L'abbaye dell' Assunta de San Benigno Canavese  

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Selon la page du site Internet « Chiese Romaniche e Gotiche del Piemonte », page écrite en italien et obtenue en français par un traducteur automatique :  

« Période dominante : XIe siècle.

Généralités : petits vestiges de l’ancienne abbaye : le clocher et une fresque.

À l’intérieur : visite des fouilles souterraines avec vestiges de l’ancienne abbaye.

Clocher : datant de l'an 1000 avec une structure carrée sur six étages divisés par des frises architecturales, avec des fenêtres à une lancette et des fenêtres à meneaux et dans le beffroi, fresque de Vierge à l’Enfant datable des alentours de l'an 1000.
»

Nous n'avons pas visité cette abbaye. Les images de cette page ont pour source Internet.

Les explications ci-dessus sont assez peu détaillées. Les images, quant à elles, sont plus convaincantes.

Image 1 : Le campanile. Il montre tous les éléments caractéristiques des clochers à « arcatures lombardes » fréquents dans cette région de l'Italie. Ce sont des structures à empilement d'étages aux murs de moins en moins épais et de plus en plus percés d'ouvertures au fur et à mesure de l'élévation (voir l'épaisseur des murs à la base sur le plan de l'image 3). À remarquer que l'auteur de ce texte date ce clocher des environs de l'an 1000. Pour d'autres clochers du même style (et pour le même site Internet), la datation est du XIIe siècle. Soit les environs de l'an 1150. Cent cinquante ans d'écart, c'est tout de même un peu gros !

Image 2 : Vue d'une des deux absidioles. Au-dessus de la baie, fresque de l'image 9.

Image 3 : Plan d'ensemble. C'est la partie sans doute la plus révélatrice. L'église primitive devait être formée d'une nef à trois vaisseaux avec trois absides en prolongement de ces vaisseaux. Ces trois absides (marquées en pointillés) auraient disparu. Le vaisseau central était porté par des piliers rectangulaires visibles sur le plan. Nous pensons que le transept et les deux absidioles accolées aux croisillons ont été construits après, en remplacement d'une travée ou d'une travée et demie de la nef. Il est possible que le vaste quadrilatère situé à l'Ouest soit le reste d'un atrium.

On note, toujours sur ce plan, au centre de l'église, à l'emplacement que les italiens appellent le « presbytère », une structure rectangulaire avec, presqu'au centre, une construction aux trois quarts circulaire. Il s'agit là d'une piscine baptismale avec sa marche d'accès située à l'Est (image 4).

Les images 5 et 6 décrivent très probablement les restes de parois de la salle qui accueillait cette piscine baptismale. Ces murs étaient décorés de fresques à décors géométriques ou imitant le marbre. On y voit aussi des restes de pavement (images 7 et 8). Celui, en mosaïque, de l'image 8, mérite une attention particulière. On y voit deux griffons encadrant l'Arbre de Vie. Il s'agit là d'une image récurrente, un des multiples avatars de ce que nous avons appelé « les oiseaux au canthare ». La datation de cette mosaïque est, pour nous, très délicate. Les images de griffons ou d'autres animaux hybrides ont traversé les siècles. Il est possible que l'emplacement de cette mosaïque (à coté de la cuve baptismale ?), si elle n'a pas été déplacée pour conservation, permette de trouver une solution à ce problème de datation.


Ajoutons à cela le fait que cette église est consacrée à Notre-Dame de l'Assomption. Nous avons constaté à de nombreuses reprises que ces églises étaient les sièges d'évêchés primitifs. Ces évêques disposaient du droit de baptiser. La présence d'une piscine baptismale confirme cette hypothèse.

Datation envisagée pour la partie baptismale de l'abbaye dell' Assunta de San Benigno Canavese : an 475 avec un écart de 125 ans.