». Comment les auteurs savent-ils que « les traditions architecturales préromanes restaient encore très vives à cette époque  (c'est-à-dire, dans la seconde moitié du XIe siècle) » ? Car les dites traditions architecturales préromanes … il n'y en a pas ! Toutes les églises anciennes de l'Oise (et des autres départements de France) sont datées de la deuxième moitié du XIe siècle ! C'est-à-dire, de la période romane. Si on lit correctement les pages d'Internet (autres que les nôtres), il n'y a pas en France d'église antérieure à l'an mille. Comment peut-on créer une tradition avec quelque chose qui n'existe pas ?

Notre démarche est tout à fait différente, car plutôt que de parler de « traditions architecturales préromanes » nous préférons parler « d'église préromane ». Car cette église Saint Lucien est bien une église préromane. Son archaïsme en témoigne.

Passons à une analyse plus détaillée : sur le pignon occidental, est apposée une plaque rectangulaire sculptée d'une croix pattée hampée. Nous pensons que ce motif est préroman du VIIe ou VIIIe siècle. Il peut provenir d'un autre endroit (image 30).

Au dessous de cette plaque, se trouve un bandeau sculpté de croix et zigzags en alternance (image 31). Ce décor a été vu sur des impostes d'églises de l'Oise étudiées dans les pages précédentes, impostes datées des environs de l'an 800 (avec une grande marge d'incertitude). Au-dessous encore, on peut voir une triple arcature. L'arc central surligné par un cordon de billettes protège l'entrée (image 32). Hormis la plaque à la croix pattée, le décor est empreint d'une grande simplicité. Cette simplicité caractérise les monuments du Haut Moyen-Âge. En fait, dans la pratique, ces églises étaient très décorées. Mais ce n'étaient que de fresques (ou plus rarement de mosaïques) qui ont disparu avec le temps.

Une autre particularité de cette église est son chevet, plat à l'extérieur, arrondi (seulement l'abside centrale) à l'intérieur (image 34 et plan de l'image 28). Nous avons rencontré peu de chevets de ce type (exemple : Peyrusse-Grande dans le Gers). Il serait intéressant de faire une étude comparative.

À l'intérieur, on découvre une nef à 3 vaisseaux charpentés. Les murs gouttereaux du vaisseau central sont portés par des arcs simples s'appuyant sur des piliers rectangulaires de type R0000. Ces piliers étant recouverts de panneaux en bois (ou de plâtre), on ignore si les arcs sont portés par l'intermédiaire d'impostes.

Les autres caractéristiques de cette église (chevet dans le prolongement de la nef, absence de transept, absence d'ouvrage Ouest), font envisager une haute datation.


Datation envisagée pour l'église Saint-Lucien de Pont-Sainte-Maxence : an 750 avec un écart de 200 ans.





L'église Saint-Germain de Sacy-le-Grand

Selon la page du site Internet Wikipédia consacrée à cet édifice : « Les premières mentions écrites de la commune remontent au milieu du VIIIe siècle (Saciacum en 750). La date de fondation de la paroisse n'est pas connue. Aucun auteur ne précise si son église est dédiée à saint Germain de Paris ou saint Germain d'Auxerre. [...} Les différentes parties de l'église actuelle sont datables approximativement grâce à l'analyse archéologique. [...} À l'origine de l'église actuelle est une église de plan basilical du dernier quart du XIe siècle, qui est vraisemblablement déjà munie d'un transept. »

On retrouve la datation systématique du début de construction à la seconde moitié du XIe siècle. Et même mieux dans le cas présent : « dernier quart du XIe siècle » ... ce qui constitue un exploit. En ce qui me concerne, je suis incapable de faire la différence à partir de la seule analyse architecturale entre un immeuble du dernier quart du XXe siècle et un immeuble du premier quart du XXIe siècle …. et pourtant j'ai assisté à la construction de bon nombre d'immeubles de ces deux catégories ! Cela étant, il est toujours possible que l'édifice date réellement du dernier quart du XIe siècle.

Le plan de l'image 37 fait apparaître une dissymétrie de la nef : le collatéral Sud est plus large que le collatéral Nord, les piliers, côté Sud, sont plus espacés que ceux du côté Nord. De plus, leurs plans sont différents, de type R1111 (cruciformes) au Sud, R1010 au Nord. On peut voir cette colonnade Nord sur l'image 39 : piliers de type R1010, arcs doubles. Toujours d'après le plan de l'image 37, les trois vaisseaux sont voûtés d'ogives. À l'origine, ils devaient être charpentés.

Au cours de la recherche que nous avons effectuée sur l'évolution des nefs à 3 vaisseaux, nous avons estimé que les nefs à piliers de type R1010 ont précédé les nefs à piliers de type R1110 qui elles-mêmes ont précédé les nefs à piliers de type R1111. En conséquence, selon nous, les nefs à piliers de type R1010 seraient de peu antérieures à l'an mille. Ceci n'est valable que pour le côté Nord de la nef. Il est probable que le côté Sud, initialement identique au côté Nord, a été repris ultérieurement.

Les chapiteaux des images 40, 41, 42, appartiennent à cette colonnade Nord. Leur facture archaïque correspond à la période évoquée ci dessus. Leurs caractéristiques sont les suivantes :

Image 40 : feuilles dressées et décor géométrique à stries obliques.

Image 41 : sur un fond en entrelacs de cannage, deux centaures à peine ébauchés sont accolés.

Image 42 : scène énigmatique : masque humain ?


Datation envisagée pour l'église Saint-Germain de Sacy-le-Grand : an 950 avec un écart de 100 ans.