La basilique Saint-Paul-Hors-les-Murs de Rome 

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Nous n'avons pas visité cette église. Les images ci-dessous ont été recueillies sur Internet.

La basilique Saint-Paul-Hors-les-Murs a fait l'objet d'une étude approfondie par Enrico Parlato dans le livre  « Rome et Latium romans » de la Collection Zodiaque. Mais cette étude, accompagnée de quelques photographies, ne concerne que le cierge pascal et le cloître, tous deux datés de la fin du XIIesiècle ou du début du XIIIesiècle. Donc cet édifice se situe hors des limites de notre recherche.

Concernant la basilique primitive, voici ce que nous apprend Enrico Parlato : « Citadelle bénédictine, la basilique de la via Ostiense (route d'Ostie) est parvenue presque intacte jusqu'au XIXesiècle mais a été gravement endommagée par l'incendie des 15 et 16 juillet 1823. La décision de reconstruire entièrement l'église au lieu de récupérer ce qui n'avait pas été attaqué par les flammes a fait disparaître le monument le plus significatif de la Rome paléochrétienne et médiévale qui soit parvenu jusqu'à l'aube des temps modernes, où l'on a compris la façon de conserver les monuments. »

Ces quelques phrases devraient clore notre enquête sur cette église. Une enquête qui a priori ne devrait pas faire l'objet d'une page de ce site consacré aux édifices du Premier Millénaire. Et non aux édifices construits au XIXesiècle. En fait, les images permettent de réaliser la différence fondamentale entre une église paléochrétienne et une église du XIXesiècle. Il s'agit d'une différence de dimensions. Observons sur l'image 2 la première rangée de chaises. Nous en comptons 32. Si on ajoute la place libre utilisée par les allées, on constate qu'on pourrait aligner plus de 40 chaises dans la largeur du vaisseau central. Sachant qu'une chaise occupe en largeur plus de 0,5 mètre, on peut estimer que la largeur du vaisseau central est supérieure à 20 mètres. En première analyse, ce nombre n'apparaît pas exagéré. Pourtant, si on le compare à d'autres, on s’aperçoit de son importance. Ainsi pour la cathédrale d'Amiens, une des constructions gothiques les plus impressionnantes et les plus achevées, la largeur du vaisseau central n'est que de 14,6 mètres. Il faut comprendre que, si les constructeurs d'Amiens avaient possédé les techniques pour construire un bâtiment à vaisseau central large de 20 mètres, ils auraient construit ce bâtiment. Et à plus forte raison dans le cas d'une basilique paléochrétienne : s'ils avaient pu le faire, leurs architectes auraient construit des bâtiments d'une très grande largeur. En conséquence, nous estimons que le reconstructeur de la basilique Saint-Paul a utilisé des techniques du
XIXesiècle ... en, copiant les plans d'une basilique du IVesiècle.

Notre idée est donc la suivante : les premières basiliques étaient couvertes d'un toit à charpente. La largeur du vaisseau central était limitée à cause des diverses contraintes de résistance du principal matériau : le bois. Petit à petit, les connaissances des bâtisseurs sur ce matériau ont évolué et les techniques ont été améliorées. Les peuples de la région centrale de l'Italie, et plus particulièrement ceux du Latium, ont conservé toute une nostalgie de l'ancienne Rome et de ses édifices. Plus particulièrement les basiliques, dont ils ont voulu conserver les plans, mais en utilisant les savoirs modernes en matière de construction. Nous pensons que plus le vaisseau central d'une basilique est large, plus cette basilique doit être récente. Il s'agit là d'un postulat qui doit toutefois être relativisé en fonction de chaque édifice.

En conséquence de cette analyse, nous estimons pouvoir déduire l'ancienneté réelle d'un édifice de la largeur de son vaisseau central. La plupart des basiliques de l'ancienne Rome ont été restaurées durant les périodes Renaissance ou Baroque. Certaines comme Saint-Paul-Hors-les-Murs ont été entièrement refaites. Pour d'autres, la restauration n'est qu'un habillage recouvrant les parties anciennes. La largeur du vaisseau central, l'organisation des piliers et des arcs (répartition, espacement, hauteur, types de piliers, de chapiteaux, d'arcs) devraient permettre de repérer ces églises et de les dater.

Notons une dernière observation concernant plus particulièrement Saint-Paul-Hors-les-Murs. L'auteur nous apprend que la réfection totale de l'église est postérieure à l'incendie de 1823. Cette date est relativement récente. Il est possible qu'il existe des images de l'église antérieure à 1823. On en connaît dans le cas de nombreuses églises beaucoup moins prestigieuses que  Saint-Paul-Hors-les-Murs. Il serait intéressant d'étudier ces images afin de retrouver à travers elles l'édifice primitif.


Datation envisagée pour la basilique Saint-Paul-Hors-les-Murs de Rome :

Nous venons de voir que cette église avait été refaite au XIXesiècle. Nous n'avons aucune image de l'édifice antérieur à 1823. En conséquence, une datation de l'édifice primitif nous est impossible.