L'église San Nicolao de Settime
Selon la page du site Internet « Chiese
Romaniche e Gotiche del Piemonte » relative à
cette église, page en italien obtenue en
français par un programme de traduction automatique
:
« Période
prédominante : XIIe
siècle.
Généralités : ancienne
église paroissiale romane, fortement remaniée à partir du
XVe siècle.
Extérieur :
abside romane avec des arcs suspendus (« arcatures
lombardes »)
et des figures sculptées et les frises typiques du roman
d'Asti (motifs en damiers, dent de scie avec alternance de
terre cuite et de grès, etc.). Belles figures sculptées.
Très particulière est celle d’un homme tenant un pilastre.
».
Nous n'avons pas visité cette église. Les images ci-après
sont extraites d'Internet.
Nous avons décidé d'étudier cette église, non pas à cause
d'une éventualité d'ancienneté (car tout semble prouver que
la datation de XIIe siècle indiquée ci-dessus
correspond à la réalité), mais parce que la décoration du
chevet pose question.
En effet ce décor, déjà rencontré en Corse à Santa Maria de
Figaniella et Santa Maria Assunta de Canari, et dans
quelques unes des pages précédentes, se révèle exceptionnel.
C'est le décor des « arcs suspendus » que nous-mêmes
appelons « arcatures lombardes ». En fait, dans les cas
présent, ce ne sont pas des arcs (ou des arcatures). Car,
selon nous les vrais arcs sont des assemblages de pierres
convenablement taillées et disposées en arc de cercle. Or ce
que nous voyons ici, ce sont des blocs parallélépipédiques
dont la surface externe a été surcreusée en forme d'arc,
avec parfois un motif qui se détache du fond en bas-relief (images 7, 8 et 9).
Pour quelle raison ces pierres parallélépipédiques
posent-elles question ? Lorsque nous avons commencé à
étudier les « vraies » arcatures lombardes, nous avons
immédiatement envisagé que ces arcatures avaient une utilité
architectonique, un peu comme le sont les génoises actuelles
: ce n'était pas seulement une affaire d'esthétique. Les
fausses arcatures lombardes que nous avons ici imitent les
vraies sans pour autant avoir une utilité architectonique ;
ce sont de simples blocs de pierre qui pourraient être
décorés autrement que par des arcs : par exemple par des
chevrons ou des cercles ou encore des billettes (on en voit
d’ailleurs ici mais au-dessus des arcs sur l'image
3). Cela est d'autant plus incompréhensible : si
généralement le décor de billettes semble antérieur aux
arcatures lombardes, celui que nous avons ici de fausses
arcatures semble être postérieur.
Quelques détails de sculptures :
Image 4 : fenêtre
à linteau creusé en forme d'arc (dit « linteau échancré »).
Image 6 : homme
nu aux bras levés, un orant ?
Image 7 : deux
animaux affrontés ?
Image 8 : masque.
Humain ? Ou animal ?
Image 9 : tête
humaine. La même tête humaine dotée d'une barbichette est
reproduite sur une pierre taillée analogue à celle-ci à
l'église Santa Maria Assunta de Canari (Haute-Corse).
Les thèmes de ces diverses représentations sculptées en
Corse ou dans le Piémont présentent des analogies et
semblent fort différentes de celles que l'on voit ailleurs.
Datation
envisagée pour l'église San Nicolao de Settime : an
1150 avec un écart de 75 ans.