Diverses églises du Morbihan susceptibles de dater du 1er millénaire
Les édifices étudiés dans cette page concernant le
département du Morbihan n’ont pas été visités. Leurs images,
en général des copies d’écran Internet, servent à expliquer
et à justifier les datations. Ces images ne peuvent
remplacer une visite in situ.
Les 4 églises décrites dans cette page sont : la
chapelle Saint-Jean-Baptiste de Lantiern à Arzal, la chapelle
Saint-Jean de Campénéac, l’église
de la Nativité de l’ÎIe d’Arz, l’église
Saint-Jean-de-Beverley à Saint-Jean-Brévelay.
La
chapelle Saint-Jean-Baptiste de Lantiern à Arzal
Cette église présente un aspect très désordonné avec ses
blocs de constructions s’interpénétrant les uns les autres.
En commençant par la façade Sud (image
1), on identifie une nef unique couverte par un
toit à une pente, puis plus loin, le croisillon Sud d’un
transept bas (plus bas que la nef). On retrouve le
croisillon de ce transept bas greffé sur la façade Nord (image 2). Mais on a
deux bâtiments supplémentaires, le clocher et, peut être,
une maison d’habitation. On remarque que ces deux bâtiments
ne sont installés que sur une partie du versant Nord du
toit. Ce qui signifie qu’il doit y avoir en dessous de ce
versant Nord du toit une construction permettant de soutenir
les murs Sud du clocher et de l’autre bâtiment. On constate
aussi que le versant Nord du toit est plus développé que le
versant Sud, tout particulièrement entre le clocher et
l’autre bâtiment.
De ces observations, on déduit qu’il doit y avoir, non pas
un vaisseau de nef, mais deux. Ou plus, exactement, un
vaisseau central et un collatéral, le collatéral Nord. Le
clocher et l’autre bâtiment seraient implantés, non pas sur
le vaisseau central d’une nef unique, mais sur le collatéral
Nord de cette nef double.
On vérifie sur l'image 3 que
la nef comporte bien deux vaisseaux. En analysant cette
image de plus près, on peut voir à droite le mur Sud de la
nef prolongé un peu plus loin par une grande baie à deux
arcades permettant d’accéder au croisillon Sud du transept
bas. La baie à deux arcades est une construction du XVesiècle
(voir les images 4 et 5).
On retrouve la baie à deux arcades côté Nord, mais nettement
décalée par rapport à la précédente (images
3 et 5) . Cette baie peut aussi être datée du
XVesiècle.
Mais l’important n’est pas là. Revenons à l'image
3. On peut voir à l’extrême gauche de cette image
deux piliers rectangulaires de type R0000
portant des arcs simples. Nous estimons que ces piliers sont
les restes de l’église primitive dont la nef devait être à
trois vaisseaux.
Datation envisagée
pour l’église Saint-Jean-Baptiste de Lantiern à Arzal : an
750 avec un écart de 150 ans.
La
chapelle Saint-Jean de Campénéac
La page de Wikipedia consacrée à cet édifice nous apprend
ceci : «
La chapelle et le prieuré attenant auraient été fondés par
les chevaliers de l'Ordre du Temple au
XIIIesiècle (mais elle pourrait être plus
ancienne) sur l'emplacement d'un ermitage du VIesiècle,
avant d'être attribuée aux Hospitaliers de l'ordre de
Saint-Jean-de-Jérusalem lors de la dissolution de l'ordre
en 1312. L'établissement devait être originellement noyé
dans la forêt de Paimpont, plus étendue avant les
abattages liés aux activités métallurgiques, ce qui en
faisait un lieu propice pour un ermitage. »
Nous n’avons pas grand-chose à ajouter à ce texte. Nous
pensons que cette construction ne date pas du XIIIesiècle.
Car à cette période on construisait dans un appareil plus
régulier. Elle est antérieure à cette période. Mais il ne
s’agit pas non plus d’un ermitage du VIesiècle :
l’abside est semi-circulaire d’assez grandes dimensions.
Concernant les petites églises rurales du premier
millénaire, nous ne connaissons que celles du Bas-Languedoc
(ou plutôt nous commençons à les connaître). Pour ces
églises rurales, la construction s’avère simple : le chevet
est en général carré ou rectangulaire, parfois couvert d’une
voûte en berceau simple, parfois couvert d’une voûte en
cul-de-four inscrite dans le carré initial. Bien sûr, il est
difficile de transposer des observations effectuées à plus
de 800 kms de l’objet de recherche. De plus, nous n’avons
pas de vue de l’intérieur de l’édifice : l’abside est-elle
voûtée ? Ou charpentée ? Nous sommes donc obligés de
proposer un intervalle temporel important aux alentours de
l’an mille.
Datation envisagée
pour la chapelle Saint-Jean de Campénéac : an 950 avec un
écart de 200 ans.
L’église
de la Nativité de l’ÎIe d’Arz
Lorsque nous avons commencé nos recherches sur les églises
du Morbihan, nous avons consulté le site Internet « églises
romanes dans le Morbihan » qui nous a révélé l’existence de
l’Église de la Nativité de l’île d’Arz. Nous avons donc
sélectionné cette église considérée par d’autres sites
également comme romane. Nous voulions aussi étudier ses
chapiteaux (images de 15 à
18). Ces chapiteaux soutiennent la croisée du
transept. Cette croisée du transept est soutenue par des
arcs brisés.
Ces chapiteaux seraient-ils gothiques ? C’est ce que laisse
entendre le plan de l'image
10 pour lequel la légende la plus ancienne remonte
au XIIIesiècle.
Et c’est ce que nous pensons aussi. Ces chapiteaux ne
ressemblent en rien aux chapiteaux dits romans rencontrés
ailleurs en Bretagne. Par contre, ces chapiteaux
s’apparentent plus à des chapiteaux à atlantes que l’on voit
dans certaines églises gothiques. Ainsi les chapiteaux à
atlantes et animaux domestiques qui soutiennent les ogives
des voûtes des croisillons du transept de la cathédrale de
Béziers. L’intérêt de ces derniers chapiteaux est qu’on peut
estimer leur datation. Les ogives ont été construites après
le sac de 1209 qui a détruit une partie de la cathédrale.
Etant donné que ces ogives ont dû être construites en
priorité, on peut estimer leur construction entre 1215 et
1250.
Datation envisagée pour
la croisée du transept de l’église de la Nativité de l’ÎIe
d’Arz : an 1225 avec un écart de 25 ans.
L’église
Saint-Jean-de-Beverley à Saint-Jean-Brévelay
Peu de choses à dire sur cette église Saint-Jean-de-Beverley
qui nous est signalée comme romane. Les images
23 et 24 font apparaître une nef unique. Il
existait probablement un transept, dont il reste les piliers
de croisée.
Datation envisagée
pour l’église Saint-Jean-de-Beverley à Saint-Jean-Brévelay :
an 1050 avec un écart de 75 ans.