La cathédrale Santa Maria Assunta de Pise
Nous n'avons pas visité cette
cathédrale. La plupart des images de cette page sont
extraites de galeries d'Internet.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cet édifice
nous apprend ceci :
« Ce
bâtiment de style roman fut construit à partir de 1063
sous la direction de l’architecte Buscheto, avec le
dixième du butin ramené de Palerme par les Pisans lors de
leurs expéditions contre les musulmans. Les travaux furent
poursuivis par Rainaldo, et le monument fut consacré en
1118 par le pape Gélase II. »
Concernant l'histoire de ce bâtiment avant le XIIe
siècle, le texte de Wikipédia n'est pas beaucoup plus
précis. Nous disposons de quelques renseignements
supplémentaires grâce au livre Toscane
Romane, écrit par Italo Moretti et Renato Stepani
(extraits) :
« La
circonstance qui occasionna la construction de la
cathédrale de Pise fut, on le sait, la victoire remportée
sur Palerme en 1064 et l'enrichissement consécutif de la
ville , devenue désormais puissance maritime de premier
ordre. À quoi il faut ajouter la présence sur le siège de
Pise d'un évêque à la forte personnalité, Guido de Pavie,
commémoré sur une pierre de la façade curieusement
encastrée dans une autre, plus ample, qui énumère les
entreprises maritimes de la cité, mais surtout l’œuvre
d'un architecte tel que Buscheto dont la haute renommée
lui valut d'être comparé au mythique Dédale. À Buscheto on
doit le projet d'un édifice “en marbre blanc qui n'a
d'égal en aucun autre exemple” et, pourrions-nous ajouter,
la création du “roman pisan”. [...] La
construction de la nouvelle cathédrale se situe
essentiellement dans la seconde moitié du XIe
siècle, à une période où l’influence de Pise se répand
largement en Méditerranée. [...]
Celle-ci
devait être tout juste achevée ou au moins en bonne voie
lorsqu'en 1118, elle fut bénie par le pape Gèlase II.
[...]
En
un premier temps, la façade de l'église était située plus
en arrière et il n'est pas exclu que la présence d'un
édifice antérieur, peut-être l'ancienne demeure de
l'évêque, en ait été la cause. Les fouilles n'ont en fait
remis au jour aucune structure assignable à l'église
antérieure Santa Maria, qui, selon toute probabilité,
devait se trouver sous la nouvelle construction. [...]
»
Commentaires divers
Ces divers textes révèlent une certaine ambiguïté. Le
premier, de Wikipédia, nous donne l'impression que la
construction de la cathédrale a commencé en 1063 et qu'elle
a été terminée en 1118. Par la phrase suivante, « Les
fouilles n'ont en fait remis au jour aucune structure
assignable à l'église antérieure Santa Maria, qui, selon
toute probabilité, devait se trouver sous la nouvelle
construction. », le second nous apprend
l'existence d'une église antérieure à celle-ci. Et un
troisième texte extrait aussi de Wikipédia nous donne
l'information : « La
cathédrale que nous voyons aujourd’hui est en fait le
résultat d’une restauration qui a eu lieu en 1595, car
elle a été sujette à un grand incendie, dans lequel seules
quelques parties de l’édifice d’origine sont restées
intactes. »
On a donc une situation plus complexe que celle révélée par
la première phrase. Par ailleurs, il semblerait que les
auteurs de ces différents textes se soient surtout inspirés
des inscriptions épigraphiques non datées, dont l'une
parlerait de Buscheto et l'autre de Rainaldo. Sans négliger
l'importance de ces deux architectes ou maîtres d’œuvre,
nous devons tenir compte du caractère partiel, parfois
partial, du type d'information donné par des documents
épigraphiques. À l'inverse, l'analyse de l'architecture
permet de découvrir des transformations non mentionnées par
les textes. Ainsi, rien n'est dit sur le fait que le
transept est probablement postérieur à la nef (arc triomphal
brisé). Par ailleurs, il nous est dit que les travaux,
commencés par Buscheto, « furent
poursuivis par Rainaldo ». Rainaldo aurait allongé
la nef de trois travées et aurait édifié la façade. Nous
estimons que cette façade, de style roman tardif, a été
construite à la fin du XIIe siècle ou au début du
XIIIe siècle.
Il est une chose qu'il faut comprendre : lorsqu'un projet de
construction est lancé, il doit être réalisé dans la
décennie suivante. Il est certes possible qu'il y ait des
retards, mais en règle générale, l'hypothèse d'incidents
éventuels susceptibles d'engendrer des retards est prévue
avant le lancement de la construction. Ou bien les incidents
en cours de construction se révèlent trop importants et,
dans ce cas, le projet est abandonné ou modifié. En
conséquence de cette observation, un discours de la forme «
La construction de ce bâtiment a débuté en 1063 et s'est
terminée en 1118 » est entaché d'erreur. Car si, réellement,
la construction a commencé en 1063, elle devait être achevée
10 ans plus tard (au plus 20 ans plus tard) car le
concepteur du projet voulait assister à l'inauguration de ce
bâtiment. Il est certes possible que des constructions
soient effectuées après cette inauguration, mais dans ce
cas, il s'agit d'un autre projet différent du premier.
Nos conclusions
Notre site décrit des monuments attribuables au premier
millénaire. A priori, nous n'aurions pas dû parler de
celui-ci. Cependant, l'analyse de certaines données
architecturales pose quelques questions . La première est
l'existence probable d'un édifice antérieur à celui-ci. Il
est nécessaire de l'évoquer car il est possible que
l'édifice actuel soit installé sur les fondations de
l'édifice antérieur ou même qu'il utilise certaines parties
(murs, colonnes) de l'édifice antérieur. Une autre de ces
questions est en lien avec les données épigraphiques
(pierres gravées scellées dans les murs de l'édifice). L'une
cite Busccheto, l'autre Rainaldo. Il faudrait déterminer ce
que chacun d'eux a créé. Prenons l'exemple de Buscheto : il
semblerait qu'il ait inventé (ou promu) le décor de marbre.
S'il a travaillé vers la fin du XIe siècle, on
aurait un bon indice de datation de ce type de décor
fréquent en Toscane et en Corse. Remarque
: nous pensions jusqu'à présent qu'il était apparu un siècle
plus tard.
Datation
envisagée pour la cathédrale Santa Maria Assunta
de Pise : an 1100 avec un écart de 50 ans.