Église paroissiale de la Sainte-Trinité à Saint-Trinit
Cette église dédiée à la Sainte Trinité
présente dès l’extérieur des caractéristiques typiquement
romanes. Ainsi, sur la façade Sud (image
1), une porte et une fenêtre romanes (images
1 et 2). Nous essayons de dater ce type de
fenêtre (image 3),
mais nous ne sommes pas arrivés à trouver un système de
classification satisfaisant. Nous pensons cependant qu’elles
datent plutôt de la fin de l’époque romane (an 1150 avec un
écart de 50 ans). Il est possible que le pan de mur qui la
contient ait été posé en placage sur un mur plus ancien. On
voit en effet que la fenêtre a été posée sur une autre
ouverture plus étroite et surmontée d’un linteau monolithe.
On retrouve le même type de fenêtre au
niveau de l’abside (image
6). Sauf que dans ce dernier cas, la décoration
est moins poussée. Il n’y pas ici de « sourcil » orné sur
l’archivolte. Il n’y a pas non plus de tailloir au dessus
des chapiteaux. Ce type de fenêtre pourrait être antérieur
au précédent.
A l’intérieur (images 10
et 11), la fenêtre romane qui correspond à la
fenêtre extérieure de l'image
3 est du même type que celle-ci : décor de «
sourcil », présence de tailloirs sur les chapiteaux,
colonnes torsadées. Les deux parties de la fenêtre
(intérieur et extérieur) ont été probablement faites
simultanément. La fenêtre romane située au-dessous pourrait
être plus ancienne que cette fenêtre.
La nef (images 7 et 8)
est voûtée en berceau brisé sur doubleaux brisés. Par
contre, ce que nous avons appelé « le corps central » semble
voûté en berceau plein cintre. Il pourrait être donc plus
ancien que la nef (datation de celle-ci : fin XIIe
- début XIIIesiècle).
Le fond de l’abside (image
9) est tapissé d’une colonnade servant à porter
le cul-de-four de l’abside. Mais, à la différence de
l’abside de l’église de Saint-Christol étudiée dans la page
précédente, cette colonnade n’est pas formée de colonnes
cylindriques, mais de pilastres à section rectangulaire. Ces
pilastres ne portent pas de chapiteaux, mais des impostes
sculptées. Nous pensons que cette abside est plus ancienne
que celle de Saint-Christol (de plus d’un siècle ?).
Dernière observation : un bas-relief (image
12) déposé sur un des murs de la nef (plus
exactement sur l’arc triomphal) représente l’Agneau Pascal
portant la Croix, une croix pattée. Ce type de
représentation est datable du VIIeou VIIIesiècle.
La pierre ne suffit pourtant pas à dater l’église, car elle
a pu être récupérée sur un édifice plus ancien. Ce qui est
souvent le cas. Cependant, elle prouve qu’il devait y avoir
dans les environs un édifice remontant au VIIeou
au VIIIesiècle.
Datation
Nous venons de voir que certaines parties de l’édifice,
comme les fenêtres, remontent au XIIe, voire
au XIesiècle. D’autres parties,, comme
l’abside, pourraient être plus anciennes encore. Mais pour
en être sûr, il faudrait reprendre l’étude entière de
l’église. Ceci étant, et malgré cette étude approfondie,
cet édifice devrait poser plus de questions qu’en
résoudre. On comprend mal en effet quelle est l’utilité de
ce que nous avons appelé le « corps central », un bâtiment
plus haut que la nef, qui ressemble à une croisée de
transept mais qui n’en est pas une.
En attendant une étude plus fine de ce monument, nous
proposons la datation : an 1050 avec un écart de près de
100 ans.