L'église Santa Maria a Scò de Pian di Scò
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Nous n'avons pas visité cette église. Les images de cette
page sont extraites de galeries d'Internet.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« Documentée
au moins depuis 1008, elle est aujourd’hui construite en
deux phases, comme on peut également le déduire de
l’observation du mur de parement sur le côté gauche. La
première phase est visible sur la gauche, dans le mur de
pierre fait de petites pierres et disposées de manière
irrégulière, réalisé entre la seconde moitié du XIe
siècle et la première moitié du XIIe siècle.
L’intérieur comporte trois nefs romanes, avec des
chapiteaux aux décors phytomorphes, zoomorphes et
anthropomorphes, qui se réfèrent au même contexte culturel
que ceux de l'église paroissiale voisine de San Pietro à
Gropina. Plus à droite, à partir du portail latéral, la
façade composée de pierres de taille en grès soigneusement
disposées et d’arcs aveugles, remonte à la seconde moitié
du XIIe siècle. Au sommet, sous le toit, vous
pouvez voir la maçonnerie post-médiévale irrégulière.
Elle est mentionnée dans des documents des papes Pascal II
(1103), Innocent II (1134) et Anastase IV (1153), qui
confirment la juridiction sur l’Église aux évêques de
Fiesole. En 1259, la paroisse comptait douze églises, dont
l'abbaye de San Salvatore à Soffen et les églises de Santa
Maria et San Michele in Faella, Sant’Andrea in Pulicciano,
San Gaudenzio et San Miniato in Scò, San Bartolomeo in
Gastra, Santo Stefano in Simonti et San Jacopo di
Montecarelli. »
Observations diverses
Image 1 : On
constate que l'orientation de l'église est de 38° par
rapport à la direction Est-Ouest, donc presque à égalité
avec la direction Nord-Sud.
Image 2 : La
façade de l'église témoigne d'une grande originalité. Elle
est ponctuée de grandes arcades soutenues par des pilastres.
L'arc central semble être de diamètre inférieur à celui des
arcs voisins. On remarque que les pilastres situés de part
et d'autre du portail ont été entamés probablement dans le
but d'insérer une longue poutre (des 2/3 de la largeur de la
façade) pour protéger le linteau du portail probablement
refait à cette occasion.
Image 3 puis 4 : Les façades Ouest
et Nord sont visibles du l'image
3. On remarque les différences de parement sur le
mur Nord. Celui-ci est dépourvu de décor côté Est. Par
contre, le côté Ouest est pourvu d'arcatures lombardes (image 4). Il s'agit en
fait de fausses arcatures lombardes (gros blocs de pierres
taillées en forme d'arcades). Elles auraient une fonction
purement décoratives. Nous les estimons de deuxième, voire
de troisième génération. Comme le suggère le texte
ci-dessus, l'existence de cette différence de parements sur
un même mur fait envisager qu'il y a eu au moins deux étapes
de travaux.
Image 5 : Le
chevet a trois absides semi-circulaires en prolongement des
3 vaisseaux de la nef. Le plan ne répond pas tout à fait au
plan très répandu d'une église à nef à trois vaisseaux avec
trois absides en prolongement des trois vaisseaux. En effet,
dans ce dernier plan, les absidioles sont de mêmes
dimensions, ce qui ne semble pas être le cas ici :
indépendamment du fait que l'absidiole Sud a été en partie
absorbée par le campanile voisin, elle apparaît plus petite
que l'absidiole Nord.
Les images 6 et 7 font
apparaître une nef à trois vaisseaux charpentés. Cette nef
est sombre. Cela vient du fait qu'à la différence de
nombreuses autres nefs examinées dans ce site Internet, le
toit du vaisseau principal n'est pas surhaussé par rapport à
celui des collatéraux. Il y a un toit unique couvrant les
trois vaisseaux de nef. Comme on peut le voir sur les images 1, 2 et 3 … mais
pas sur l'image 5 où
l'on observe un décrochement des toits. Mais un décrochement
insuffisant qui ne permet pas l'ouverture de fenêtres
supérieures pour éclairer la nef.
Ces différences de construction font à nouveau envisager
qu'il y a eu deux périodes de construction. Ces différences
sont aussi observables à l'intérieur de la nef au niveau des
piliers portant le vaisseau principal. Une première partie
de nef est constituée de trois travées portées par quatre
piliers à section rectangulaire de type R0000
(image 6).
Une deuxième partie à quatre travées est portée par six
colonnes cylindriques monolithes (image
7).
Nous pensons que c'est la partie de nef (aux piliers
quadrangulaires) la plus proche du sanctuaire qui a été
construite en premier. Elle a été prolongée ultérieurement
par les quatre travées du côté Ouest (aux colonnes
cylindriques). Cette succession de constructions permet de
confirmer une hypothèse que nous avions envisagée
auparavant. Presque dès le début de nos recherches, nous
avions pensé que, pour les premières basiliques
paléochrétiennes, à nefs à trois vaisseaux, le vaisseau
central était porté par des colonnes cylindriques
monolithes. Les basiliques à piliers quadrangulaires
auraient été construites plus tard (sans pour autant en
faire un dogme infaillible). Cette idée qui nous semblait
très convenable compte tenu du fait que la présence de
piliers quadrangulaires apparaissait innovante a été «
battue en brèche » lorsque nous avons commencé à étudier
l'Italie, car la proportion de basiliques à colonnes
monolithes y était nettement plus forte qu'en France. Nous
avons alors envisagé que, par esprit de conservatisme, les
italiens avaient préféré conserver, restaurer en l'état,
voire même recopier les modèles anciens, plutôt que de
profiter des innovations apportées par l'art roman (nefs
voûtées, transepts, tours de croisée de transept, chevets à
déambulatoire, ouvrages Ouest). Nous pensons à présent que
ce
« conservatisme italien » pourrait être en lien avec un «
esprit de Renaissance » qui aurait toujours existé : volonté
de revenir aux sources qui ont fait le grandeur de la
civilisation romaine. On sait à présent qu'il y a a eu
plusieurs périodes de Renaissance : outre celle bien connue
des XVe et XVIe siècles, il y a la
renaissance carolingienne et la renaissance mussolinienne et
sans doute beaucoup d'autres renaissances plus ponctuelles
et moins organisées.
Image 9 :
L'auteur du texte ci-dessus compare les chapiteaux de cette
église à ceux de Gropina. Nous avons daté ces derniers du
XIIe siècle. Le chapiteau que l'on a ici pourrait
dater de la même période.
Datation
envisagée
Pour l'église Santa Maria a Scò de Pian di Scò (première
campagne de travaux côté Est) : an 850 avec un écart de 150
ans.
Pour l'église Santa Maria a Scò de Pian di Scò (deuxième
campagne de travaux côté Ouest) : an 1150 avec un écart de
100 ans.