Église Saint-Savinien de Melle (IIe page : le transept et le chevet)
Le transept et le chevet de l’église
Saint-Savinien montrent des traces de modifications très
différentes de celles vues sur la nef. L'image
1 en présente quelques unes.
Tout d’abord et en partant de la gauche, on voit que le
pignon du bas-côté sud dépasse nettement le faîte du toit de
ce bas-côté. Ceci signifie que très probablement le toit de
ce bas-côté a été rabaissé. Par ailleurs l'image
9 montre le même type d’anomalie. Mais cette
fois-ci sur le mur sud de la tour-lanterne. Remarque : il ne
semble pas que le sommet du pignon de la façade sud du
transept soit à la même hauteur que le tracé du toit sur le
mur de la tour-lanterne. Que faut-il en déduire ?
Une autre anomalie est détectée sur l'image 1. Il s’agit des
fragments de colonne placées au dernier étage (avant la
flèche) de la tour-lanterne. Ces colonnes sont la preuve de
l’existence d’une tour de croisée avant la tour actuelle
d’époque gothique. Cette tour de croisée devait être
richement décorée. Il reste aussi des éléments de cette tour
de croisée sur la façade nord (image
7).
Toujours sut l'image 1,
on peut voir que le toit du bras-nord du transept est
différent de celui du bras-sud et qu‘il existe une absidiole
côté nord.
Enfin l'image 1 montre
que sur le mur de clôture de l’abside principale sont
adossées des colonnes partageant cet hémicycle en cinq
parties. On retrouve une de ces colonnes ainsi que la
corniche qui la jouxte dans les images
3 et 4. Il est très probable que colonnes et
corniches ont été placées à des dates différentes. En effet,
si elles avaient été placées simultanément, le motif de
décoration de la corniche serait le même partout. Alors
qu’ici ils sont différents de part et d’autre de la colonne.
La corniche-sourcil aurait été placée après les colonnes
afin d’agrémenter les pans de mur entre les colonnes (et
aussi de protéger les fenêtres).
Les chapiteaux placés au-dessus des colonnes servaient sans
doute à porter des poutres de charpente du toit de l’abside.
La forme de ces chapiteaux dépourvus de tailloirs, leur
décor de type archaïque, les font remonter à un art roman
primitif Xe? XIesiècle ?
Celui de l'image 5 bien
que probablement très restauré (voire copie. moderne de
l’original) montre le caractère archaïque du décor fait de
palmettes étalées.
Vu les modifications constatées à
l’extérieur on se doute que, à l’intérieur, le transept et
le chevet ont dû subir aussi quelques transformations. Ces
transformations ne sont pas apparentes sur l’absidiole nord
(image 11).
Nous avons vu précédemment que la tour-lanterne était
d’époque gothique mais qu’il existait des restes d’une
ancienne tour romane. Ces restes, on les retrouve sur les
piliers de croisée (images
12 et 13). En effet les chapiteaux de ces piliers
sont des chapiteaux historiés dont la datation commence à
faire consensus (fin XIe- début XIIesiècle).
Soit l’an 1100 avec un écart estimé de 50 ans.
La corniche qui passe au dessus de ces chapiteaux en faisant
office de tailloir se poursuit tout autour de l’abside (image 13 et,
peut-être, image 12).
Lors de notre visite dans cette église, nous n ‘avions pas
envisagé d’étudier plus particulièrement cette corniche.
C’est regrettable car elle semble de facture plus ancienne
que le chapiteau. Elle pourrait être antérieure à l’an 1000.
Tout comme pour la nef, l’étude du plan du chevet et de la
nef pourrait se révéler très intéressante. En particulier si
les absidioles et l’abside s’inscrivent dans le prolongement
du plan d’une église à 3 vaisseaux, un plan déduit de la
façade occidentale.