Diverses églises du Puy-de-Dôme (page 3/5) 

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Les trois édifices étudiés dans cette page sont : l’église Saint-Jean de Glaine-Montaigut, l’église Saint-Sébastien de Manglieu, l’église Sainte-Martine de Pont-du-Château.



L’église Saint-Jean de Glaine-Montaigut

La page du site Internet Wikipedia réservée à cette église nous apprend ceci : « Église Saint-Jean de Glaine-Montaigut, dans laquelle des peintures murales du XIIe siècle d'inspiration byzantine ont été découvertes et restaurées dans les années 1990.

L'église de Glaine-Montaigut, couverte de tuiles, présente un beau chevet roman édifié en pierre de taille assemblée en grand appareil.

Ce chevet est constitué d'une abside et de deux absidioles semi-circulaires ornées de pilastres saillants et surmontées de corniches largement débordantes soutenues par des modillons à copeaux.

Les fenêtres du chevet sont surmontées d'un cordon de billettes qui les relie entre elles.

La travée de chœur et la nef présentent également des corniches largement débordantes soutenues par des modillons à copeaux.

La nef est voûtée en berceau et est séparée des collatéraux par des piliers cruciformes. La travée de chœur est également voûtée en berceau et prolongée par une abside voûtée en cul-de-four.

La croisée du transept est surmontée d'une coupole. Les murs de la croisée sont percés sur trois faces d'une paire de fenêtres géminées séparées par une épaisse colonne à chapiteau.

L'intérieur peint présente une polychromie remarquable au niveau des piliers, des arcs et des fenêtres, consistant en une alternance de couleur noire et blanche ou de couleur rouge et orange.

Sous des décors du XIIe siècle et du XIXe siècle, une fresque du XIIesiècle d'inspiration byzantine a été découverte et restaurée par Yves Morvan. Elle illustre le Jugement Dernier selon Saint-Jean par une représentation trinitaire du Christ.
».


Nous n’avons pas eu l’occasion de visiter cette église. Les images ci-dessus sont extraites d’Internet.

D’après le plan de l'image 1, la nef de cette église est à trois vaisseaux et à deux travées. Il semblerait cependant qu’il y ait eu une autre travée qui est devenue le transept. Les piliers entre les deux travées de l‘Ouest seraient de type R0100. Le plan indique clairement une différence de datation entre la nef et le chevet, du XIesiècle pour la nef, du XIIesiècle pour le chevet. Les images 4, 5 et 6 montrent que les piliers primitifs devaient être de type R0100, voire-même de type R0000. Les arcs sont supportés par des impostes à chanfrein vers l’intrados.

Des sirènes à deux queues décorent le chapiteau de l'image 7. Sur le chapiteau des images 8 et 9, on peut voir des hommes assis, les bras levés : des orants ?

Datation envisagée pour l’église Saint-Jean de Glaine-Montaigut : an 850 avec un écart de 150 ans.






L’église Saint-Sébastien de Manglieu

La page du site Internet Wikipedia réservée à cette église nous apprend ceci : « Église Saint-Sébastien de Manglieu, ancienne abbatiale construite à partir du XIIe siècle et classée monument historique en 1840.

Gallia Christiana raconte la légende d'un prêtre Magnus qui, revenant de Rome avec un sachet qu'il avait rempli de la poussière se trouvant autour du tombeau de Saint Sébastien, à une époque non précisée, se serait reposé à Manglieu. Quand il décida de reprendre son chemin, il ne put retirer le sachet qu'il avait accroché à la branche d'un arbre. Devant cette impossibilité, il eut la révélation qu'il devait construire en ce lieu une église consacrée à Saint Sébastien. Le nom du lieu, Manglieu, viendrait de Magnus locus.

L'église avait reçu en 959 des reliques de Saint Sébastien rapportées de Soissons. Elle est placée sous ce vocable à cette date.

Le monastère de Manglieu a été fondé au VIIe siècle par l'évêque de Clermont, Saint Genès de Clermont († vers 660 ou 662). Cela en fait une des plus anciennes abbayes de l'Auvergne, car des textes la mentionnent au IXe siècle.

Certains historiens, comme Mallay dans ses « Essais sur les églises du Puy-de-Dôme » de 1838, ont écrit que le monastère aurait été pris sous sa protection par Charlemagne, et reconstruit par Louis le Pieux, en 812, alors qu'il était roi d'Aquitaine, ou en 819. Le privilèges de l'abbaye ont été confirmés par le roi Pépin Ier d’Aquitaine en 834. Le monastère aurait subi des destructions au cours d'une invasion normande. L'abbaye a été chef d'ordre jusqu'en 1716, puis est rattachée à l'abbaye de Cluny. Elle est supprimée en 1777.

Les cercueils des VIe et XIe siècles : La grande ancienneté de l'abbaye peut aussi être montrée par la présence dans l'ancienne abbatiale d'un cercueil roman remontant au XIe siècle, mais surtout par les deux plaques tumulaires dont une est richement décorée d'un chrisme, que des spécialistes font remonter au commencement du VIe siècle. Cette plaque appartient à l'école d'Aquitaine.

Le chœur à chevet plat est d'un style très simple, préroman. Ce chœur est l'église mérovingienne construite sur un plan presque carré (7,14 m x 7,17 m). Il est ouvert sur la nef par un arc triomphal orné par deux colonnes antiques en marbre cipolin portant des chapiteaux corinthiens en marbre des Pyrénées inspirés de l'antique. On peut voir des exemples semblables datant du VIIe siècle à Jouarre, Poitiers ou Nantes. Le chœur est prolongé à l'Est par l'abside arrondie à l'intérieur, alors que le mur est plat à l'extérieur. Cette partie de l'église est un des plus vieux bâtiments d'Auvergne, que les spécialistes rapprochent de l'église Saint-Genès de Coudes.

D'importantes restaurations de l'église sont faites à partir du XIIe siècle. Il en subsiste un narthex avec tribune à l'Ouest qui reprend l'architecture qu'on peut voir dans les grandes églises d'Auvergne, et s'ouvrant sur la nef centrale par trois arcades en plein cintre, et par deux arcades sur les nefs latérales. Il comprend trois vaisseaux. Le mur occidental de la travée centrale de la tribune est creusé de deux niches cintrées ressemblant à des absidioles. On retrouve à Notre-Dame-du-Port, à la tribune occidentale de Saint-Benoît-sur-Loire et à Romainmoutier.

Le clocher carré surmontant le narthex a été remonté, vers 1610, par l'abbé Guillaume II Montmorin, d'après la Gallia Christiana.

La nef a été reconstruite au XVIe siècle au-dessus des murs latéraux romans, mais percés de fenêtres gothiques. La Gallia Christiana indique que l'abbé Claude Du Prat restaura l'église, la salle capitulaire et les autres bâtiments monastiques en 1517.Le même texte indique que l'abbé Chazeron a construit le réfectoire en 1550. La disposition de la dernière travée près du chœur, plus courte que les autres, laisse à penser que cette reconstruction n'a pas été terminée et devait entraîner la démolition du chœur.

On trouve aussi un bénitier en marbre quadrilobé et des fonts baptismaux.

Il subsiste quelques éléments du cloître sur le flanc nord de l'abbatiale.
»


Nous n’avons pas eu l’occasion de visiter cette église. Les images ci-dessus sont extraites d’Internet.

Nous confirmons ce qui a été écrit sur le site Internet concernant les deux nefs juxtaposées. La nef des images 13 et 14 est d’époque gothique (XIVe siècle). La nef charpentée qui la prolonge est l’ancienne nef qui a été transformée en chœur. Nous pensons qu‘elle est préromane (images 15 et 16), mais de là à penser qu’elle est
« mérovingienne », c’est-à-dire antérieure à l’an 800, il y a un pas que nous ne franchirons pas.

Sur l'image 17, on peut voir trois sculptures : un sarcophage décoré d’arcades (nous ne pouvons pas le dater), une plaque à entrelacs, une pierre tombale (du VIesiècle ?). Cette pierre est décorée d’un chrisme (image 18).

Datation envisagée pour l’église Saint-Sébastien de Manglieu : an 900 avec un écart de 150 ans.






L’église Sainte-Martine de Pont-du-Château

La page du site Internet Wikipedia réservée à cette église nous apprend ceci : « Église Sainte-Martine de Pont-du-Château : narthex et nef du XIIe siècle, envoûtement de la nef : XIIIesiècle, transept et chœur : XIVe au XVIe siècle. Georges de Couthon fit détruire en 1793 le clocher qui fut reconstruit à l'identique en pierre de Volvic en 1811. Le bâtiment, à l'exception du clocher, est en arkose. Des peintures murales du Moyen-Âge ont été mises au jour et restaurées dans les années 1990.

L'église de Pont-du-Château est l'une des peu nombreuses églises dédiées à Sainte-Martine, vierge et martyre romaine, qui a vécu au IIIe siècle.

Elle est bâtie sur une butte, car l’église servait avant l’époque carolingienne de forteresse. Située dans le faubourg des mariniers, elle était dédiée aux bateliers. La partie romane de l’église est en arkose, la partie gothique en pierre de Volvic.

La polychromie des piliers et des arcades du XIIe siècle, ainsi que celle des voûtes du XIIIesiècle, a été entièrement reproduite en 1994. Un témoin important du décor roman tel qu'il a été découvert se trouve encore dans la nef Nord, à gauche en entrant dans l'église. Le décor xixe du chœur a été restauré et conservé. Une partie des chapiteaux historiés romans a été détruite en 1830 par le curé qui les jugeait trop licencieux.
»


Nous n’avons pas eu l’occasion de visiter cette église. Les images en regard sont extraites d’Internet.


Le plan de l'image 19 nous fait découvrir une église à nef à trois vaisseaux. Les piliers sont en alternance de type R1110 et de type R1111. On remarque aussi sur ce plan l’absence de transept. En fait, l'image 20 montre qu’il existe bien une tour de croisée de transept. Cependant, il est probable que cette tour a été construite sur la première travée d’une nef préexistante, et non sur un vrai transept, corps de bâtiment différent de la nef.

L'image 22 est celle d’un sarcophage à logette céphalique datant du septième siècle.

Les images 24 et 25 de l’intérieur de la nef montrent que celle-ci est voûtée en croisée d’ogives. Ce voûtement est tardif. Primitivement, cette nef était charpentée. Les piliers primitifs devaient être de type R1110. Les arcs reliant ces piliers sont simples.

La nef a été restaurée (images 26 et 27).

Sur l'image 27, on peut voir un chapiteau représentant des masques crachant des feuillages.

Sur l'image 28, ce sont des feuillages.

Le masque crachant des feuillages se retrouve sur l'image 29.

On retrouve la sirène à deux queues sur l'image 30. Il s’agit là d’une image très classique, fréquemment retrouvée sur les chapiteaux, mais dont l’interprétation symbolique demeure pour nous énigmatique.

Datation envisagée pour l’église Sainte-Martine de Pont-du-Château : an 975 avec un écart de 75 ans.