L'église Saint-Maurice de Sclayn
Nous n'avons pas visité cette église.
Les images ci-dessous sont extraites d'Internet.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« Historique : L'église
Saint-Maurice est un édifice typique de l'art roman mosan
du XIe siècle, fondé en 1072 par l'abbaye
carolingienne de Comelimunster et dédiée à l'origine à
Notre-Dame et à Saint-Félix. L'édifice fut modifié au
XVIIIe siècle comme l'attestent tant les ancres
de façade de la tour occidentale qui affichent le
millésime 1723 que le style classique du portail percé
dans le collatéral Nord, au pied de la tour (image 3).
Il s'agit d'une ancienne collégiale, devenue église
paroissiale en 1808 lorsque le chapitre de chanoines fut
supprimé. »
Selon Xavier Barral i Altet, auteur du livre Belgique
romane de la Collection Zodiaque
:
« L'actuelle
église Saint-Maurice de Sclayn a remplacé l'ancienne
collégiale dédiée à Notre-Dame et à Saint Félix. De
fondation tardive, vers 1072, elle conserve, malgré ses
nombreux remaniements, l'essentiel de sa structure romane
: trois nefs de quatre travées séparées par des piliers,
un beau transept bas, un chœur doté d'une abside carrée,
et qui, dès l'origine devait posséder deux modestes
absidioles ouvrant sur les croisillons, puis, en façade,
flanquée des prolongements des deux bas-côtés, une belle
tour de la largeur de la nef principale. L'étagement des
volumes à l'Est donne bien le caractère essentiel d'une
architecture qui, vers la fin du XIe siècle,
multiplie le cloisonnement des espaces. »
Commentaire sur ces textes
La date de 1072 fournit par les auteurs des deux textes nous
semble un peu tardive pour la construction d'une nef que
l'on pourrait qualifier d'art roman archaïque. En fait, nous
pensons qu'il y a confusion entre les mots de « fondation »
et de « construction ». Cette confusion apparaît dans la
phrase : «L'église
Saint-Maurice est un édifice typique de l'art roman mosan
du XIe siècle, fondé en 1072 ». Il
n'est pas écrit « construit » mais « fondé ». Il faudrait
bien sûr connaître le texte exact de 1072 pour savoir ce qui
a été réellement fondé. Ce peut-être une église. Mais, en
règle générale, la fondation est celle d'une communauté.
Cette communauté peut avoir été créée en remplacement d'une
autre communauté dans les locaux et lieux de culte laissés
par celle-ci construits longtemps auparavant. Elle peut
aussi être créée en même temps que l'église : un seigneur
puissant décide de construire un monastère et, pour le faire
fonctionner, y installe une communauté de moines. Enfin, la
communauté peut être fondée bien avant la construction de
l'église principale : un ermite s'installe dans un endroit
isolé, des sympathisants le rejoignent. Une petite chapelle
est construite. L'ermite meurt. On vénère ses reliques. Sa
réputation prend de l'ampleur. Les pèlerinages se
multiplient. La chapelle devient trop petite. On décide de
construire une grande église. Tout cela peut se produire
longtemps après la fondation.
Il faut noter la présence d'arcatures lombardes sur le mur
Nord de la nef (images 2
et 3). Ces arcatures lombardes, typiquement
romanes, pourraient dater du XIe siècle. Cela ne
signifie pas pour autant que la nef est du XIe
siècle. Elle peut être nettement antérieure à ces arcatures.
Celles-ci sont en bordure de toiture. Or on sait que les
toitures sont souvent changées. Les arcatures ont pu être
posées à l'occasion d'un changement de toiture.
À l'intérieur, le vaisseau central de la nef est porté par
des colonnes cylindriques par l’intermédiaire de chapiteaux
peu décorés (style dorique ?). Les arcs reliant les piliers
ne sont pas tout à fait en plein cintre à 180° : environ
150°. Arcs, chapiteaux et colonnes seraient plutôt typiques
du XVIIe ou XVIIIe siècle. Ce qui
correspondrait à la campagne de travaux faite sur la tour.
Si tel est le cas, les piliers primitifs de la nef,
peut-être rectangulaires comme pour d'autres nefs de la
région, auraient été remplacés en sous-œuvre par les
colonnes cylindriques. Un indice d'un tel remplacement
pourrait se trouver sur l'image
5 : l'arc qui soutient la tribune (élément de la
tour) est porté par des piliers rectangulaires par
l'intermédiaire d'impostes à chanfrein orienté vers
l'intrados de l'arc. Ce type de pilier rectangulaire et ce
type d'imposte pourraient indiquer ce qu'étaient les piliers
et impostes de la nef avant remplacement.
Le plan de la partie transept-chevet (transept bas, abside
rectangulaire encadrée par deux absidioles semi-circulaires)
est tout à fait conforme à ce que l'on voit dans d'autres
églises voisines de Belgique. À tel point que nous
commençons à envisager un style caractéristique et une
période de construction très ciblée pour l'ensemble des
édifices de même plan.
On peut voir, à l'intérieur, des fonts baptismaux romans (image 6).
Datation
envisagée pour l'église Saint-Maurice de Sclayn :
an 900 avec un écart de 150 ans.