Le Tempietto Santa Croce de Bergame
Nous n'avons pas visité cette église.
Les images ci-dessous sont extraites d'Internet.
Elle a fait l'objet d'une description détaillée écrite par
Sandro Chierici dans l'ouvrage « Lombardie
Romane » de la collection Zodiaque.
En voici des extraits :
« ... Il s'agit d'un
petit édifice - le diamètre maximum est de peu inférieur à
8 mètres - consistant à une partie inférieure de plan
quadrilobé, couverte d'arêtes, sur laquelle repose une
partie supérieure octogonale. La maçonnerie est assez
rude, en pierres apparentes, et dénote une époque de
construction sûrement antérieure à celle de la basilique
voisine qui, nous le verrons, date de 1137.
Si nous joignons à ces
considérations les analogies que cette église présente
avec les baptistères de Biella (Piémont) et de Mariano
Comense (Lombardie) ... , on peut dater raisonnablement
notre édifice de la première moitié du XIesiècle.
Malgré la forme qui le
rapproche des baptistères contemporains, ce n'était
certainement pas un baptistère, étant donné que le
pavement s'appuie sur les voûtes d'un local souterrain qui
communique par un passage avec le palais de la curie qui
lui est contigu ; il n'aurait pas été possible d'y
installer la vasque baptismale qui, habituellement, dans
les baptistères de cette époque, était insérée en partie
dans le pavement afin de permettre le baptême par
immersion. »
Ce texte se révèle très intéressant, tout en pouvant être
sujet à critique concernant la datation, comme nous le
verrons plus loin. Ainsi, nous apprenons qu'un bâtiment à
plan centré n'est pas un baptistère alors que tous les
bâtiments d'un plan analogue le sont. M. Chierici insiste
sur le fait que les baptistères devaient être dotés d'une
« vasque baptismale »
pour le baptême à immersion. Et, dans le même temps, il
évalue la datation de l'église Santa Croce à la première
moitié du XIesiècle. Cette datation nous
semble anachronique. Le baptême par immersion aurait été
remplacé par le baptême par infusion bien avant l'an mille.
Nous ne savons pas en quelles dates exactement, car nous ne
sommes pas spécialistes de la question, mais très
probablement les divers comptes-rendus de conciles régionaux
devraient en faire mention. Toujours est-il que ces
changements liturgiques ont conduit à un changement du
mobilier liturgique : la piscine baptismale a été remplacée
par la vasque baptismale, de moins grande profondeur mais de
grand rayon ; puis la cuve baptismale analogue à un grand
bénitier. Certaines cuves baptismales sont antérieures à
l'an mille. Nous pensons donc que les baptistères à vasque
baptismale sont nettement antérieurs à l'an mille.
L'église Santa Croce (Sainte Croix) fait partie d'un
ensemble d'édifices à plan centré. Nous avons étudié ces
édifices dont certains sont considérés comme des chapelles,
d'autres comme des mausolées et d'autres encore comme des
baptistères. Nous avons envisagé que ceux d'entre eux à plan
circulaire ou polygonal n'étaient pas, à l'origine des
édifices religieux, mais des parlements (endroits où l'on se
parle, où on fait de la politique). L'usage civil de ces
bâtiments aurait au fur et mesure disparu au profit d'un
usage religieux qui se serait manifesté par des
transformations du bâtiment (ajout d'une abside ou d'une
cuve baptismale ou d'un édicule). Mais ce qui semble être
vrai pour des édifices à plan circulaire ou polygonal ne
l'est certainement pas pour un édifice à plan en croix (on
se parle plus facilement lorsqu'on est disposé en cercle).
Il faut donc envisager autre chose. Nous constatons que
plusieurs églises ayant un plan en croix sont dédiées à
Sainte Croix ou au Saint Sépulcre
(Sainte Croix de Montmajour, Saint Sépulcre de
Peyrolles-en-Provence, Sainte Croix de la Baume-de-Transit
). Notre idée est que ces églises à plan en croix auraient
pu être associées au culte de la Vraie Croix. Ce seraient
des sortes de reliquaires. Un peu comme les cryptes. Mais
les cryptes s'enfoncent dans les profondeurs de la terre
comme les saints qu'elles veulent célébrer. Alors que la
Croix doit s'afficher au grand jour.
Datation
envisagée pour le Tempietto Santa Croce de Bergame
: an 900 avec un écart de 150 ans.