Église Saint-Just de Valcabrère
Cet édifice présente les traces de plusieurs campagnes de
travaux laissant envisager une datation bien antérieure à
celle estimée auparavant (XIesiècle). Il
nécessite un examen très approfondi que nous espérons
pouvoir effectuer dans les mois qui viennent. Datation
envisagée : VIIèm e- IXesiècle.
Ajout
d'images et de commentaires
À la date du 11 janvier 2020, nous avons ajouté les
images de 4 à 24 ainsi que les commentaires
ci-dessous. Ceci afin de permettre au lecteur de mieux
connaître cette église. Cependant, nous estimons que son
étude n'est pas encore terminée. Il y a encore beaucoup de
zones d'ombre et nous espérons pouvoir reprendre son étude
prochainement.
Durant la période antique, la localité
de Saint-Bertrand de Comminges était une ville importante,
capitale d'une province située entre la Garonne et les
Pyrénées. Sa prise par les Francs vers la fin du VIesiècle
a fait l'objet d'une description très détaillée de Grégoirev
de Tours et l'un de ses continuateurs. Les images
4, 5 et 6 nous montrent le site et les fouilles qui
y ont été effectuées. Seule une parte de la ville a été
fouillée.
Le chevet (image 8)
a une forme apparemment bizarre que l'on comprend mieux à
partir du plan de l'image
9. En
fait, l'abside centrale est à plan carré à l'extérieur et
semi-circulaire à l'intérieur. Ce type de plan fait
envisager une partie préromane. Cette hypothèse est
confirmée par le plan des absidioles en forme de demi-cercle
outrepassé. Nous pourrions donc être en présence d'une
église wisigothique (on sait que l'arc outrepassé est une
invention des Wisigoths).
Le portail, Nord (images
10, 11, 12) est source d'énigmes. Par certains
côtés, il apparaît relativement récent : du XIIesiècle
(existence de statues-colonnes comme à Chartres (image
11) ; chapiteaux finement sculptés et historiés).
Mais par d'autres côtés, il apparaît plus ancien (absence de
linteau). Remarquons sur le tympan un détail qui pourrait
avoir son importance : Jésus (ou Dieu) est assis à
l'intérieur d'une mandorle. Mais on ne voit pas les symboles
des évangélistes graviter autour de la mandorle. Par contre,
on peut voir quatre hommes portant chacun un attribut. On
reconnaît l'aigle et l'enfant mais pas le lion et le taureau
(image 12).
Le plan de l'image
9 est aussi révélateur d'une nef à trois
vaisseaux. Le vaisseau central est actuellement voûté (image 13) . Nous ne
pensons pas qu'il l'était à l'origine. En effet, l'image
14 montre une rupture de continuité des pilastres
adossés aux piliers. Cete rupture se situe au niveau des
impostes porteuses des grands arcs. Nous pensons que la nef
primitive devait être à peu près semblable aux nefs de la
Madeleine ou de Saint-Aphrodise de Béziers. Avec une légère
différence dans les piliers, de type R0001
(et non R0000).
Lorsqu'on se dirige vers le sanctuaire, on découvre deux
arcs successifs, l'arc triomphal et l'arc absidal (image
15). Ces arcs sont portés par des chapiteaux
soutenus par des paires de colonnes cylindriques détachées
du pilier. Il s'agit là, selon nous, d'un indice
caractéristique d'une église wisigothique (image
17). On le retrouve à Nant (Aveyron), San Pere de
Rodes (Catalogne), Saint-Jacques de Béziers (Hérault).
Les chapiteaux sont soit difficilement classables comme
celui de l'image 18 (on
y repère cependant un décor d'arcades), soit d'époque
tardo-antique (images 19
et 20).
Le bas-relief de l'image
21 pourrait être interprété comme une scène
profane. Nous ne le pensons pas, bien que ne connaissions
pas la signification réelle. Il y a là trop d'images pouvant
être interprétées comme autant de symboles : une scène de
repas, les convives tournant le dos à une autre scène où
l'on voit un homme accompagné d'un lion s'adresser à une
femme nue.
Sur l'image 22, on peut voir, au
dessous, des arcades et au-dessus, un triplet. Nous pensons
que des symboles sont associés à ces représentations. On les
retrouve dans des décors de sarcophages ou de cuves
baptismales et ce, sans qu'ils soient associés à d'autres
symboles plus explicites.
Le chrisme de l'image 23 a
été placé ici à des fins de comparaison et d'identification.
Le fait qu'il décore un linteau en bâtière nous le fait
estimer antérieur à l'an mille.
Datation
envisagée pour l'église Saint-Just : an 650 avec un
écart supérieur à 150 ans.