Diverses églises de Saône-et-Loire susceptibles de dater du 1er millénaire (1/22) 

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Les édifices étudiés dans les pages intitulées « Diverses églises de Saône-et-Loire susceptibles de dater du premier millénaire (X/22) » n’ont pas été l’objet de visites de notre part. Le site Internet Bourgogne romane auquel nous conseillons de vous référer a permis d’identifier un grand nombre d ’édifices. Nous en avons compté 310. Parmi ces 310 églises, nous en avons sélectionné 139 que nous n’avions pas visitées. Certaines images de cette page, ou d'autres pages concernant la Bourgogne, peuvent provenir de cet excellent site Internet. Chacun des 18 édifices que nous avons visités a fait l’objet d’une page spécifique.

Le lecteur sera sans doute étonné que nous ayons mentionné sur ce site, après avoir récupéré les images sur Internet, les 139 églises que nous n’avons pas visitées. Ce qui pourrait apparaître comme du plagiat. Mais il faut savoir que ce site n’est pas seulement destiné à fournir des informations à un visiteur éventuel. Il sert aussi à usage interne en vue de faciliter nos propres recherches. Nous amassons des informations parfois à l’aveuglette, en espérant que des infimes détails tels que des impostes ou des bandes lombardes puissent permettre de fournir les éléments de datation.

Après le paragraphe Introduction à l’étude des monuments de Saône-et-Loire, nous étudierons les huit églises suivantes : l’église Notre-Dame-de-l’Assomption d’Ameugny, l’église Saint-Andoche d’Autun, l’église Saint-Nicolas d’Autun, l’église Saint-Pierre d’Autun, l’église Saint-Pierre d’Auxy, l’église Saint-Nizier de Baron, l’église Saint-Pons de Baugy, l’église Saint-Loup de Bergesserin.



Introduction à l’étude des monuments de Saône-et-Loire

La première remarque que l’on peut faire est la forte densité de monuments dits romans en Saône-et-Loire. À titre de comparaison, le nombre de monuments de Haute-Saône que nous avons décrits dans ce site est 4. Le nombre de ceux que nous comptons décrire pour la Saône-et-Loire est 157.

Ce dernier nombre est certes beaucoup plus important, mais inversement, l’étude préalable que nous avons faite se révèle un peu décevante. La plupart des monuments sont difficilement caractérisables : des nefs uniques charpentées, des chevets à une abside demi-circulaire, très peu de décors, des chapiteaux apparemment sans intérêt.

Nous avons été cependant surpris par certains détails architecturaux qui revenaient assez fréquemment. Par exemple, les arcatures lombardes. Nous avons vu des édifices à arcatures lombardes mais, principalement de part et d’autre des Pyrénées, côté oriental. Inversement, très peu dans les autres régions. En découvrir en Bourgogne et, plus particulièrement en Saône-et-Loire, constitue donc une surprise.

Une autre découverte a été celle des « passages berrichons ». Nous avions déjà vu dans d’autres endroits quelques uns de ces « passages berrichons » mais en petit nombre. Ces passages berrichons sont de petites portes placées de part et d’autre de l’arc triomphal, à l’entrée du transept. Lorsqu’il y a de tels passages, la nef est à un seul vaisseau. Nous avons envisagé que les nefs primitives étaient à trois vaisseaux et que ces passages pourraient être les entrées des collatéraux primitifs. L’étude que nous allons faire devrait permettre d’apporter une réponse.






L’église Notre-Dame-de-l’Assomption d’Ameugny

Nous n’avons que peu de renseignements sur cette église.

Le clocher (image 1) est décoré d’arcatures lombardes. Mais il s’agirait selon nous d’arcatures de deuxième génération.

Le décor du tympan (image 2) ne semble pas typiquement roman. Nous n’arrivons pas à l’identifier.

Sur l'image 3 du transept et du chœur, on constate que les arcs de la croisée du transept sont différents, tant sur la hauteur que sur la forme. C’est la preuve qu’il y a eu diverses phases de travaux.

Datation envisagée : an 1050 avec un écart de 100 ans.





L’église Saint-Andoche d’Autun

N’ayant pas visité cette crypte (image 5), nous ne pouvons estimer sa datation. Tout ce que nous pouvons remarquer, c’est l’existence d’une imposte (image 6) et non le système chapiteau-tailloir.

Datation estimée : an 950 avec un écart de 150 ans.






    L’église Saint-Nicolas d’Autun

    Cette église Saint-Nicolas a été transformée en musée lapidaire. L’intérêt principal devrait porter sur les chapiteaux des images 10, 11, et 12 qui ont remarquables, tant par leurs formes allongées que par leurs décors.

    Datation estimée de ces sculptures : an 1025 avec un écart de 125 ans.






    L’église Saint-Pierre d’Autun

    Les images 13, 14 et 15 montrent l’église vue respectivement du Nord, de l’Ouest et de l’Est. Il ne reste du chevet que l’arc triomphal (image 15). Cet arc triomphal est porté par des colonnes monolithes. Ce qui est pour nous signe d’ancienneté. Un autre signe d’ancienneté est repéré sur l'image 13. Les restes d’arcs et de piliers font envisager que la nef primitive était à trois vaisseaux.

    Datation envisagée : an 750 avec un écart de 150 ans.






    L’église Saint-Pierre d’Auxy

    Les images 16, 17, 18, 19 font apparaître une nef à trois vaisseaux. Les piliers sont de type R0101 ou de type R0001, mais l’un comme l’autre des deux types, et en particulier le second, sont inenvisageables. Pour une construction qui aurait été effectuée en une seule étape de travaux, une telle disposition est incompréhensible. Nous envisageons donc plusieurs étapes de travaux. Avec, en dernier lieu, le couvrement de chacune des nefs en voûtes de pierre.

    Datation envisagée : an 750 avec un écart de 150 ans.






    L’église Saint-Nizier de Baron

    Nous avons ici un « passage berrichon » (image 23). À remarquer que l’esthétique romane impose que les arcs de cette image (arcs des passages berrichons et arc triomphal) soient de même forme (en plein-cintre). Ce n’est pas le cas ici. D’où l’idée que l’arc triomphal primitif était en plein cintre. L’intérêt porte aussi sur les impostes ; à chanfrein vers l’intrados. Ce type d’imposte invite à envisager la datation suivante : an 950 avec un écart de 100 ans.






    L’église Saint-Pons de Baugy

    Les indices d’ancienneté de cette église sont très ténus. Regardons l'image 28. Les fenêtres de la nef sont étroites. Celles du chœur sont larges. Nous estimons que la nef est antérieure d’au moins un siècle au chœur. De même, les fenêtres de la façade Ouest (image 29) sont étroites. Cette façade Ouest est donc contemporaine à la nef. Le portail (image 30) est aussi contemporain à cette façade.

    Datation envisagée pour cette nef : an 1025 avec un écart de 125 ans.






    L’église Saint-Loup de Bergesserin

    Le clocher de cette église est décoré d’arcatures lombardes de deuxième génération (image 35). Les piliers portent des impostes à chanfrein vers l’intrados (images 38 et 39). Jusqu’à présent, nous pensions que ce type d’imposte était antérieur à l’an mille. Mais ces impostes portent des arcs brisés ... que nous estimons postérieurs à l’an mille. D’où un dilemme que nous n’avons pas encore résolu.

    Datation envisagée : an 1025 avec un écart de 100 ans.