Aubeterre : l'église souterraine monolithe Saint-Jean et l'église Saint-Jacques
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Dans cette page, nous étudions deux monuments
d'Aubeterre-sur-Dronne : l'église
souterraine monolithe Saint-Jean et l'église
Saint-Jacques. Ces monuments ont été visités par Alain
et Anne-Marie Le Stang en septembre 2023. La plupart des
images de cette page est issue de cette visite. Les autres
images sont extraites de galeries d'Internet.
L'église souterraine
monolithe Saint-Jean
Le site rupestre d'Aubeterre-sur-Dronne se révèle pour nous
particulièrement intéressant. Nous en avions parlé d'une
façon très succincte en septembre 2019, mais, à cause d'un
manque d'informations et d'images, nous n'avions pu
l'étudier comme nous l'aurions souhaité.
En ce qui concerne les informations voici, outre le plan de
l'image 4 qui
permet d'identifier les diverses stations de la visite, des
extraits du texte du site Internet
Les
blogueurs de Charente-Périgord.
« Anciennement,
une grotte préhistorique, datant du protohistorique, qui
abritera bien plus tard un sanctuaire, appelé
nemeton,
où étaient célébrés des cultes païens celtiques. L'église
d'Aubeterre sera creusée dans la roche, du haut vers le
bas, pour y édifier un lieu sacré inspiré de la Cappadoce
en Turquie. Oui, les cultes celtes n'étaient que
l'évolution des croyances datant de la préhistoire. C'est
pour cela que les celtes reprirent les sites et monuments
préhistoriques pour les intégrer à leurs cultes : grottes,
dolmens, menhirs, etc... Le christianisme, ensuite,
tentera systématiquement de récupérer les lieux sacrés
celtes basés sur des lieux d'énergie provenant de notre
mère “la Terre”. Certains retracent l'église primitive
jusqu'aux premiers siècles de notre ère où les premiers
chrétiens persécutés se réfugièrent dans les ravins des
rochers et dans les grottes pour pratiquer leur nouvelle
religion. [...] »
Commentaires sur cette
partie de texte
Nous avons découvert le mot « nemeton
» que nous ignorions auparavant. Il désigne un sanctuaire
celtique. Nous n'avons que peu de connaissances sur les
sanctuaires gaulois, mais, jusqu'à présent, nous n'en
connaissons pas de souterrain, et il nous semble que si un
culte souterrain avait été généralisé chez les celtes, on en
découvrirait un grand nombre un peu partout en Europe. Nous
pensons qu'il y a eu discontinuité entre, d'un côté les
grottes décorées de la préhistoire (Lascaux, Chauvet, ..),
et les sites rupestres que l'on trouve un peu partout en
Europe (Cappadoce, Géorgie, Italie du Sud pour les plus
connus) principalement datés du premier millénaire de notre
ère.
En conséquence de cette analyse, nous pensons qu'il devrait
y avoir des preuves que, primitivement, il y avait là un
sanctuaire celtique.
En ce qui concerne la dernière phrase de cet extrait, selon
laquelle « les
premiers chrétiens persécutés se réfugièrent dans les
ravins des rochers et dans les grottes pour pratiquer leur
nouvelle religion », nous sommes très sceptiques
quant à cette interprétation. En effet, si les chrétiens
avaient dû transformer des souterrains comme lieux de culte
à cause de persécutions, on retrouverait cela partout en
Europe (et non un peu partout, comme dit plus haut). Il y a
longtemps, l'idée selon laquelle les catacombes romaines ont
été creusées par des chrétiens à cause des persécutions a
été émise et admise par les historiens. Cette idée est
pourtant actuellement remise en question. Certes, aux
premiers temps de l'église, les chrétiens, interdits de
faire du prosélytisme, devaient cacher leur appartenance à
la foi chrétienne. Mais ils pouvaient le faire (et ils l'ont
fait) sans pénétrer profondément à l'intérieur des terres.
En conséquence, nous envisageons que les églises
souterraines ou les tombes creusées dans le roc ont été
édifiées, non par crainte de persécutions, mais
volontairement pour pénétrer dans la terre afin de se
rapprocher d'un autre côté, celui de la résurrection des
corps. Il faut bien comprendre que ce ne sont pas seulement
les chrétiens qui auraient eu de telles idées. Le texte
d'Internet cité ci-dessus nous parle à un autre endroit du
culte de Mithra qui aurait été pratiqué dans des
souterrains. Mais nous avons un exemple plus marquant avec
les pharaons d'Égypte, enterrés dans la Vallée des Rois.
Itinéraire
de visite
L'église à nef à trois
vaisseaux
L'image 1 est une
vue par satellite montrant, à gauche, la colline du château
surplombant, à droite, un bâtiment rectangulaire situé à
l'entrée de la grotte (image
3). Le Nord est en haut sur cette image
1. Nous avons fait tourner de trois quarts de tour
l'image 4 de façon
que le Nord soit en haut de cette image. De plus, nous avons
repassé en jaune la limite de la falaise. On obtient l'image 2. La
superposition, au moins par la pensée de l'image
1 et de l'image
2 permet de comprendre la situation. Sous le toit
du bâtiment de l'image 1,
désigné par « Église souterraine Saint-Jean ... » se
trouvent les restes d'une église. Nous n'avons pas d'image
de cette église hormis celle de l'image
3. D'après
le plan de l'image 4,
cette église aurait eu une nef à trois vaisseaux. Il
resterait quatre piliers dont deux seulement sont visibles
sur l'image 3.
Cette église serait en partie souterraine.
Continuons la lecture du texte du site Internet : «
Cette église est donc postérieure et remonte aux XIe
et XIIe siècles et a été creusée dans la roche
en même temps que la construction du château féodal.
». Suit une explication selon laquelle le vicomte
d'Aubeterre, de retour de la première croisade aurait « naturellement
eu l'idée d'agrandir l'église primitive, de creuser la
colline sous le château en construction ». Nous
aimerions disposer de preuves de cela. En ce qui nous
concerne, nous envisageons que cette église qui devait
ressembler à celle de Saint-Émilion, était bien antérieure à
l'an 1000 (an 650 avec un écart de 150 ans).
La piscine baptismale
(images 5 et 6)
On pénêtre dans une salle très élevée au milieu de laquelle
est creusée une grande piscine baptismale, qui selon
certains chercheurs, pourrait avoir été utilisée pour le
culte de Mithra. Nous pensons qu'en fait, elle a servi pour
le culte chrétien. En effet, la ressemblance avec d'autres
cuves baptismales chrétiennes (dont certaines décrites sur
ce site Internet) est frappante. On y retrouve la présence
d'un escalier, le symbole de la croix, la forme cylindrique.
Les piscines baptismales ont été construites dans les
premiers temps du christianisme afin de pratiquer le baptême
par immersion. Ultérieurement, cette pratique a été
supprimée et remplacée par le baptême par infusion pour
lequel le néophyte n'est pas plongé dans l'eau mais, debout
sur une cuve baptismale, est aspergé d'eau.
Il existe cependant un détail qu'on ne retrouve pas
ailleurs. De part et d'autre de l'escalier, des fosses ont
été creusées en forme de sarcophage. Et il semblerait bien
que ce soient des sarcophages. On peut être légitimement
étonné que des cercueils contenant des restes humains soient
posés à proximité d'une piscine où des gens vont se baigner.
Cependant en étudiant l'abbaye de Montmajour, près d'Arles,
nous avons constaté une disposition analogue : l'eau passant
par une série de sarcophages disposés atteignait un bâtiment
circulaire qui pouvait avoir servi de baptistère. Nous
pensons que les sarcophages avaient du recueillir les restes
de saints (ou identifiés comme tels par les populations
environnantes). L'eau, symbole de vie et de mort, qui touche
ces reliques est sacralisée par celles-ci. On déduit de
cette petite découverte que les tombes rupestres et les
piscines baptismales doivent être contemporaines.
La crypte
Reprenons la lecture du texte : « À
l'entrée, se trouve une crypte passant pour avoir été un
ancien lieu de culte mithriaque, découverte par hasard en
1961 à la suite d'un effondrement causé par un camion qui
a fait une erreur en se garant devant l'église. ».
Nous ne connaissons pas suffisamment les temples mithriaques
pour nous forger une opinion.
La
nécropole (images
de 10 à 15)
Les images 10 et 11 sont
celles d'une grande salle où l'on trouve une accumulation de
tombes rupestres. Ce ne sont pas des sarcophages posés les
uns contre les autres mais des trous en forme de cuves de
sarcophages creusés à même le sol. Dans leur partie
supérieure, toutes les cuves semblent de même niveau. Ce qui
fait envisager qu'il y ait eu primitivement un plancher posé
sur ces tombes. Les cuves ne semblent pas toutes de même
forme. Ainsi, on en trouve une, à logette céphalique,
visible sur l'image 12,
et, deux de forme rectangulaire, sur l'image
13. Enfin, on trouve au-dessus de deux de ces
tombes, un arcosolium,
typique des tombes paléochrétiennes (images
14 et 15)
La
salle du « Saint Sépulcre » (images
de 16 à 24)
Citons à nouveau le texte extrait d'Internet : «
Derrière nous se trouve le joyau : le Saint-Sépulcre, où
la représentation est inspirée du tombeau du Christ décrit
par les croisés, ce qui renforce l'hypothèse d'une église
construite pour accueillir les reliques de la Sainte
Croix. C'est un imposant reliquaire haut de 6 mètres,
comportant deux niveaux et qui est orné de colonnettes et
d’arcades décorées. Que contenait ce reliquaire ?
Certainement quelque chose qui avait un lien avec le
Christ, même si le souvenir de ces reliques n'a pas été
préservé. Il a cependant, à une époque, accueilli des
dépouilles. Au XIXe siècle, on a découvert dans
la partie basse plusieurs châsses contenant des ossements.
[...] ». Nous sommes en général très réticents en
ce qui concerne l'appellation dite « du Saint Sépulcre »
pour un monument religieux, même quand l'appellation est
relativement ancienne. Cette appellation est en général
attribuée à un édifice religieux à plan centré dont la forme
architecturale s'apparenterait, selon les spécialistes, à
celle du dôme du Saint-Sépulcre de Jérusalem (nous avons
constaté que les formes architecturales seraient en fait
différentes). Dans ce cas, l'explication qui est donnée est
celle d'un chevalier, de retour de croisade, qui aurait fait
construire une église à l'image du Saint-Sépulcre de
Jérusalem.
Dans le cas présent, nous devrions être doublement
sceptiques, car aucun texte ancien ne signale une dédicace
au Saint Sépulcre mais à Saint-Jean. Cependant la
ressemblance avec le Saint Sépulcre existe. Car le Saint
Sépulcre possède deux éléments caractéristiques : le dôme et
l'édicule. Le dôme est une vaste coupole recouvrant la
presque totalité de l'ensemble et l'édicule est une
construction de plusieurs mètres, de hauteur, en forme
d'église à plan centré située sous le dôme. On retrouve ces
deux éléments caractéristiques dans les images
16, 17 et 18, la seule différence importante étant
dans la voûte en cul-de-four qui n'est que la moitié d'un
dôme.
Datation
Nous rappelons que nous datons un édifice à partir de son
projet le plus ancien. Or ce projet les plus ancien semble
être celui d'un baptistère qui était sans doute dédié à
Saint-Jean Baptiste. Or, au centre de l'ensemble, se trouve
une piscine baptismale paléochrétienne. Il faut être logique
: on n'a pas construit une piscine au IVe siècle
à l'intérieur d'une carrière qui, elle, aurait été creusée
au XIIe siècle.
En conséquence, la datation envisagée pour l'église
souterraine Saint-Jean d'Aubeterre-sur-Dronne est l'an 350
avec un écart de 150 ans.
L'église
Saint-Jacques
Le village d'Aubeterre-sur-Dronne possède un autre monument
intéressant : son église paroissiale dédiée à Saint-Jacques.
Voici ce qu'en dit la page du site Internet Wikipédia le
concernant (extraits) :
« Histoire
L'église Saint-Jacques, consacrée en 1171, appartient à
l'origine au diocèse. Fréquentée durant des siècles par
les “Jacquets” en route pour Saint-Jacques-de-Compostelle,
elle est totalement ravagée par des extrémistes
protestants les 13 et 14 mai 1562, qui n'épargnent guère
que sa façade. L'église n'est pas relevée avant 1719.
[...]
Description
L'élément majeur de cette église est sa façade
monumentale, qui s'étend sur 18 mètres 40 pour une hauteur
de 12 mètres. S'inspirant des canons de l'architecture
romane saintongeaise, poitevine et angoumoise bien plus
que des modèles périgourdins, elle est divisée en trois
registres horizontaux et verticaux, rythmés par de grandes
arcades et des entrecolonnements.
Le
portail, dont un arc polylobé trahit des influences
hispano-mauresques, comprend cinq voussures ornées de
motifs géométriques et végétaux. Il est encadré par deux
arcades aveugles, où est encore visible une frise sculptée
représentant les cycles astrologiques du Zodiaque, ainsi
que les travaux des champs et activités associés
(préparation du pain, ensemencement des parcelles, scènes
de chasse...). L'étage supérieur voit se développer une
arcature (treize arcades en plein cintre) dont on suppose
qu'elles ont dû abriter des statues des douze apôtres
(aujourd'hui disparues), organisées autour d'une baie
centrale.
Les
chapiteaux s'inscrivent dans la grande tradition romane.
Foisonnants de représentations symboliques (coquilles
Saint-Jacques), de monstres mythiques issus du bestiaire
médiéval (basilics, chimères, sirènes-oiseaux, griffons),
d'animaux exotiques (lions) ou de visages humains
énigmatiques, ils se rapprochent par certains aspects de
l'art des imagiers d'Aulnay et de Saintes. Un des
chapiteaux de la façade représente un centaure en train de
décocher une flèche en direction d'un cerf. Comme le cerf
symbolise généralement le Christ, le centaure incarnerait
ici le mal.
Le
deuxième étage, aujourd'hui tronqué, abritait une statue
équestre (comme à Aulnay, à Melle, à Saintes ou à
Châteauneuf-sur-Charente), possible représentation de
l'empereur Constantin, de saint Jacques ou de Charlemagne.
Les deux extrémités de la façade laissent apparaître le
départ de deux tours d'angle, sur le modèle de certaines
églises poitevines (Notre-Dame la Grande). [...]
L'intérieur
de l'église, d'une grande sobriété, est divisé en trois
vaisseaux, l'ensemble étant couvert d'une charpente
apparente. Le chevet plat est percé d'une grande baie où a
été posé un vitrail moderne en 1970. »
Explications concernant
l'église (intérieur et extérieur)
Le texte ci-dessus est relativement clair. Ainsi, lorsqu'il
signale que l'église a été consacrée en 1171, il n'en déduit
pas que l'église date du XIIe siècle, comme le
font beaucoup d'auteurs. Ceux-ci interprètent une
consécration comme étant la célébration de la fin de
construction d'une église commencée peu de temps auparavant.
En fait, l'expérience nous apprend qu'il peut y avoir
plusieurs cérémonies de consécration sur une seule église.
Le passage « ...elle
est totalement ravagée par des extrémistes protestants les
13 et 14 mai 1562, qui n'épargnent guère que sa façade.
L'église n'est pas relevée avant 1719. [...] » pose
plus de questions qu'il n'apporte de réponse. Comment se
fait-il qu'une église, « totalement
ravagée en 1562... », ne soit « ... pas
relevée avant 1719. » (soit une interruption de 157
ans). En effet, deux possibilités s’offrent à nous : ou bien
les protestants de 1562 ont totalement détruit l'église,
auquel cas les constructeurs de 1719 ont fait quelque chose
d'entièrement neuf. Ou bien les protestants ont dévasté
l'église en la pillant et en s'attaquant aux reliques et aux
représentations de saints sans détruire le corps de bâtiment
qui a été par la suite récupéré comme temple protestant ou
pour des logements (ce qui s'est passé dans de nombreux
cas). Nous sommes en faveur de la seconde hypothèse. En
effet, si, en 1719, les restaurateurs avaient réalisé
quelque chose d'entièrement neuf, ils auraient choisi de
faire quelque chose de plus moderne à leurs yeux,
c'est-à-dire une construction baroque. Or les images
25 et 28 de l'extérieur, 30
et 31 de l'intérieur sont celles d'une basilique
directement héritée des romains, une construction préromane.
Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas eu de modification.
Nous en constatons une d'importance d'ailleurs signalée par
la phrase, « Les
deux extrémités de la façade laissent apparaître le départ
de deux tours d'angle,...» (image
26). Dans cette phrase le mot « départ
» pourrait signifier qu'il y a eu un projet de construire
ces deux tours, mais que ce projet n'a pas été concrétisé.
L'image 29 nous
prouve le contraire : la tour Sud-Ouest a bien été
construite : le bel arc brisé adossé à la façade Ouest
montre qu'il y avait là une salle voûtée probablement
surmontée d'une autre salle.
Mais ce n'est pas tout ! Car très probablement une partie
des piliers et arcs de l'intérieur de la nef ont été refaits
à l'identique au cours des diverses restaurations.
Complément
d'explications concernant la façade Ouest
Le paragraphe, commençant par « Les
chapiteaux s'inscrivent dans la grande tradition romane.
[...] », attribue la présence de « monstres
mythiques » à une création purement médiévale (« issus
du bestiaire médiéval », « ils
se rapprochent ... de
l'art des imagiers d'Aulnay et de Saintes »). Or
dans l'imaginaire de la plupart des historiens, l'art
médiéval est postérieur à l'an 1050 : c'est l'art roman,
suivi de l'art gothique. Il n'existerait pas d'art
haut-médiéval. Or certaines représentations d'animaux
fantastiques que l'on peut voir, ici, à
Aubeterre-sur-Dronne, ou à Aulnay et Saintes, sont aussi
présentes bien avant l'an mille, parfois dès l'Antiquité. Il
en est ainsi du lion, du centaure tirant une flèche, du
sphinx, du cerf. Nous pensons que, au moins dans
l'Antiquité, et peut-être, par transmission, jusqu'au
Moyen-Âge, ces représentations étaient porteuses d'un sens,
d'une évocation plus complexe que la simple « lutte du bien
contre le mal ». À titre de comparaison, la scène dite du «
Péché Originel » susciterait le même type de commentaire de
« lutte du bien contre le mal » est l'histoire d'Adam et Ève
nous était inconnue (images
de 33 à 36).
La paragraphe, «
Il est encadré par deux arcades aveugles, où est encore
visible une frise sculptée représentant les cycles
astrologiques du Zodiaque, ainsi que les travaux des
champs et activités associés (préparation du pain,
ensemencement des parcelles, scènes de chasse...)
». Sur l'image 38, on peut voir deux
panneaux sculptés. Pour chaque panneau, un travail des mois
à gauche est associé à un signe du Zodiaque. Le panneau de
gauche est difficilement lisible (préparation du pain ? et
la Vierge?). Pour celui de droite, l'abattage du cochon et
le Sagittaire. Sur l'image
39, la
coupe du bois ? et le signe du Poisson ?
Datation
envisagée pour cette église
La nef primitive devait être prolongée d'un chœur plus
étroit qui a disparu. Bien que cette nef ait été
profondément restaurée, la nef actuelle reproduit selon nous
la nef ancienne dont la datation est estimée à l'an 750 avec
un écart de 150 ans.
La façade occidentale serait plus récente : an 1175 avec un
écart de 50 ans. Cette date pourrait correspondre à celle de
la consécration (1170).
Ajouts le 31/10/2023
Alain et Anne-Marie Le Stang ayant visité cette église, cela
nous a permis d'ajouter les images suivantes qui complètent
notre étude (images de 41
à 45). Bien que nous ayons déjà affiché des vues du
vaisseau central (images
30 et 31), nous réintroduisons cette vue dans l'image 40 afin de la
comparer aux images 41
du collatéral Nord et 42
du collatéral Sud. Ces deux dernières vues que nous n'avions
pas pu exposer auparavant confirment notre point de vue :
cette nef est bien à plan basilical issu du plan des
premières basiliques romaines. Elle a très certainement été
fortement restaurée à l'époque moderne, mais un examen
détaillé des murs (en particulier ceux des collatéraux)
devrait permettre d'identifier ces restaurations. En tout
cas, comme nous l'avions dit auparavant, il ne nous semble
pas que cette nef ait été construite à l'époque baroque. Au
cours de cette période, en effet, les innovations techniques
étaient telles que l'on pouvait faire beaucoup mieux, par
exemple des voûtes légères.
Les images 43, 44 et 45
suivantes fournissent des détails sur la façade Ouest avec
trois archivoltes. L'archivolte côté Sud (image
44) abrite sous une corniche horizontale sculptée
un bandeau dépourvu de sculptures. Nous pensons qu'à son
emplacement, il devait y avoir des panneaux sculptés du
Zodiaque et des Travaux des Mois. Mais ces panneaux étant
dégradés, les éléments les moins endommagés ont été réunis
pour former le bandeau sculpté de l'archivolte Nord (image
45).
Les scènes sont difficilement interprétables : on l'a vu en
ce qui concerne les images
38 et 39. Nous pensons que pour chaque scène, un
travail du mois est associé à un signe du Zodiaque. Mais
concernant le travail du mois, ce n'est peut-être pas
forcément un travail aux champs, mais une activité ayant
lieu dans le mois correspondant. Ainsi pour la première
scène, à l'extrême gauche, un cavalier serait associé au
signe du Lion. Le cavalier pourrait être associé au mois de
Juin ou Juillet, période où on effectue des déplacements. En
allant de gauche à droite, on rencontre un personnage debout
accompagnant le signe du Bélier. Puis la scène vue à l'image 39 d'un homme
taillant un tronc d'arbre, associé au signe du Poisson. La
scène suivante représente un homme emmitouflé dans une
fourrure se chauffant à un brasero. Le symbole
l'accompagnant pourrait être la Balance. Et enfin les deux
dernières scènes étudiées ci-dessus correspondant à l'image 38.