L'église Saint-Cyriakus de Berghausen
Nous n'avons pas visité cette église.
Notre étude de cet édifice s'est inspirée de pages
d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries
d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier
abondamment consulté le site Internet http
: //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli
les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site
traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons
conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette
période, mais ce site, dont le nom se traduit en français
par « Trésors
romans », est beaucoup plus riche en monuments et
nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous
sont extraites de ce site Internet. De plus, nous avons pu
identifier un nombre important de monuments grâce au livre Westphalie
Romane de la Collecton Zodiaque,
écrit par Uwe Lobbedey.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« L’église
paroissiale catholique romaine Saint-Cyriakus est une
église classée de la ville de Schmallenberg, dans le
district de Berghausen. Le bâtiment a été construit aux
environs de 1200 à 1220 dans le style roman et est l’une
des plus anciennes églises subsistantes dans le district
de Hochsauerland. L’église est dédiée à saint Cyriaque.
Construction : Le
bâtiment est une basilique relativement petite à trois
nefs. Le vaisseau central de la nef se compose d’une seule
travée. Le style est décrit comme lourd et rustique. De
l’extérieur, le bâtiment donne une impression fermée. Une
croix grecque à quatre bras de longueur égale forme le
plan de l’église. Ce monument est considéré comme le
dernier du genre dans le Sauerland à avoir conservé
essentiellement sa forme d'origine. [...]
Les fresques :
L'église est particulièrement connue pour sa peinture
intérieure. Dans une large mesure, cela remonte à l’époque
où l’église a été fondée. Les fresques ont été repeintes
et n’ont été redécouvertes qu’en 1936. La peinture romane
du plafond date d’environ 1230. [...]
»
Commentaires de ce texte
Une des erreurs que nous rencontrons fréquemment est la
suivante : l'historien de l'art qui analyse l'édifice
n'envisage pas qu'il y ait évolution de la construction au
cours du temps. Bien sûr, lorsque les différences sont
évidentes (exemple : une nef manifestement romane, un chœur
tout aussi manifestement gothique), l'historien est bien
obligé d'en tenir compte. Mais lorsque l'évidence n'apparaît
pas immédiatement, alors, pour l'historien de l'art,
l'ensemble de l'édifice a été construit en un seul jet.
C'est bien ce qui se passe dans le cas présent : pour
l'auteur du site Internet, tout a été fait en même temps :
la nef, le transept, le chevet, le clocher, les fresques.
Et, pour faire bonne figure, on avance une datation : entre
1200 et 1220. Essayons d'actualiser cette information : j'ai
procédé à la construction de ma maison entre 1970 et 1990 …
et depuis je n'ai rien fait ! Je n'ai pas changé les
tapisseries, je n'ai pas refait la cuisine, je n'ai pas
réalisé d'extension, je n'ai pas fait construire de piscine,
etc ... et lorsque je serai mort, mes héritiers ne feront
aucune modification ... et cela durera pendant 800 ans :
rien ne sera fait sur cette maison... Comprenons-bien ! ce
qui est suspect, ce n'est pas qu'il ait pu y avoir des
transformations au cours du temps, mais qu'il n'y en ait pas
eu !
Commençons par le plus facile, les fresques. Nous les
estimons du XIVe siècle pour les fresques de
l'abside (images 5 et 6),
du XVIe ou XVIIe siècle pour les
fresques des voûtes. Cela ne gêne en rien la datation du
reste de l'édifice, car les décors de peinture sont souvent
renouvelés.
Dès l'examen des premières photographies, nous avons repéré
sur les images 1 et 2 les
deux corps de bâtiment encadrant la partie d'église située
entre le clocher et le transept. Cela donne le plan en coupe
caractéristique des premières basiliques chrétiennes à nefs
à trois vaisseaux charpentés, le vaisseau central étant plus
élevé que les vaisseaux secondaires. On retrouve ce plan sur
les images 7 et 8 de
l'intérieur et le plan de l'image
9.
Nous envisageons donc la situation suivante. L'église
primitive avait une nef à trois vaisseaux charpentés. Le
vaisseau central était porté par des piliers rectangulaires
de type R0000. Ces
piliers (un seul est visible sur l'image
8) portaient, sans l'intermédiaire d'impostes, des
arcs en plein-cintre et à un seul rouleau. Nous pensons
qu'initialement, cette nef comportait cinq travées
identiques. Deux de ces travées auraient été remplacées par
le transept. Il resterait les collatéraux de la cinquième
travée, la partie centrale de cette cinquième travée ayant
été utilisée pour le clocher. On peut donc envisager une
construction en au moins trois temps : dans un premier
temps, la construction d'une basilique à nef à trois
vaisseaux avec un chevet à une ou trois absides en
prolongement des vaisseaux. Dans un second temps, la
construction d'un transept haut et débordant avec trois
absides semi-circulaires séparées. Dans un troisième temps,
la construction du clocher. On pourrait même envisager
d'autres étapes de construction avec le voûtement des
diverses nefs.. Si la construction du transept et du chevet
remonte probablement à la période romane et celle du clocher
à la période gothique (à vérifier), la construction de la
nef primitive est, selon nous, bien antérieure. Il faut bien
comprendre que la construction d'une si petite nef à trois
vaisseaux n'a pas de sens : il était beaucoup plus
économique de construire une nef à un seul vaisseau de même
superficie que cette nef à trois vaisseaux. Cela n'a pas
donc pas de sens ! Ou plutôt cela a peut-être un sens, mais
un sens qui nous échappe. Un peu comme celui des arcades
représentées sur certains sarcophages ou fonts baptismaux.
Et nous constatons que l'on retrouve ces arcades portant le
vaisseau principal des nefs à trois vaisseaux.
Datation
envisagée pour la nef primitive de l'église
Saint-Cyriakus de Berghausen : an 650 avec un écart de 200
ans.