L'église Notre-Dame d'Alloue
Nous n'avons pas visité cette église. Un
de nos correspondants, Monsieur Clive Kenyon, nous en ayant
fait parvenir des images, nous avons estimé qu'elle devait
faire partie de notre étude. Nous avons éventuellement
complété l'information par des textes ou des images issus
d'Internet.
M. Kenyon a par ailleurs publié sur le site Flickr un très
bel album consacré à cette église : https://flickr.com/photos/200072446@N07/albums/72177720315310301/
Selon la page du site Internet Wikipédia consacrée à la
commune d'Alloue : « Dès
783, le nom Alloue est mentionné quand Rogier, comte de
Limoges, donne la terre d'Alloue à la création de l'abbaye
de Charroux. Et le 23 avril 1121, Guillaume Ier,
évêque de Poitiers, fait don à l'abbaye de Charroux de
l'église d'Alloue. [...] L'église
servait à la fois d'église paroissiale et aussi à un
prieuré bénédictin, fondé par les moines de Charroux dès
le VIIIe siècle, qui s'étendait au sud et à
l'ouest de l'église. Le prieuré d'Alloue sur le plan de
1740 se présente comme un ensemble de bâtiments entourés
de douves qui se rejoignent dans la Charente. Actuellement
n'en subsiste que la partie ouest, reconstruite aux XVIe
et XVIIe siècles. »
Selon une autre page d'Internet (du site Monumentum) : « L'église
se compose d'une nef dont la voûte en berceau repose sur
quatre arcs doubleaux brisés, formant huit travées. Une
travée oblongue à coupole supporte le clocher. La nef se
termine par une abside à sept pans, voûtée en cul-de-four,
cette voûte étant formée par la pénétration des
demi-berceaux prolongeant les pans de cette abside. La
porte d'entrée s'ouvre au nord de la nef. Elle est accusée
par quatre rangs de claveaux moulurés et décorés
d'ornements, avec bandeau d'archivolte. La coupole est à
huit pans, ceux des angles correspondant aux pendentifs.
L'étage des cloches est rectangulaire. Il est percé, sur
chacune de ses faces, de deux lancettes à double rang de
claveaux, celui du dehors reposant sur des colonnettes et
étant surmonté d'une archivolte. L'abside possède, à
chacun de ses pans, une étroite lancette à large chanfrein
extérieur et à large ébrasement, portant un boudin sur
l'arête. À chaque arête extérieure de cette abside, est un
étroit contrefort dont le devant est à deux faces
parallèles à celles des murs. À la partie haute de ces
derniers, est un bandeau au-dessus duquel une surélévation
en moellons supportant la couverture semble avoir été
faite pour recevoir la charpente plutôt que pour fortifier
l'édifice.
Périodes de construction : 4e quart du XIIe
siècle, 1erquart du XIIIe siècle.
»
Commentaires de ces textes
En ce qui concerne le texte de Wikipédia, nous apprenons
l'existence d'une terre d'Alloue dès l'an 783. Mais si la
terre d Alloue est donnée en 783 à l'abbaye de Charroux, il
est difficile de comprendre que 338 ans plus tard, le
prieuré d'Alloue soit donné à la même abbaye de Charroux. Il
y a manifestement un ou plusieurs épisodes qui nous
échappent. Les rédacteurs de la page Internet n'ont aucune
responsabilité dans ce qui peut apparaître comme une
contradiction. Celle-ci n'est que le reflet de la carence de
textes concernant ces périodes.
En ce qui concerne le texte de Monumentum, nous constatons
qu'il est seulement descriptif avec une indication de
périodes de construction très restrictive alors que le plan
de l'image 4 (qui
lui aussi donne les mêmes périodes : fin XIIe-
début XIIIe siècle) présente des profils de
voûtes différents, ces voûtes ayant probablement été
construites à des siècles d'intervalles (alors que
l'évaluation fin XIIe- début XIIIe
siècle correspond à deux générations d'architectes).
Étude de l'architecture de
l'édifice
On constate la ressemblance de cette nef avec celle de
l'église précédente, Saint-Caprais d'Agris. Il suffit donc
de se rapporter à ce que nous avons écrit sur cette dernière
église (probablement une église à nef triple à l'origine,
transformée en une église à nef unique par suppression des
collatéraux). La ressemblance des deux nefs s'affiche aussi
dans le fait que les colonnes semi-cylindriques traversent
les impostes des piliers. Une différence cependant : à
Agris, les arcs étaient en plein cintre alors qu'ils sont
ici légèrement brisés. Il y a eu des arcs brisés durant
l'époque romane, mais ils sont un peu plus tardifs que les
arcs en plein cintre.
Datation
envisagée pour l'église Notre-Dame d'Alloue : an
950 avec un écart de 150 ans.